lundi 14 juin 2010

Le jardin en ce moment


C’est le moment de l’année où tout pousse si vite dans le jardin que l’on a du mal à suivre. Les plantes fleurissent et grandissent de jour en jour et si vous avez des bambous (moi pas), on peut les voir littéralement pousser de 10 centimètres par jour, ce qui veut dire que ça se fait presque à l’œil nu. Ça doit produire des micro bruits qui font slessshhhhhh quand les feuilles se déplient et des prouachhhhh quand un bouton de fleur s’échappe de sa tige pour s’épanouir. Bien sûr, les humains n’entendent pas ça autrement ce serait encore plus gênant que les vuvulezas bien que c’est fait pour faire chier et c’est génial. Il y a une variété d’iris bleu foncé que Jean-Luc m’a offert l’année dernière et ils ont fleuri si rapidement que je n’ai pas eu le temps de bien les regarder. Ce sont des iris très nature, avec un port très droit et graphique, avec des petites fleurs comme celles que l’on trouve dans les jardins aquatiques, dont les tiges sèchent avec leurs gousses de graines blondes qui restent très jolies pendant tout l’hiver. Il ne faut pas couper les fleurs fanées, comme on le fait pour les iris communs dont leurs fleurs passées affaiblissent le pied et restent très laides quand elles sont mortes.

Pour certains amis, c’est le plus beau moment de mon jardin car tout croule sous les fleurs, les rosiers par exemple sont en plein bloom et le Pierre de Ronsard a presque du mal avec tous ces boutons énormes qui l’affaiblissent. Même avec un bon treillage, c’est un rosier connu pour donner tout ce qu’il a, tout le temps, donc il est souvent en fleur. Je ne suis pas un fan particulier des rosiers, mais je les réussis à chaque fois sans effort et je commence à avoir des pieds qui, au bout de 8 ans, sont devenus énormes. Bobby James a envahi un cèdre et fleurit à 5 mètres et plus. Ghislaine de Féligonde est si large qu’il a envahi un pommier ainsi qu’un autre pommier en bas du jardin qui disparaît presque sous les fleurs d’un rosier grimpant dont je ne connais pas le nom car il a été donné par l’ancien proprio. Des toutes petites fleurs blanches en grappes. Ma sœur m’a donné une dizaine de pieds rares achetés chez André Eve et David Austin, dont Bicolette et David Austin. J’ai un Veilchenblau que j’adore et sa version grimpante est encore plus belle, avec des fleurs plus petites, dans les bleus violets foncé, assez rare. Très populaire depuis 5 ans. Bien sûr, il a fallu que je tombe dans le cliché de La Belle Sultane chez André Eve, une fleur tellement impressionnante qu’on ne peut soutenir son regard. Avec une corolle de pistils blonds incandescents et des pétales pourpres lumineux, c’est une variété très solide malgré la délicatesse de la fleur. Il produit des grappes de fleurs sur des tiges bien droites et son feuillage est légèrement poilu comme celui des rugosa, en plus fin. Bientôt fleurira l’énorme American Pillar dans le cerisier.

Les graminées. C’est la troisième année du grand parterre qui était auparavant semé de cosmos et de pavots. Avec l’énorme orage qu’on a eu, il y a une semaine, ça pousse si vite que si l’on travaille un peu trop devant l’ordi, on ne voit pas les grandes tiges des stipas gigantea qui sont en train de déployer des graines présentées en étoiles, comme un mini feu d’artifice à 1 mètre du sol. Dans ce massif, je n’ai plus rien à faire. Les melicas sont sur le pont de blossomer et je viens juste de planter 2 pieds de Verbascum bombyciferum dans un espace vide, mais les plantes sont bien installées et elles ne laissent pratiquement plus de place aux mauvaises herbes. En fait, j’en suis déjà à donner des rejets de chardons et d’artichauts à Ray, car les miens sont immenses. Les calamagrostis sont en train de lancer en l’air leurs plus grandes tiges, dans un mois, elles feront presque 2 mètres de hauteur.

Je ne tonds qu’une fois par semaine et il y a même un bout de la pelouse que je laisse un peu pousser et donc le jardin est calme, complètement envahi par les oiseaux. Il y en a tellement cette année qu’ils se bousculent presque, parfois je marche dans le jardin et il y en a un qui se dirige droit vers moi, comme s’il était habitué à prendre cette trajectoire et là je suis devant lui et des fois, il bouge à peine de direction pour m’éviter, dans le genre wtf. Le couple de pies vertes poursuit le couple de pigeons ramiers qui à son tour terrorise un peu le couple de tourterelles. C'est un peu comme moi qui ferais chier Caroline Fourest qui fait chier les musulmans. Il y a des chardonnerets devant la maison, plusieurs couples de pinsons qui continuent leur bordel incessant, des moineaux, des mésanges, un couple de sittelles torchepot, des dizaines de merles sans arrêt sur la pelouse, des corbeaux de temps en temps, le rouge-gorge, plusieurs couples de troglodytes et bien sûr les chauve-souris le soir avec plusieurs chouettes de tous les côtés.

Les arbres ont tellement poussé qu’il est déjà temps de tailler les haies et de commencer la taille d’été car certaines branches basses sont trop lourdes sous le poids des feuilles et il faut les élaguer pour équilibrer l’arbre, et lui donner moins de travail pour les mois à venir, quand il fera sec. Il me faudra de l’aide très vite, mais il y a Kader et Fred qui viennent le prochain week—end et c’est un travail agréable, à l’ombre, quand on a les bons outils. Et en plus on pourra parler politique à Gaza.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Concernant les micro-bruits des plantes qui poussent, connaissez-vous les travaux de Viktor Knud ?
C'est un musicien danois qui a passé des années dans le Lubéron à enregistrer la symphonie sonore de la nature.
Il utilise des micros ultra-sensibles et ses résultats sont stupéfiants, in-ouïs... aussi bien pour les animaux que pour les végétaux.

DIdier a dit…

Oui j'ai vu un docu là-dessus je crois, en tout cas je n'aurais pas trouvé cette idée tout seul, je sais bien que ça venait de quelque part. Et puis il y a eu des gens dans la musique qui ont utilisé ces sons aussi.
Merci!
bises

Solange D. a dit…

Ce que je trouve intéressant dans votre remarque que telle fleur impressionne tellement que l'on a du mal à soutenir son regard, c'est l'idée que la beauté peut nous rendre silencieux.
De même quand vous trouvez que tel ou tel être humain (masculin ou pas) peut être d'une beauté à couper le souffle...
Parmi les 29 millions de silence, il y a aussi celui devant le mystère de la beauté.

Anonyme a dit…

wech frero cet impossible de reusir sans portable kouzin... wazi wech...