vendredi 25 février 2011

I love my Tumblr! (2)



There’s a new sensation
A fabulous creation

(Do The StrandRoxy Music )
Arlindo me disait qu’une des règles secrètes de Tumblr consiste à ne pas parler de Tumblr, comme dans Fight Club. C’est très joli sur le papier (comme on dit parce que là on est sur Internet, remember) et ça fait très malin dans le genre marketing de niche hypra sélect, mais c’est impossible de ne pas parler de Tumblr.
Car ça va très vite. Avant les révolutions arabes qui ont lieu en ce moment, Tumblr était surtout un objet de plaisir et de découverte avec beaucoup de sexe et de très belles images d’art. Depuis la Tunisie, l’infime partie des Tumblrmen qui s’intéressent à la politique a commencé à publier des images de manifs ou de docus d’info tirés de Twitter ou ailleurs. Quand je dis l’infime minorité des gays, c’est vraiment le cas. Peu de gays encore sur Twitter comparés aux millions qui vont bientôt arriver et parmi eux les très rares qui ont une conscience politique qui ne se limite pas à la défense des droits LGBT mais qui les oblige à intervenir sur n’importe quel réseau social pour soutenir les peuples arabes en lutte à mort. On est quoi, 5 ou 6 à parler de ça et ça fait du bien.
Le mélange de photos de cul se trouve haché par des images de manifestants blessés ou tués par des dictateurs way out west et ce sang, cette douleur, et cette détermination aussi deviennent un nouvel élément poignant et dramatique de la poésie de Tumblr. Depuis mon dernier post, beaucoup de choses ont évolué et je me dis que si j’avais un iPad, je ne travaillerais plus du tout à cause de Tumblr. Ce truc est tellement addictif. Heureusement que je ne suis jamais allé sur les sites de cul, Tumblr me permet de passer directement à la case suivante.
Une chose me fascine terriblement, c’est le nombre finalement très réduit des personnes que je suis avec assiduité. Je ne cherche pas sans cesse de nouvelles personnes sur ce site (peut-être devrais-je), je me laisse conceptuellement diriger par le hasard. Il y a donc forcément énormément de personnes que je n’ai pas encore découvertes. Mais si on réfléchit bien, nous sommes une petite communauté de 300 à 500 personnes à travers le monde qui communique en ping pong en s’envoyant des photos parfois pour répondre à une même idée. Par exemple, quelqu’un va poster une série de portraits de mecs en train de fumer (un sujet qui a l’air d’exciter beaucoup de mecs, moi compris, c’est toujours un bel effet visuel et érotique) et quelqu’un d’autre va poster tout de suite quelques photos de mecs complètement cassés par des joints. Il y a de plus en plus de dialogues entre Tumblrmen, surtout les très jeunes qui ont beaucoup besoin de communiquer, mais souvent l'échange se fait par le contenu des photos. Si tu postes des images de typos, c’est que tu es dans une humeur un peu précieuse. Si tu mets des images de défilés de mode, je vais pas rester chez toi longtemps. Si tu postes des bites venant de l’espace, c’est pas le même état d’esprit non plus.
Mon point est que nous sommes encore très peu sur Tumblr à essayer de réussir ce mélange équilibré entre photos de beaux mecs, pas gnangnan et pétasses, des vraies images de mecs quoi, des documents d’archives, les GIF qui déchirent, et les messages en texte qui sont le backbone intellectuel de Tumbr. Une manière de créer « la pensée Tumblr » sans la décortiquer. Par exemple, celui-ci résume assez bien ce qu’est Tumblr pour quelqu’un qui ne saurait pas ce que c’est : « Mais maman, c’est pas du porno, c’est Tumblr, c’est de l’art ! »

