samedi 30 avril 2011
Le pédé à chat
C’est quand même incroyable d’avoir à le rappeler : cats are cunts. Désormais, même les gens les plus intelligents se montrent des images de chats sur leurs iPhones. On a beau leur dire que c’est une des plus grandes arnaques intellectuelles des temps modernes, ils le savent et répondent Ben oui, c’est comme ça, get used to it.
NOT. A cause des chats, Youtube est devenu payant. Vous avez vu ces pubs de 20 secondes qu’ils nous infligent maintenant au début de chaque vidéo de Justus Köhncke ? Quand la moindre vidéo avec un chat au piano fait 6 milliards de hits (OK j’exagère) c’est le média lui-même qui change parce que s’il n’y avait pas eu ces chats, il n’y aurait pas eu un tel succès capitaliste et on n’aurait pas passé la première décennie du siècle sous le signe du chat qui se casse la gueule, puis qui recommence le même truc, con comme il est. C’est tout un média qui bascule alors sous le signe d’un animal en particulier, et pas le plus gentil en plus, c’est celui qui porte plein de germes de maladies particulièrement sournoises. A l’époque du sida grave, il était fortement conseillé de ne pas vivre avec des chats, des oiseaux et des poissons qui transportent tous les merdes du monde moderne (d’ailleurs c’est logique puisque le chat mange les oiseaux et le poisson).
Là, aujourd’hui, c’est Tumblr. Il y a encore 4 mois, il y avait 10 chats sur ce nouveau réseau social, pas plus. Aujourd’hui, ils sont de plus en plus nombreux, même sur les Tumblr de pédés. Personnellement, j’ai décidé d’une nouvelle règle de comportement : ne plus suivre un mec qui met des images de chat sur son blog. Je trouve ça atrocement pas masculin. OK, on laisse ces idioties aux filles de 12 ans. Mais un mec de 30 ans qui met une photo de chat sur son profil FB, c’est juste un surrogate marker pour crétine. Même s’il met des photos géniales par ailleurs.
Pour moi, un chat ça sert à attraper les souris. Comme il n’y a plus de souris dans le monde moderne (enfin, vous croyez), le chat est devenu un membre de la famille. Quand on est gay, c’est un symbole si envahissant que ça fait du mec un « pédé à chat ». Le mec qui va vivre jour après jour avec l’odeur du pipi et qui te jure que ça ne sent pas mauvais parce qu’il sait comment laver la litière pour qu’elle reste propre. Oui, c’est cela, c’est comme le mec qui a un labrador de 6 mois et qui sait comment faire pour que les pieds de chaise en bois de sa cuisine ne soient pas réduits à des allumettes. On connaît. Le pédé à chat, c’est celui qui s’imagine que ça ne nous dérange pas qu’il se comporte comme un félin quand il te fait une pipe ou, pire, qu’il invite le chat sur le lit pour qu’il puisse participer en regardant. Berk. Le pédé à chat, c’est celui qui va vivre avec l’odeur du ronron qui sèche dans la soucoupe parce que cet idiot de minet n’est pas foutu de finir son repas (c’est d’ailleurs un des rares animaux à faire ça, on n’a jamais vu de fourmi se dire « Ah tiens, je vais prendre la moitié de ce grain de riz et je viendrai prendre le reste dans 4 semaines »).
Ce que l’on n’accepterait jamais de son enfant, on l’accorde au chat. Le pédé à chat, c’est celui qui sera OK pour dépenser des centaines d’euros pour faire un scanner d’animal pour un bobo qui reste à diagnostiquer, j’attends impatiemment le concept de coloscopie féline, de chirurgie réparatrice pour museau ou d’IRM pour chat de gouttière, une sorte d’oxymoron en soi. Le pédé à chat, c’est celui qui ne sait plus quand il faut arrêter vraiment les frais et piquer cette putain de bête car elle souffre là et qui se prend pour un « protectionniste » doublé d’un « humaniste » (voir le très bon article du NYT du 11 mars dernier). Le pédé à chat, c‘est celui qui lui offre plus d’affection qu’à son propre mec (une manifestation de névrose totale selon moi qui appartient à la classe des « dominionistes) et qui est la source de nombreuses disputes conjugales. Enfin, le pédé à chat, c’est celui qui a besoin d’un animal de compagnie pour ne pas péter un câble face à la vie et la société et au lieu d'être un mentsch ou d’acheter un chien, ce qui est toujours plus masculin (et encore), c’est celui qui va chercher la solution la plus simple, la méchante petite bestiole qui engage à moins, qui prend moins de place, qui est facile à transporter dans le train (même si c’est un tue l’amour total).
