lundi 9 juin 2014

Club happy


Bon ça fait six mois que j'ai rien publié sur ce blog parce que j'attendais de raconter ce qui s'est passé depuis dans ma love life mais ça attendra et puis les textes sont déjà prêts et écrits. Surtout, comme il y a quelqu'un dans ma vie désormais, je peux enfin sortir dans les clubs. Vous comprenez, quand je suis seul, triste et pas amoureux, c'est impossible pour moi d'affronter la musique, même quand elle est bien. C'est comme ça, j'ai plus la force, il faut vraiment que je sache que quelqu'un compte pour moi, même s'il n'est pas à côté sur le dance floor ou qu'il est à 500 kilomètres, il faut que je puisse penser à lui quand je danse pour aimer les autres dans le club. Autrement je suis juste une pauvresse seule et je peux pas sortir, c'est pour ça que j'ai raté toutes ces fêtes @ Concrete et Wanderlust.

Tout ceci pour dire que le Weather Festival au Bourget, c'était la preuve que lorsqu'on aime quelqu'un, ça vous fait danser jusqu'à 8h du matin. Je n'ai même pas envie de faire un topo sur la musique, je l'ai trouvée bien dans toutes les salles. La grande scène Automne, je m'en fous si le son était trop bougli bougla, c'était un putain de hangar XXXXXXL avec des lumières et un stage à la Tron et les kids étaient heureux, ça tapait fort. La scène Hiver, j'ai adoré les lumières et ses 10 écrans verticaux et on y était déjà  quand Manu Le Malin est passé. La scène Eté avec ses plantes ressemblaient à une vieille compile de F.Com c'était drôle. 

Mais on a passé tout notre temps devant la scène Printemps, Ricardo Villalobos a tenu compagnie au soleil qui se couchait et après Sonja Moonear vraiment sympa, ça se voyait, on était collés par le son crispy de cette scène, loud and clear, avec des gens adorables et surtout ces putains de lumières qui ont été de plus en plus belles toute la nuit, au point où on n'a pas arrêté de regarder la scène, ce qui n'est vraiment pas mon genre. Je veux dire, les gens qui ont fait ces lumières au Weather Festival ont respecté une charte graphique qui était déclinée de salle en salle, avec un VDjing de première classe, le genre de truc qui vous recouvre de belles couleurs et qui propulse la musique comme un MC old school pouvait le faire. Après, Cabanne, Onur Ozer, Seth Troxler étaient juste parfaits dans le groove et c'était vraiment honteux de partir au début de Derrick May qu'on entendait de loin en faisant la queue pour la navette du retour mais je me suis cassé la jambe il y a 2 ans et là je sentais qu'elle avait vraiment morflé et qu'il fallait rentrer. D'ailleurs aujourd'hui, je suis incapable de marcher lol, c'est pour ça que je vous écris.

Je veux insister surtout sur le fait que l'organisation était parfaite et ça, il faut que je fasse un statement après mes articles qui râlaient sur la scène techno. La première soirée à l'Institut du Monde Arabe, c'était un peu n'importe quoi au niveau musical, il y avait des moments interminables entre les artistes sur scène pendant lesquels on nous passait un vieux CD de vieux funk même pas sexy à la Keziah Jones, comme si vous étiez à Solidays, les kids voulaient que ça cartonne et ça n'a pas cartonné, l'IAM n'était même pas illuminé de l'intérieur (Jack Lang fait des économies d'éclairage, , c'est la France, how cheap is that), mais l'organisation était déjà parfaite : pas d'attente pour entrer, pour les VIP, pour les bars, pour le vestiaire, juste bien.

Mais au Bourget, c'était le textbook total pour méga rave. Franchement, je n'ai jamais vu ça en France ever. Je ne prétends pas avoir vu toutes les raves depuis 20 ans mais je n'ai jamais vu une rave française organisée comme une rave anglaise. Je veux dire, des navettes pour aller au Parc des expos du Bourget, une entrée facile pour tous, de chiottes si nombreuses qu'on n'attendait jamais, des bars partout avec du personnel qui reste adorable jusqu'au matin, des robinets d'eau froide gratuite, des lockers pour ranger ses affaires, des bénévoles partout, un service de sécurité qui fait pas chier, cette rave à tellement bien été planifiée que j'ai pas vu de kids par terre, pas d'OD, et en tout cas la preuve que lorsque c'est bien fait, il n'y a pas d'antagonisme et de frustration donc du coup les gens ne font pas de bad trips.