Oui oui c’est de l’art toutes ces photos bareback où on voit des bites superbes en train d’arroser des culs de sperme, bien sûr, oui oui ben voyons. Mais le déroulé lui-même de Tumblr, ce collage vertical d’images postées par des personnes vivant aux quatre coins du monde, comme un fil d’info de la photographie, comme un Twitter qui parlait à 85% de sexe, c’est un fonctionnement incroyablement conceptuel. Tumblr est la chatroulette de Flickr. Toutes les images porno et les portraits magnifiques de lutteurs Turcs (mais laissez donc entrer ces hommes dans l’Europe ! Je le dis encore une fois !) sont alimentés par des gays obsédés qui passent leurs journées à chercher les plus belles images de Flickr . On passe d’une idée à l’autre, c’est du collage dans le plus grand sens du terme, des associations d’idées et de cut-up, tout ça dans l’art moderne d’aujourd’hui. C’est ce qui impose cette idée du porno en tant qu’art.
Les artistes qui font du visuel n’ont pas encore compris les immenses possibilités de diffusion de leur travail, en France en tout cas. Aux USA, les leaders gays de Tumblr rassemblent déjà des milliers de followers et dans la communauté hétéro, c’est des dizaines de milliers. Et tous sont complètement dans l’idée de découverte. Ils pompent comme des éponges tout ce qui les impressionne. Et je ne parle pas des kids qui ont envahi Tumblr après l’oubli consommé de la laideur MySpace (Myquoi ?). Ici, c’est une nouvelle génération qui nous renvoie les photos qu’ils prennent à longueur de journée et les images qu’ils picorent avec leur regard de teenager. Et le pire, c’est qu’un mec comme moi puisse avoir les même goûts qu’eux et qu’eux puissent s’intéresser, au Chili ou aux USA, à ce qui m’inspire.
Et puis tous ces nouveaux acronymes comme NFSW qui veut dire « heu, les images que je publie ne sont pas très conseillées sur votre écran si vous êtes au boulot » et DTS (down to sleep) qui veut dire « Bon, je suis crevé, ça fait 4 heures que je suis sur Tumblr, je vais me coucher. Mais j’ai mis le réveil pour dans 3 heures et je reviens, promis ».

mercredi 9 février 2011

Catalogué



Je suis déstabilisé par un petit groupe d’amis FB qui s’y connaissent tellement en jardinage et en botanique que je n’ose plus écrire quoi que ce soit désormais car je me goure toujours quelque part sur un détail, sur une plante ou quoi que ce soit. Mais il y a un texte que je voulais écrire depuis quelque temps. C’est sur les catalogues de plantes. Je sais, ça fait sur nous, amis de la nature, le même effet que lorsque vous allez sur le site de Kitsuné : vous avez envie de dépenser l’argent que vous n’avez plus depuis longtemps. En plus, on commande tous nos plantes sur Internet désormais, mais les catalogues de plantes, sur papier, c’est notre doudou à lire au lit le soir avant de se mettre à rêver à toutes ces plantes qu’on aimerait avoir. Il y a un aspect commercial évident, ça peut pousser à faire des folies de dépenses, mais j’arrive à me retenir et je réfléchis beaucoup avant d’acheter quoi que ce soit. En général, je reçois ces catalogues parce que j’ai déjà commandé des plantes chez tel ou tel commerçant. Mais quand je reçois un catalogue par la poste, c’est toujours un jour de fête, un peu comme si c’était un DVD porno.

Je commence par Baumaux parce que Christian s’est moqué de moi récemment car, selon lui, ils ne sont pas assez écolos. Bon, moi je suis pourtant attentif à ça, mais pas vraiment quand ce catalogue a plus de 1000 pages en couleurs, une épaisseur de tranche d’1cm et à peu près 5 trillions de références. Baumaux est LE catalogue qui a accompagné mon arrivée à la campagne et je ne l’oublierai pas. Avant, je n’en pouvais plus de feuilleter cette bible de graines en rêvant de les semer. C’est le supplice des jardiniers qui vivent en ville. J’ai passé les premières années ici à semer comme un dingue, mon massif central est passé par toutes les couleurs d’annuelles, mais au bout de trois ans, je me suis stabilisé avec un mix quasi exclusif de cosmos Versailles Dazzler pourpres (2476) et de cosmos sulphureus Sunny Red (2492). Quand Jean-Luc m’a dit « Ca serait bien de changer un peu, non? c’est la même chose tous les ans » je me suis renfrogné en contre attaquant parce qu’il ne voyait pas que le fait de ressemer ce champ tous les ans, c’était le seul moyen de se débarrasser une fois pour toutes du liseron et des autres mauvaises herbes que je ne voulais plus voir. Ce mix de cosmos, c’était comme si j’étais arrivé à un plateau de qualité et ce mini champ était envahi de milliers d’abeilles et de papillons et de grosses sauterelles vertes et toutes les bêtes qui vont avec, même les belettes et tous les chardonnerets venaient de tous les coins pour manger les graines. Avant, j’avais mélangé tout ça avec plusieurs variétés de coquelicots, de pavots, d’immortelles, d’achillées, de giroflées, de pensées, de violettes, tous les trucs qui se sèment facilement. Alors, quand j’ai eu des problèmes cardiaques en 2008, je me suis dit que c’était fini le champ à retourner et désherber à la main, à arroser l’été, à retourner la terre en hiver. J’ai tout transformé en champ de graminées. Maximum d’effet pour un minimum d’entretien.