Pour moi, un mec qui a un chat, même s’il a une bite de 25 cm, c’est comme si sa bite ne faisait plus que 20 cm. C’est rogné aux angles. Ca rabote la personnalité. C’est des discussions incroyablement ennuyeuses. C’est much ado about nothing. C’est something recherché mais pas vraiment. C’est le mec qui s‘est fait avoir à la SPA alors qu’il aurait pu envoyer 20 euros en Afrique à une personne qui en a VRAIMENT besoin. C’est se satisfaire d’une structure de poils alors qu’il y a 200 types de chats et pourquoi tu vas prendre celui-là pitite connasse alors qu’il y a un Assyrien sur le marché pas loin de chez toi ? Ah oui, toi tu as choisi le gros chat persan blanc à la Alice aux Pays des merveilles qui a tellement de poils qu’il se chie et se pisse sur lui-même, c’est haram. En fait, le mec à chat, c’est celui qui reste tellement chez lui devant l’ordi à regarder des chats sur le câble, Youtube, FB, Twitter, Tumblr et même LinkedIn qu’il a aussi besoin d’un chat sur les genoux (bonjour les hémorroïdes, l’effet secondaire assuré du chat) ou pire, carrément sur l’ordi puisqu’il est toujours branché et donc chaud.
Le pédé à chatte, je veux même pas en parler tellement je trouve ça zarbi. C’est celui qui croit qu’il va avoir des petits chatons et ça remplacera le mari et les enfants qu’il n’a pas parce qu’il ne s’est pas pris par la peau du cul pour trouver le mari et avoir des vrais enfants mais c’est à cause de la société qu’est homophobe hein. Je me demande en moi-même : Delanoë a un chat ? Passons. Le pédé à chat, c’est celui qui répond aux questions d’un bloggeur de chat, qui pose réellement des questions du genre : « Et pourquoi tu l’as appelée Philistine ? » et qui trouve normal de publier ça comme si on parlait d’un être humain. Ca ne le dérange pas de savoir que les animaux de compagnie affectent la hiérarchie de la famille, son rythme social, son entourage. Les animaux sont tellement mal élevés de nos jours que l’on les laisse gueuler comme les enfants. Et des fois, à Paris, vous entendez des chats dans les appartements qui font plus de bruit que leurs maîtres. Sick. Totally sick, man.
En 1995, je me suis juré que je ne tomberais plus amoureux d'un mec à chat, même si le mec est une bombe. Souvent, le chat est laid, il est gros et vieux, il a les yeux qui coulent et il a un nom d’humain. OK, c’est parfois drôle, quand votre mec n’est pas là ou qu’il est dans la cuisine et qu’on fout une torniole au chat parce qu’il vous regarde en chien de faïence. C’est presque aussi jouissif que lorsqu’on a mis du Tabasco dans l’eau de sa soucoupe. Trois ans après, je suis allé voir sur le site du mec et il avait toujours son chat, encore plus vieux et avec une flaque d’eau sous lui à cause des yeux qui coulent. Je me suis dit que ce mec qui avait des idées précises sur les do's & don’t de tout dans la vie avait un sérieux angle mort dans son axe de direction.
Pour moi, un chien est un animal qui doit être habitué à dormir dehors le plus souvent possible (enfin pas les petits chiens, je suis pas un monstre) car il doit garder la maison, parce qu’il est résistant, qu’il aime ça en plus parce qu’il écoute tous les petits bruits de la nuit, à condition qu’il ne pleuve pas et qu’il ne gèle pas. En tout cas never never never dans la cuisine et dans la chambre.
Bref, il y a un tel délire sur les chats dans la culture pop moderne que si vous voulez avoir du succès, c’est comme Lady Gaga, il suffit de se mettre un chat entre les jambes et vous êtes assuré de pulvériser tous les records de vente, ever. Et ça va continuer car ce n’est pas une mode, c’est un signe des temps qui durera longtemps puisque les parents sont si crétins qu’ils offrent des chats à leurs enfants pour aller avec le stylo Kitty et qu’ensuite les enfants achètent d’autres chats pour tenir compagnie à leurs poupées et tout ça grouille ensemble et the family that cats together stays together. C’est l’industrie agroalimentaire qui se frotte les mains et Monsanto qui fait une herbe à chats transgénique et la boucle est bouclée puisqu’il faut plus de bètes pour nourrir les bètes et vous avez compris ma démonstration.