C'est formidable d'aller danser quelque part en sachant que le fait d'aller aux toilettes ne va pas être une galère qui vous prend 20 minutes d'un temps précieux qui pourrait être consacré à danser ou à rien faire d'ailleurs, que si vous voulez une bière ou un Red Bull ça va pas vous foutre la haine, que vous n'avez pas besoin de bousculer quelqu'un pour aller de A à B et C ou même Z, et que toute votre nuit est consacrée à la musique et rien que la musique. Tout ce qui parasite le clubbing d'habitude est juste épuré pour que le fait même de traverser cet immense Parc des expos se fasse d'une manière adorable, sous le vent doux, avec vos copains, sans se perdre, sans le moindre petit feeling d'inquiétude. You know you're safe, in good hands.

A minuit trente, on pouvait commencer à voir que les kids étaient bourrés et commençaient à mal se tenir. Au lieu de faire le détour de la foule, ils traversaient le dancefloor en diagonale (le pire crime du savoir faire déficient), emmerdant ceux qui dansaient déjà, les filles piaillaient au lieu d'écouter le DJ, des trucs pas graves mais qui montrent un désintérêt pour ceux qui sont là, heureux, et qu'il ne faut pas bousculer. C'est pour ça que je me mets toujours derrière, surtout quand le son est si bon qu'il est presque meilleur à 200 mètres de la scène. Et puis là, en plus, on voyait les fusées Arianne sur le tarmac d'à coté, les avions de US Air Force et même 3 hélicos qui sont passés dessus à 6 heures du matin, magic World War Z.

Mais très vite, avant 5 heures du matin et le début de l'aurore, tout était redevenu love. Le pic d'alcool et de drogue était passé, les kids étaient plus mellow, et dès le début du matin, la politesse est revenue en masse. Dehors, on voyait que tous ces clubbers avaient déjà une longue expérience, c'est comme si on pouvait deviner l'affichage de tous les clubs où ils étaient allés à travers le monde, après tout c'était le weekend de la Pentecôte et il y avait leur aura de teuffeurs au-dessus de leur têtes, comme des flammes, filles et garçons. Il y avait tellement de beaux mecs et de jolies filles, it was eye candy. I mean, je n'ai pas vu autant de jolis barbus quoi. Si on allait se promener dans d'autres salles, on sentait l'énergie et la foule en train de clamer, il y avait un bourdonnement de cris heureux, les lumières étaient belles partout et même dans ce petit club alternatif du fond de la rave, avec une tribu de 100 personnes dansant devant un petit camion, c'était love et rigolades, une sorte d'antidote de rave en minuscule, very sweet. Je suis sûr qu'il y a des couples qui se sont formés là. Dans 6 mois, ça fera des mariages et dans un an il y aura des bébés. Nés de la House.

Fred, Rodolphe et moi, on est arrivés ensemble, on est restés ensemble toute la nuit. Une rave sans nos mecs, juste entre amis, comme on devait le faire depuis longtemps. On n'avait plus de batteries sur nos téléphones, pas de temps perdu à faire des selfies ou des textos ou des images de club, juste trois mecs qui se suivent et qui s'autorégulent leurs prises de bonbons et d'alcool. C'est une chose adorable de passer toute une nuit entre dudes gays, de reprendre le contact tout en dansant, de se trouver entouré de tous ces gens qui ont une expérience différente de la nôtre et qui se mélangent si bien. C'est complètement thérapeutique et les gens qui organisent ça doivent savoir qu'ils font réellement du bien à des dizaines de milliers de personnes qui partagent le plaisir d'une rave telle qu'elle doit être, du début de l'accueil jusqu'au départ. Pas un seul barman désagréable, pas une seule personne du staff qui fait la gueule, les gens ont tellement bien été briefés que c'est toute la chaîne de la musique qui est préservée, encouragée, mise en valeur.

Allez au Weather Festival et oubliez votre psy, pour toujours, I hope.