En l'espace de 5
minutes sur Twitter, j'ai perdu tout le bénéfice de 5 mois de travail et je ne
peux que m'en prendre qu'à moi-même. Il y a encore une semaine ou deux, je vantais
chez Brain
que j'avais réussi à ne pas craquer ces dernières années et voilà, Bing.
J'aurais bien du me douter qu'un burn-out arriverait, surtout après avoir suivi
celui de Guy Birenbaum. 5 mois c'est long, surtout à mon âge, je n'ai pas passé
une seule semaine entière chez moi depuis le mois de juillet et j'ai passé mes
journées dans le train pour traverser la France. Je suis épuisé. Mon conseil : never tweet in a
train.
Il y a quelques
jours à Nice, j'ai vu dans le regard des gens qui se sont occupés de moi cette
gentillesse réservée qui disait "I'm sorry for you" et on m'a dit que
je trouverais bien les mots pour m'expliquer parce que je savais écrire mais j'ai
répondu non, il fallait surtout que j'adopte un profil bas. À mon retour, j'ai
passé deux jours à couper des ronces et à aligner des pierres et tout ce que
vous allez lire m'est apparu dans le calme de mon jardin. Et forcément, il
fallait que je réponde parce que si cette affaire ne mérite pas un post, je me
demande alors à quoi un blog peut servir.
Comme beaucoup de
gens, je débloque quand je suis à découvert et non, ce n'est pas une formule
poétique, c'est le résultat de 10 années de chômage. On ne se remet peut-être
jamais d'un licenciement abusif et non justifié pour un média que l'on a
soi-même créé, surtout quand on est obligé par les avocats d'un homme riche et
célèbre de fermer sa gueule. Cette année, je n'ai pas été couvert par la
Sécurité Sociale pendant au moins 4 mois parce qu'il y avait le renouvellement
de la CMU et le formulaire est resté sur la table pendant tout ce temps parce
que je n'avais pas la force de le remplir. La précarité vous force à ne pas
faire ce qui est important, non pas à cause de la procrastination mais parce
que l'injustice sociale vous empêche d'avoir l'esprit clair pour répondre aux
questions idiotes qu'on vous demande. Voilà, vous avez une ALD, vous êtes séropo
depuis 30 ans et ça vous mine tellement que vous montez les marches de Cannes
et vous n'avez même pas de couverture sociale. Je vous jure que j'y ai pensé :
avec ces chaussures en cuir Dior avec lesquelles je ne sais pas marcher car je
n'en ai jamais eu de telles de ma vie, je me suis dit "Si tu glisses et
que tu te tords le pied, comment feras-tu à l'hôpital?" Vous voyez une
belle photo de festival mais moi je me dis : surtout ne glisse pas sur le tapis
rouge.
Vous croyez qu'on
peut parler de ces choses? Vous portez ça comme une maladie inavouable, c'est
comme ce dossier d'Allocation Adulte Handicapé que vous n'avez jamais rempli
parce votre score
de Karnofsky est sûrement supérieur à ce que demande le dossier, après tout
vous êtes toujours capable de passer une journée dans le jardin sans manger
parce qu'il n'y a rien dans le frigo et donc vous avez honte de réclamer à
l'Etat que ce que l'on devrait vous donner de bon cœur car vous avez contribué
à la société bordel. Mais non, ce dossier est la preuve que vous n'arrivez pas
à joindre les deux bouts, que toute l'énergie politique que vous dépensez n'a
pas de valeur pour obtenir une AHH parce que vous avez de la fierté et vous
avez de la honte et vous ne savez plus lequel des deux vous immobilise le plus.