Ca fait partie de la métrosexualisation du chat, le chat n’a pas un engagement politique contrairement au chien (de garde, de police, de chasse, d’attaque, etc.). c’est un handicap pour bouger, pour être libre, pour partir demain matin si on veut. Un chien te suit, mais c’est toi qui suis le chat – et tu dois le porter en plus le connard! Et il lui faut 2 jours pour "décompresser" !
Je dis tout ça et ce sont mes derniers mots puisque demain je serai mort, mordu de partout par tous les chats de mon village. Je sais que je prends de très grands risques politiques face au courroux que ne manqueront pas de provoquer tous ces propos médisants sur les Lol Cats. JE SAIS que les Lol Cats sont très importants dans votre vie. Vous les utilisez comme ringtones, for fxxxsake. Mais je suis là, seul contre l’adversité féline et je dis fièrement : « Donnez-moi un homme sans chat ! ».
PS : Parce que je me sens incroyablement isolé et j’invoque à moi les forces du bien pour me sauver de tous ces Lol Cats qui débarquent dans ma vie, au point où même mes amis m’envoient des chats par mail uniquement pour me narguer et certains tentent même de m’attirer vers une Scientologie du Chat en me parlant de la mythologie du chat égyptien ou, pire, de la psychologie franchouillarde du chat dit de gouttière. Il am calling you au secours ! C’est un peu comme ces folles qui se promènent à 4 pattes sur le lit en miaulant vers vous avec la patte devant et qui ronronnent à la Eartha Kitt en disant ; « Je suis LA féline ! »
HELP !!!! Et c’est quoi aussi, cette mode de la panthère qui revient depuis 2 ans, vous regardez d’un œil distrait des photos de clubbing gay et tout à coup il y a une panthère qui apparaît. Le mec est entièrement habillé en panthère. Même au studio 54 il n’y en avait pas beaucoup! Nous voila devant la félinisation de la société, phrase zémourienne du jour car nous devons nous lever, ensemble, et nous préserver de tous ces Lol Cats et de leurs prières de rue ! Voulez-vous vivre à jamais avec des poils de chats coincés dans le clavier de votre ordi ? Oh merde, ton chat ne vient pas de pisser sur ton iPad, là ?
Miaou.
lundi 25 avril 2011
Dance, fools, dance ! (1931)
Les magazines de jardinage abordent très rarement un aspect caché de la nature, quand elle s’emballe et qu’elle joue avec nos nerfs. On fait généralement du « how to », comment choisir les plantes, comment les installer et les tailler. Tecknikart de son côté, poursuit son travail de moquerie des geeks de la nature, ceux qui font pousser des tomates dans leur cuisine, indoors, ce qui est une absurdité totale quand on pense à la dose de soleil brut, tapant, violent, pour qu’une tomate ait un goût de quelque chose. Après les idiotes qui font leur compost dans la même cuisine avec des lombrics (eeek !), le jardinage est en train de dépasser toutes les limites du n’importe quoi. Et je ne peux rien dire, je n’ai rien écrit sur ce blog depuis un mois. Le printemps est décidément arrivé trop tôt.
Ce n’est pas la même chose qu’en 2004, quand il a fait si chaud dès le mois de mars après la sécheresse de 2003. Les grillons s’étaient réveillés vers le… 15 mars (pour comparer, ils s’y sont mis ici cette semaine). Cette pelouse était déjà pratiquement grillée par le manque d’eau et les grillons s’étaient mis à grignoter méthodiquement le moindre brin d’herbe qui osait pousser, tout ça dans un délire de chant qui était si puissant qu’il produisait une onde sonore qui vous plaquait contre la porte quand vous osiez sortir de chez vous. Moi, ça ne me dérangeait pas, je suis toujours heureux à l’idée de ne pas utiliser la tondeuse.
Bref, cette année, c’est pas si grave mais la sécheresse est bien là, assez perturbante pour exagérer l’avancée du printemps avec des pics de chaleurs vraiment pas normaux. Ce mois d’avril a foutu en l’air tout ce qui était prévu de longue date pendant cet interminable hiver pendant lequel on a eu assez de temps pour rêver aux plantations et décider à l'avance du travail à faire. Mais la nature s’est emballée, peut-être à cause du Gulf Stream qui ne fonctionne plus normalement, il n’y a pas eu du tout de giboulées de mars et pas de pluie en avril non plus. Cela fait longtemps que les seaux en bas des gouttières sont vides et secs, les parisiens sont heureux, pas nous.