Mais ces catalogues ne cessent de proposer de nouvelles graines et de nouveaux tubercules. Il y a une révolution en marche depuis dix ans qui renverse toutes les idées reçues sur les plantes et ces catalogues nous donnent une idée de ce qui est imaginé par les ingénieurs en agronomie, surtout quand on ne va plus, comme moi, dans les festivals du genre Chaumont ou Courson. Je découvre les nouvelles espèces dans mon lit, au chaud.
Pour que ce texte ne fasse pas un livre, voici ce que j’ai trouvé dans le catalogue Beaumaux Printemps 2011. Cette année, je vais recommencer les semis de vivaces pour mes amis Ray et Chantal qui ont besoin de belles plantes qui se débrouillent toutes seules. J’aimerais bien essayer les Eryngium leaven Worthii (1338), Eryngium giganteum Silver Frost (1600) et Eryngium alpinum Suberbum (1602) mais c’est super dur à faire lever ces trucs là, je n’ai réussi bien qu’avec les Planum.
- Isatis Tinctoria (1456) pour les cailloux chez Chantal.
- Mulhenbergia Capillaris (2092) qui est une graminée avec une floraison rose
- Hierochloe Odorata (2072), une graminée avec des fleurs qui sentent la vanille
- Hordeum Jubatum (2108) et bien sur Lagurus Bonny Tails, les plus jolies graminées à pompon
- Ammi visnagra Casablanca (2009) et Anathum graveolens Mariska (2015) pour le champ naturel de Chantal
- Centaurée moschara Suavolens Magnus (2391) jaune citron
- Chrysanthème coronarium Primrose en jaune primevère, de toute manière je suis gaga de toutes les fleures qui ressemblent à des fleurs de camomille comme les Tetra White Wonder (2416) et les achillées ptarmina Pearl (1007) tellement faciles à semer
- Carotte Black Night (2344) woaou, une fleur de carotte lilas mauve.
Toujours des œillets d’Inde tenuifolia Ornament brun rouge (3060) pour le potager mais je rêve de les remplacer par les Red (3051) en rouge acajou plus pétard. Ou alors des roses d’Inde Golden Trumpets (3308), absolument dingo et un tournesol Valentine (3457) jaune clair à disque noir, toujours très facile à semer. Il faut absolument que j’essaye cette reine marguerite Hulk (3244), une sorte de monstruosité verte radioactive, du Réséda pyramidal Machet (3290) ou la versio bio (1950) qui sentent bon l’été et je veux essayer le Teloxys aristata Ecume de mer (3532), une mauvaise graminée qui fait une floraison rougeâtre pour faire sécher.

Baumaux est un bel endroit pour noter les délires de la mode qui font que certaines plantes démodées comme des zinnias vont leur popularité remonter depuis 10 ou 15 ans. Les dahlias, c’est la folie depuis la mode des Bishop of York et Bishop of Leceister. Là il ya des couleurs qui pètent comme Night Buttefly (831), Pink Isa (797), les 3 Lucky Love (766), Lucky Heart (767) et Lucky Stripe (765) (oui, acheter une plante pour son nom !) et je ne parle pas du délirant Smarty (850), une découverte bionique avec des pétales alternés dans le désordre if you please. Les glaïeuls c’est kif kif, il y a encore 5 ans personne n’osait y toucher réellement c’est beauf, maintenant ils ont des couleurs si extrêmes qu’on peut les glisser dans n’importe quel massif pour faire genre comme le Kings Lynn (9916). Bon, les bégonias, j’y arrive toujours pas même si mon frère Lala adore ça et je vois aussi que ça bouge de ce côté. Les lys, j’y arrive pas non plus, uniquement parce que c’est trop cher mais finalement les gros lys monstrueux style Honeymoon (931) sont pas chers (3 pour 6.80€). Les arums, j’y arrive enfin avec Alberville qui a un puits noir funky dans une fleur blanche (9431) et bien sûr cet arum Cornutum mythologique (9486) dont j’ai parlé dans « Cheikh » je crois. Les hémérocalles sont en pleine vogue à nouveau avec, comme les lys, des feuillages panachés qui changent tout comme Golden Zebra (86771) et les coréopsis, c’est tellement beau que je n’en ai jamais planté pourtant Bolero (93443) est woaou ! avec des fleurs rouge bourgogne. Les hostas, j’y suis enfin, après toutes ces années pendant lesquelles je remettais à plus tard et je commence à craquer sur le monstrueux Indépendance (9680) et surtout White Feather (9687) qui est un hosta albinos à mettre dans un coin sombre pour provoquer un double take à chaque fois qu’on passe devant, mais je me demande si mon préféré n’est pas le nouveau War Paint (96826) ou Jurassic Park (96828), monstrueux.