Vous croyez que je
passe ma vie à me plaindre mais ce que je vous dis là, personne ne le sait,
même pas ma famille, c'est un scoop. J'ai basculé dans la pauvreté à cause de
mes soins dentaires. Vous allez voir une assistante sociale, adorable, qui sait
ce que vous avez fait dans la vie, pas parce que vous lui avez dit, non elle
est allée toute seule sur Google mais en fin de compte il n'y a pas d'aide pour
payer vos soins dentaires et il vous faut un an pour payer le dentier de votre
mâchoire inférieure et la seule solution c'est de se retourner vers les deux
tantes de Montpellier qui ont un peu d'argent et vous êtes un homme de plus de
55 ans et vous faites la manche. Mais quand le chèque arrive, vous êtes fauché
et vous êtes obligé de prendre cet argent pour payer le loyer en retard et
l'assurance de la maison et la note d'électricité et finalement ce dentier, il
met des mois et des mois pour être payé et ça vous tout en l'air parce que
votre dentiste vous a fait un prix d'ami en plus. Alors quand, cet été, vous
réalisez avec stupeur que votre bridge des incisives supérieures est en train
de tomber, qu'il y a toujours une prémolaire qui vous manque ce qui fait que
vous cachez votre sourire avec la main car il y a un trou que tout le monde
peut voir, c'est toute votre image qui s'évapore car vous ne savez pas comment
vous allez trouver les 2000€ pour payer les frais. C'est logique, on vieillit,
les dents tombent comme par magie alors qu'on ne fait rien de spécial, la
dernière fois mon bridge est tombé alors que j'étendais le linge dans le jardin
et j'ai décidé d'en rire exactement comme ma grand-mère faisait quand il lui
arrivait un truc désagréable. Comment voulez-vous draguer un joli mec de 26 ans
quand vous passez un mois de vacances avec lui il y a 3 ans et que 2 molaires
tombent, comme ça, en plein mois d'août, alors que votre dentiste est en
vacances. Vous essayez de blaguer mais ce garçon de 26 ans ne voit qu'une chose
: il sort avec un mec de plus de 55 ans qui perd ses dents et Bam, quelque
chose est cassé, vous l'avez perdu. Je suis le cliché du sans dents, ces gens
dont on se moque au plus haut niveau politique et qui ne peuvent même pas en
parler parce que la bouche c'est le truc le plus tabou, c'est le baiser, c'est
la fellation, c'est tout ce que l'on fait pendant l'amour et chez les gays
c'est le sujet impossible à aborder, le symbole le plus stigmatisant de la
vieillesse et ça, personne n'ose en parler, il faut que ce soit moi, encore une
fois, qui se déshabille pour dire à la société que non, Président Macron, on ne
peut pas attendre le fin de votre mandat pour avoir droit à des soins dentaires
et des lunettes remboursées par la Sécu parce les mutuelles nous donnent rien,
surtout quand on est au RSI.
C'est un
encerclement complet. Quand on vous invite au restaurant vous prenez un plat
pas cher parce que vous ne voulez pas charger la note, quand on vous offre un
verre dans un bar vous n'allez prendre que 2 bières parce qu'après ce serait
abusé car vous ne pouvez pas offrir une tournée, quand vous êtes à l'hôtel vous
n'êtes même plus à l'aise parce que la chambre est trop luxueuse et au lieu
d'apprécier, vous êtes dans le calcul de ce que ça représente par rapport à votre
RSA. Vous devenez un immigré dans votre propre pays, vous n'avez pas pris
l'avion depuis des années, vous regardez ces pauvres qui arrivent sur nos
rivages et vous vous sentez comme un frère pour eux et le pire c'est qu'il a
forcement un Africain, un Kurde, un Afghan, un Syrien qui ferait votre bonheur
et vous le sien, que vous pourriez aimer, aider, réconforter comme lui il
pourrait vous aimer, vous aider et vous réconforter mais il y a un précipice
entre vous et de quoi auriez-vous l'air si vous aidiez un réfugié uniquement
pour l'aimer? À notre époque, ce n'est même pas politiquement correct.