Je me rappellerai toujours le regard sombre qu’avait mon père quand il revenait des champs et qu’il pestait parce que ça allait trop vite, parce que les vergers étaient envahis en quelques jours par un parasite quelconque, parce que l’orage avait fait tomber les fleurs, parce que la pluie ne venait pas, parce qu’il fallait aller chercher quelque chose à la coopérative alors qu’il fallait aller labourer tout de suite, parce que c’est comme ça, les plantes n’attendent pas. Il parlait alors de scoumoune pour les grandes catastrophes, mais c’était souvent un énervement passif face au déclenchement de la nature, que les agriculteurs respectent et voient venir, comme les pêcheurs avec la mer.
Chez moi, c’est beaucoup plus terre à terre. Quand il faut finir un livre pour le 30 avril, et je déteste dépasser mes deadlines, le mois le plus important de l’année, en termes de plantations, est foutu. Quand, en plus, j’ai des dizaines et des dizaines de gros pieds de vivaces à diviser et planter moi-même dans les jardins des amis Ray et Chantal, c’est la panique. Chaque jour sans pluie est un risque accru quand on divise et plante, chaque pic de chaleur fragilise un peu plus les jeunes sujets. Lors d’un mois d’avril normal, pluvieux et assez frais, il suffit de diviser la vivace, faire un trou, la planter sans ménagement, tasser la terre, bien arroser et attendre que la pluie fasse le reste, gardant la plante à l’humidité, tassant la terre un peu plus – on est tranquille.
En ce moment, c’est tout le contraire qui se passe. Bien sûr, il fait beau, ce qui a d’énormes avantages aussi. Les fruitiers n’ont pas eu leurs fleurs lessivées par la pluie, tous les insectes butinent et fécondent à mort, pas de gelées dangereuses, les fleurs restent plus longtemps belles, sans agression extérieure et l’on peut désherber au soleil sans vergogne avec du vinaigre dans le pulvérisateur, ce qui grille les mauvaises herbes en un temps record. Les oiseaux et les insectes sont heureux, puisqu’ils n’aiment pas la pluie.
Comme la sécheresse sévit sur les deux tiers du territoire, grosso modo toute la partie ouest et centrale, toute plantation devient risquée. Normalement, on peut toujours pousser les plantations plus tard, tricher un peu, dépasser mai et même juin. Mais là on a un temps de juin en avril et en mars c’était déjà mi-mai. Tout va beaucoup trop vite. La saison des primevères coucous a été hallucinante cette année, les bords de route grouillaient de ces fleurs simples qui sont pratiquement mes préférées du règne végétal (j'en ai des rouges aussi, encore plus belles). Mais les grosses chaleurs ont fait passer les fleurs plus rapidement et, chez moi, je dois arroser mes propres primevères, ce qui est une hérésie. Le rosier le plus précoce chez moi, le Primavera, qui est précisément appelé ainsi parce qu’il fleurit avec la première primevère, avec ce jaune doux et frais qui les caractérise, a encore fleuri plus tôt que les années précédentes (c’est tellement étrange de voir un rosier fleurir en début avril, il faut absolument en avoir un dans tout jardin et le mettre devant une fenêtre, en plein soleil, pour voir ses pétales simples en contre jour. Vous êtes là à faire des spaghettis et tout à coup, vous restez devant la fenêtre, hypnotisé, oubliant que l’eau est en train de bouillir).
Quand un jardin arrive à l’âge adulte comme le mien, beaucoup de choses doivent être divisées. Les vivaces deviennent trop grosses, il faut les partager pour leur donner une deuxième jeunesse, c’est ce qu’elles attendent. Alors, il faut avoir des amis pas loin et remplir leurs jardins naissants de toutes ces vivaces qui ne peuvent rester chez vous car elles sont trop nombreuses. Et quand il s’agit de soulever un gros pied de miscanthus, de le sortir de terre, le diviser à la bèche ou au gros couteau, l’amener chez des amis, faire des trous, planter çà nouveau, arroser, et que vous faites ça avec 30 énormes pieds de centaurées dealbatas, de carex pendula, de marjolaine qui envahit tout chez moi, des euphorbes, des tenuissima, des milliers de muscaris qui se sèment dans le gravier et qu’il faut transbahuter dans la terre, les euphorbes fétides, les anémones Honorine Jobert, les pulmonaires, le fenouil vert et bronze, le pick-up est rempli et il faut planter ça en une après midi, presque en courant, sous le soleil et la chaleur, avec une horloge interne qui dit « Attends, ça va être encore plus dangereux chez Ray avec sa terre qui est de la glaise pure et chez Chantal, c’est sympa aussi puisqu’elle n’a pas encore de tuyau d’arrosage et qu’il faut tout arroser avec le bidon ». C’est maintenant ou à l’automne prochain, il n’y a pas d’alternative, ce n’est pas en juin ou en été que l’on plante, en tout cas pas chez moi.