Echinaceas hybrides Meringue (9345) un joli pompon blanc vert, une euphorbe amygdaloïdes Helena’s Blush ( 79086), pourpre marginée de crème. Je saute ici très vite plein de variétés que j’adore comme les œillets et les graminées parce que ça fait mal aux yeux et si je me mets à parler de ça, on va vraiment penser que je suis débile et on retourne le catalogue qui commence dans l’autre sens, the arabe way, pour le potager. Cette année encore, j’ai décidé de sacrifier le potager pour faire des semis de vivaces pour les amis, mais cette partie du catalogue Baumaux est vraiment ce qui rend cette marque unique. Ils vendent des trucs qui n’existent pas en France. Je ne vous décris pas les 800 engrais (OK j’exagère un peu) qu’ils ont, c’est affolant maintenant ils font des engrais spécifiques pour chaque plante, si ça continue il y en aura pour les mauvaises herbes. But what is a mauvaise herbe de nos jours anyway je vous le demande.

J’ai découvert un produit qui s’appelle Mascara (ben voyons) que l’on sulfate sur les plantes avant un gros coup de chaleur en été, ça forme une fine pellicule sur les feuilles qui arrête les UV (98488). Cool ! J’ai vu le meilleur incinérateur de jardin ever (77096) bien que lorsqu’on voit le modèle on se dit qu’on peut le faire soi-même au lieu de dépenser 30,80€ mais quelle bonne idée. Et à partir de la page 270, on pénètre dans le monde des serres en plastoc et tout le matériel qui va avec, c’est hallucinant ce qu’on trouve comme ces sacs en plastic rouge super jolis (77823) pour planter des tomates hors sol (3 pour 20.60€), des radiateurs de serre qui n’existaient qu’en Angleterre et des outils rares comme cette faucille que je n’ai jamais vue pour faucher facilement l’herbe haute (78527) et tellement de mini-serres d’appartement qu’on se demande si Baumaux n’est pas le principal ami des accros à la ganja.

Ensuite on est noyé par les centaines de variés de salades, les légumes de toutes les couleurs et de tous les goûts et je ne reprends mon souffle qu’avec les plantes aromatiques de la fin où là, il y a vraiment plus de choix que partout ailleurs. Plein d’ail différents dont un allium fistulosom bleu (9014), plein de ciboulettes : Toga, Totem, Staro, de lepazotte pour ne pas péter le soir (9104), des poireaux chinois (9205) et toutes les plantes médicinales importantes de l’Orient qui guérissent de tout. Un truc très drôle : la seule plante qui a droit a une page entière est la Steva rebaudiana qui est interdite et le texte vous dit laconiquement pourquoi (9239) et plein de marjolaines, de thyms et de menthes (à ce stade je stabilosse tout et je finis par rien acheter, comme chaque année).

Pour résumer : un catalogue qui fait peur ! Quand on fait la liste des plantes qu’on se promet d’acheter chaque année, on arrive à un total de commande (et pourtant c’est pas cher) qui impose de tout barrer sur la liste pour ne prendre que ce qui est ABSOLUMENT nécessaire pour traverser ce cruel cruel world.