Ce monde est
abject, il le devient chaque jour davantage, ce n'est pas le miroir déformant
de Twitter et des infos, non il devient effectivement plus intenable et tout
cet amour à donner vous ne pouvez plus le donner parce que la solitude vous a
enflammé, vous êtes dans le piège depuis des années déjà, vous n'avez pas baisé
depuis la sortie de "120BPM", quelle ironie et il n'y a pas un seul
jeune dans ce pays, gentil, barbu, poilu, qui serait intéressé à rentrer du
bois avec vous, aller dans la forêt, faire des choses simples, même se branler
devant un film porno sans tomber dans des systèmes bordéliques de sexe SM à la
con. Cette beauté de la nature, vous en avez fait un livre mais personne n'est
venu chez vous pour dire "j'en veux un peu" et les années passent et
vos amis disent que ça va venir mais ça ne vient pas parce que la vieillesse
gay c'est ça et tout le monde s'en fout alors que vous êtes soi-disant une icône
gay - mais sans le sou, donc plus de voyages à New York et quand vous allez à
l'étranger c'est parce que quelqu'un vous l'offre mais vous en avez tellement
marre de la charité que ça vous fait horreur. C'est le syndrome du cadeau ou du
mail gentil que vous recevez, ça vous prend des semaines pour y répondre parce
que ne savez plus comment dire merci.
Quand votre père
meurt il y a un peu d'héritage. Une partie de l'argent vous vous offrez des
tatouages parce que vous voulez avoir un joli cadavre quand vous serez mort. Et
puis un grand black vous écrit d'Auvergne et il est au le bord du suicide, au
bout du rouleau, vous l'aidez, un autre morceau de l'héritage s'en va parce que
c'est un mec génial et puis là vous avez les moyens d'aider vraiment quelqu'un,
concrètement, en lui offrant le toit d'une maison. Au bout de plusieurs mois
vous couchez avec lui et il a la plus belle bite que vous avez vue de votre vie mais
3 jours après il vous fait le coup du "Tu sais ça me dérange de coucher
avec toi parce que tu es mon ami" et vous avalez l'ultime cliché de la non
réciprocité. Le pire c'est que ce n'est pas parce que vous n'allez pas coucher
avec lui que vous le foutez dehors, vous me suivez? Même quand vous êtes
généreux, ça se retourne contre vous.
Quand vous êtes
pauvre, vous devenez enragé. Et les super riches à la Weinstein, ça devient une
manifestation du diable et de tout ce qui vous exclue et vous humilie dans la
vie. Et ça vous rend fou, d'ailleurs tout le monde est devenu fou avec cette
affaire. Vous avez essayé toute votre vie de vous comporter d'une manière
correcte, il n'y a pas un seul rédac chef qui peut contredire le fait que vous
ne les faites pas chier, vous donnez vos articles à temps, vous considérez à la
base qu'ils sont débordés et donc vous leur facilitez la tâche. Vous respectez
leur fonction parce que vous avez été vous-même un rédacteur chef. "BPM" sort, vous écrivez une
tribune dans Libé que tout le
monde adore même si c'est un appel au secours mais 5 mois plus tard, pas une
seule proposition de chronique. Ah si, j'en ai eu une sur la nature, mon seul
sujet non conflictuel, et on m'a proposé "le moins cher possible".
130€. Et je suis obligé de décliner car c'est de la confiture pour les cochons
comme on dit. C'est mon métier d'être chroniqueur. Je l'ai fait depuis le Gai Pied en 1985 sur la musique, sur le
sida, je peux le faire sur la nature, sur le porno, sur n'importe quoi et
personne ne comprend. Et vous tournez en rond comme d'autres font des CV et
reçoivent automatiquement des réponses négatives. "Oh comme tu écris bien
Didier!". Mais ce n'est pas une pige et encore moins un salaire. "Oh
tu as fait tant de choses!". Mais pas une seule récompense et maintenant,
avec ce qui s'est passé sur Twitter, oublie la Légion d'Honneur, faut pas rêver
hein. C'est le dédain qui pousse les gens à bout. On apprend à vivre sans
chauffage parce que, tiens, c'est vrai ça, un sweatpant et un pull en laine
c'est agréable pour dormir. On met de l'eau dans le jus de fruit pour le faire
durer plus longtemps. On achète des sous-marques. On apprend à ne plus manger,
je fais naturellement le ramadan au moins 3 jours sur 7, je commence à manger
vers 18 heures, comme un endurcissement du métabolisme même si on sait que
c'est pas forcément bon pour la santé. On espace les rendez-vous médicaux. On apprend à ne plus acheter de musique
parce qu'on développe une théorie selon laquelle il y a trop de musique de
toute manière. On vit avec une paire de chaussure par an (New Balance), un pantalon
par an (Levi's ou Carahtt), 1 ou 2 pulls Uniqlo et c'est tout. Ça donne
l'impression d'être bien looké mais finalement c'est un paravent de pauvreté.