Vous allez dire, même dans le jardinage, il faut qu’il râle. Mais non. La sécheresse a réduit les nappes sous-terraines, les agriculteurs pompent l’eau comme des branques pour faire lever des semis qui devraient, normalement, germer tous seuls, les arbustes sont en train de réaliser que, mince, ils n’ont plus de réserve d’eau pour leurs racines et les arbres sont hésitants entre l’appréciation de la chaleur et le manque de ressources. Il n’y a vraiment que les animaux à être contents, les papillons sont là, les souris font des bébés partout, les fourmis se croient en Afrique et les oiseaux gueulent comme s’ils avaient pris possession de l’affiche de la Gay Pride, eux aussi.
Et pendant cette course à la montre, car il faut aussi faire tout ce qu’il faut faire à ce moment de l’année: traiter contre les maladies et les pucerons, planter les derniers rosiers, tondre la pelouse, arracher les mauvaises herbes qui deviennent bonkers, couper les miscanthus et les passer au broyeur, nettoyer les allées et le potager, ranger la cabane (pas fait), curer le fossé du bord de la route (pas fait), aller chercher le bois offert par le voisin (pas fait), acheter 800 Kg de gravier pour le chemin (pas fait), déterrer les buis pour les mettre ailleurs (pas fait) et des centaines de boutures (pas faites). Quand on rajoute à ça le livre à finir, les articles pour Minorités, un autre livre à commencer, ma mère qui déménage, je ne me suis même pas attaqué au ménage de printemps. Pour la première fois chez moi, l’intérieur de la maison est plus sale que le jardin. C’est rempli de poussière ici !!!
Parce que c’est ça, un jardin. C’est pas lovey dovey tout le temps. On n’est pas toujours dans la sérénité et le zen et tout ça. Les plantes vous observent passer devant elles alors qu’elles vous attendent, comme un champ d’agriculteur est observé par les voisins agriculteurs qui se moquent parce qu’on n’a pas encore passé la herse pour casser les mottes de terre qui durcissent chaque jour davantage. Il y a un coin de mon jardin où je n’ai pas mis les pieds depuis des mois, ça doit être envahi de serpents. C’est le bordel quoi. Le jardin peut être dans votre esprit comme une idée qui vous nargue. C’est comme certaines fleurs qui ne durent que 5 jours. Votre appareil à photo est juste à côté de la porte d’entrée et vous avez tellement de choses à faire que vous réalisez, chaque soir, que vous n’avez toujours pas pris la photo. Et chaque année, cette fleur n’est pas photographiée car elle a le chic d’apparaître au moment du printemps où vous êtes le plus charrette et guess what, vous n’avez jamais cette photo à regarder en hiver pour vous faire rêver de la belle saison.
Quand on grandit dans un environnement agricole, c’est encore pire car on sait que ce que l’on ne fait pas pour les plantes, c’est de l’argent gagné en moins. Moi ça va, je ne vais pas vendre des fraises que je n’ai pas, mais si on ne change pas un arbuste de place parce qu’il est devenu trop grand ou parce qu’il étouffe et qu’il est assoiffé tout le temps, il peut mourir. Vous avez acheté une plante cher (ou pas), elle est devenue adulte et belle (ou pas), vous l’avez entretenue pendant des années (ou pas) et elle crève. Si vous ne lui trouvez pas un autre endroit pour vivre en avril dernier délai, il ne vous reste qu’à prier pour qu’une catastrophe n’arrive pas avant le mois d’octobre pour la bouger pour de bon dans un meilleur spot.
Alors, vous comprenez, quand vous recevez des messages de folles qui disent « je viens – je viens pas » ou qui vous envoient un message au dernier moment pour vous dire qu’elles ne viennent pas « parce qu’il fait trop beau », c’est un peu comme le connard barebacker qui était venu chez moi il y a 6 ans et qui m’avait dit qu’il y avait « trop de fleurs ». Les gens sont vraiment stupides avec la nature de nos jours. Ils ont perdu le fil.
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