Promesse de fleurs, le nouveau nom du catalogue Schryve, est toujours aussi fascinant. Les plantes sont chères mais il y a toujours des spécimens qu’on ne voit pas ailleurs. Et parfois, j’achète une plante en quantité unique, pour l’essayer, ou pour en récolter les graines et multiplier. C’est un catalogue un peu chabada précieuse mais beaucoup d’idées, avec une maquette très claire aussi, car Baumaux a tellement de références que Christophe Hamaide Pierson m’a dit une fois qu’il n’arrivait pas à trouver les textes qui vont avec l’image, ce qui est VRAI !
Alors, Printemps Eté 2011. La tendance est : les clématites deviennent barges. Pour la première fois, une fleur blanche avec des taches de vert sur Yukiokoshi (681419) et d’autres clématites pour jardinier qu’a gobé comme I’m Lady J (681376) et Dancing Smile (681373) qui donne des fleurs si doubles qu’on dirait un dahlia. Un Echinacea Green Envy (7443). Un géranium vivace Summer Sky double mauve (7455) et un autre que je vois depuis quelques années et que je vais enfin essayer, Splish Splash (7240), trop joli avec des fleurs blanches « éclaboussées de bleu mauve ». Une euphorbe griffithii Fireglow (7297) avec des fleurs oranges « mises en valeur sur un feuillage vert olive teinté de pourpre », un arum vert Goddles en spirale de tournicotis de feuilles.

Jacques Briant. Bah, moquez vous. Oui c’est cheap, mais c’est toujours le meilleur catalogue quand vous voulez acheter une vivace en plusieurs exemplaires pour faire un effet de masse. Au départ, c’est un catalogue de vieux, pour les jardins qui gagnent des prix dans les petites villes de province. Mais ! Parfois vous trouvez des plantes super criardes que les autres n’osent pas vendre et des fleurs que personne ne vous propose. Et les prix sont si bas ici que vous pouvez faire une folie, genre acheter deux bulbes d’arum avec des couleurs psyché comme Picasso (4251) ou Lavender (4516), le genre de truc qui arrache dans un pot mis à un endroit étonnant. Par exemple, moi qui trouve que les lys sont trop chers partout, le très classique Regale (4593) coûte 8.99€ pour 3. Il y a un dahlia à fleur d’orchidée complètement barjo, Honka Surprise (4634) et le plus délire de tous est Funanbule (4638) avec des pétales fuchsia autour d’un centre bombé en nid d’abeille. Une pomme de terre bleue foncée, Bleue d’Artois (4783) et une autre encore violette, Vitelotte (4802). Une clématite de folle, Avant Garde (5457), le summum étant Viennetta (5460) qui ressemble à un paon qui ferait la roue. Et où trouver trois phlox pour 7.45€ ? Trois héleniums Ruby Tuesday pour 8.99€ ? 5 roses trémières doubles pour 8.75€ ? Je vous demande ? Et 2 chardons bleus des Alpes Blue Star (5776) que tout le monde veut pour 6.99€ ? C’mon.

Hortiflor, c’est pareil, un catalogue de prolos avec la fâcheuse tendance à donner des noms chrétiens à toutes les plantes, même celles qui sont connues sous des noms « normaux ». Mais les prix sont les plus bas et ils ont aussi des plantes que les autres n’ont pas. Par exemple, ils ont un géranium vivace Splish Splash (15007) moins cher que chez Schryve, des saxifrages, des asters, des campanules, des scabieuses et beaucoup d’autres plantes nécessaires comme l’énorme centaurée macrocephala (01226) à 2.10€ pièce. À un tel prix, ça vaut le coup d’acheter une plante que l’on ne connaît pas du tout pour voir si elle capable de nous étonner et il y a des sauges dont les graines Nemesa seront faciles à semer aussi. Je ne vais pas rater une nouveauté aussi, un lychnis flos-cuculi Nana (03004), c’est tellement facile à resemer ces trucs ! Et quelle collection de pélargoniums odorants, 31 au total, avec tous des parfums et des formes différentes, et 27 menthes différentes, toutes belles avec des parfums et des formes différentes aussi. Plein de vieux légumes aussi comme le poireau perpétuel (00925), un oignon rocambole (00923), etc.

Je ne parle pas ici de Thierry Denis sur lequel j’ai déjà écrit, mais il y a une chose qui est très intéressante dans The Garden. J’ai des cartons entiers de cette revue que me donne Ray et je suis épaté de voir le niveau de sophistication qu’ont les Anglais quand il s’agit du jardin. Bien sûr, on voit là que c’est une industrie énorme, les publicités nous montrent des outils introuvables ici ou carrément des maisons pour y parquer sa voiture que je vois moi comme de vraies maisons. Mais pour une revue hypra-select, les sujets sont toujours écolos et il y a des débats captivants dans des table rondes avec des experts qui disent des choses que même les écolos ici ne disent pas, avec un contenu très politique. C’est quand même le Journal of the Royal Horticural Society, quoi. More on that later.

PS : oui, OK, je vais vous metre les liens hypertexte pour toutes les références mais j'ai faim là.