On devient invisible.
Parmi les rares
super riches que je connais, il n'y en a un seul qui me fait rire sur la mode,
c'est David Mulliez mais c'est aussi parce que c'est le seul qui m'a aidé quand
j'ai appelé au secours. Les autres sont des professions libérales mais la
grande majorité ce sont des amis avec des petits jobs et ça je ne le supporte
plus. C'est une chaîne de pauvreté. Les gays favorisés sont les premiers à me
charger, ceux qui n'ont rien fait depuis des années et qui disaient déjà que je
stigmatisais la sexualité gay quand je faisais des alertes sur le Christal et
le Chemsex. You go too far.
Maintenant, dans
le flot d'injures que j'ai reçues, je ne répondrai qu'à une seule. Un
journaliste médical du service public me demande sur Twitter si je questionne
les convictions sionistes des médecins qui me suivent et ça, c'est vraiment
pervers. Alors je ne vais pas vous faire le plan du "j'ai des amis
juifs" parce que ça c'est trop infamant mais ce qui suit, je ne l'ai
jamais écrit.
Vous pouvez
m'accuser de tout ce que vous voulez mais en 1990 j'ai choisi d'être suivi à
l'hôpital Rothschild dans le service de Willy Rozenbaum parce que je savais
déjà que toute une génération de médecins, femmes et hommes, à peine plus âgés
que moi, tous d'origine juive, s'étaient engagés dans le sida parce qu'il y
avait une communauté de destin dans cette maladie où les gens mourraient dans
un état de cachexie telle que, forcément, ce n'était même pas la peine de le
dire, ça leur rappelait les prisonniers des camps et leur propre histoire. Ils
se mobilisaient dans cette maladie parce qu'elle était le symbole du rejet, de la
peur, de l'intouchable. Quand on m'a proposé le Dr Gérard Israël pour remplacer
le médecin qui me suivait, j'ai simplement vu que c'était un homme gentil avec
qui je pouvais me confier et qui m'a suivi depuis 20 ans dans les pires moments
psychologiques de ma vie. Tous mes ex qui cherchaient un médecin gay, je les ai envoyés vers lui. Ma dentiste Myriam Achour, c'est une des premières
dentistes qui a accepté de soigner des séropositifs quand tant d'autres avaient
peur de les approcher et je l'aime tellement que c'est la seule personne qui a
le don de me laisser aller à pleurer, comme ça, sans prévenir (1 fois tous les
3 ans, je lui épargne ça le reste du temps) quand un ami meurt ou que je
n'arrive pas à payer les soins des dents qui tombent. Ma premier ophtalmo,
Lydie Zazoun, avant qu'elle ne quitte Paris, était la femme la plus belle que
je connaissais et à l'époque où on allait tous faire des fond d'œil parce notre
panique première était de perdre la vue à cause d'une rétinite à CMV, j'étais
tout le temps dans l'étonnement surnaturel d'être suivi pour les yeux par une
femme dont le regard était totalement magique et qui soignait nos frayeurs par
des mots rares et réservés. Dois-je faire la liste complète? Mon cardio, tout
les médecins qui me suivent sont d'origine juive et je leur dois, vraiment, ma
santé et qui sait, ma vie. Et ça, sur la longueur d'une vie, je vous assure que
ça vous apprend le respect.
Mon père spirituel
est Larry Kramer, le fondateur d'ACT UP qui a écrit "Reports From The
Holocaust" (que vous n'avez pas lu) et qui est la seule personne qui a
établi le lien entre la pandémie du sida et la Shoah. Il a été critiqué mais
comme il est riche, qu'il est allé à Yale, son livre a eu un retentissement si
fort que j'ai commencé à écrire comme lui, en lettres capitales, quand je suis
en colère. Mon style d'écriture, basé sur l'oralité, comme si je vous parlais
directement quand j'écris, ça vient de lui. Il y a 10 ans, pendant une
intifada, je me suis tourné vers lui pour lui demander conseil afin de gérer ma
colère et il m'a répondu "Didier, j'ai abdiqué depuis longtemps sur ce
sujet, il n'y a rien à attendre". J'étais déçu mais je l'ai compris en me
disant que c'était sûrement la seule position viable mais voilà, moi je n'y
arrive pas et tous les jours je vois sur Twitter que les maisons de Palestiniens
sont détruites, que les logements sont construits au centre de Jérusalem, que
l'eau est volée, que les gens meurent parce qu'ils doivent passer par des check
points pour aller à l'hôpital et forcément, à force de voir que personne en
parle, je deviens fou.
Il y a 15 ans,
j'ai essayé de retrouver le seul boyfriend israélien avec qui je suis sorti
dans les années 80, je l'avais perdu de vue, c'est une des plus belles
relations de ma vie, il était barbu, doux, il sentait bon, c'était un artiste
bohème sans un sou et après toutes ces années je croyais qu'il était mort du
sida. Quand je l'ai retrouvé, après de longs mois de recherche, il était
content de m'écrire mais il a fini par me dire qu'il ne fallait pas que je
parle de lui parce que ça pouvait lui poser des problèmes. Ça m'a crevé le
cœur, je le retrouvais, il était en bonne santé, vivant à Jérusalem, mais nos
mondes s'étaient éloignés à cause de la politique de nos pays.
À 4 ans je ne sais
pas comment mais j'ai compris tout seul qu'on devait partir d'Algérie et à 9
ans j'étais en colère pendant la guerre des 6 jours. À 10 ans j'étais pour les
grèves de mai 68. Alors ne me reprochez pas mes convictions politiques, tout le
monde a le droit d'en avoir en République, il paraît. J'ai une aversion totale
pour tout ce qui ressemble à du colonialisme parce que je suis un produit de ce colonialisme et en tant que gay ça devrait être
respecté.
J'ai fauté et je m'excuse, surtout envers les personnes que je respecte comme Matthieu Duplay.
Maintenant je vais poster ce blog sur FB et Twitter et après je fermerai mes
comptes car je n'ai plus envie de vous voir. J'ai passé 5 mois à célébrer un
film qui n'est pas le mien. J'ai déménagé depuis 3 mois et les cartons sont
toujours là. J'ai une maison à repeindre et un livre à finir. J'ai 4 hectares à
débroussailler. Comme mon seul luxe est ma liberté, je peux me permettre
d'annuler tous mes engagements, comme la participation au festival
Chéries-Chéris, j'étais heureux à l'idée de passer une semaine à Paris pour voir des
films LGBT mais je n'irai pas, même à la projection du documentaire qui est
fait sur moi, "The
Doom Troubadour". Paris me dégoûte. À ce stade, je ne sais même pas si j'irai à Berlin
mais une chose est sûre, c'est que je ne suis pas du tout dans l'humeur pour le
Berghain parce que les gays Chemsex qui me font des leçons d'éthique, j'ai pas
envie de les voir, surtout dans le noir. Cette semaine j'avais 3 rendez-vous à
Paris pour mes bilans VIH, pour la dermato et la dentiste et je n'irai pas,
j'ai envoyé ce matin 3 lettres pour m'excuser et pour prendre un autre
rendez-vous. Je serai content de me retirer de FB et de Twitter pour quelques
mois, et quand je reviendrai ce sera selon mes règles. C'est pas la peine de me téléphoner, je ne réponds pas. Je vous souhaite une bonne année 2018.