vendredi 25 juin 2010
Je déteste Le Monde
Vous savez quoi ? Je n’ai jamais aimé Le Monde. J’ai voulu écrire ça depuis toujours et je me sens déjà mieux. Avec tout ce bordel actuel sur le combat entre les moguls et les industriels pour sauver le « grand quotidien français », j’aimerais exprimer mon humble dégoût face à tout ça.
Les convoyeurs de fond sont là et ils sont prêts à verser leurs millions d’euros. Tout ça pour un journal qui a toujours été laid. La maquette du Monde a beau avoir été refaite plusieurs fois en trois ans, cela ne me va toujours pas et surtout, ça ne m’a pas fait oublier les décennies pendant lesquelles ce journal était sans photo, avec une typo de débile, une maquette de neuneus étudiants d’école de commerce, avec des articles de bourges et des sujets de bourges et des angles de reportage de bourges.
Quand j’étais jeune, c’était soit travailler pour Libération ou rien. Surtout pas pour Le Monde. Ça m’aurait arraché la gueule et les doigts des pieds d’écrire sur la musique pour des vieux qui sont tous restés au jazz – et encore. Mais ça m’aurait encore plus écoeuré de le faire pour un média sans illustration, juste parce que c’était comme ça depuis la deuxième guerre mondiale sans avoir le côté classe des journaux sans photo. Pas d’image. Dans un monde où l’image a toujours primé. Dès le début des années 80, l’image avait déjà dépassé l’écrit et ce journal a mis de loooooongues années pour l’admettre.
Pour moi, Le Monde symbolise tout ce qui cloche en France. Absolument tout. Ce sont des gens que j’ai boycotté toute ma vie, et oui, on a le droit de boycotter quelqu’un ou un pays, et si je réfléchis bien, il n’y a personne dans mon entourage qui se retrouve dans ce journal. On dirait que je fais patrie d’une catégorie sociale française qui a été séparée du Monde à la naissance. Je n’ai rien attendu de ce journal parce que je crois qu’il y a une incompatibilité dès le départ. La preuve, c’est que je collectionne des tonnes d’articles de presse depuis des années – et je n’ai pratiquement rien du Monde.
Puisque je m’amuse ici aussi, je voudrais insister sur la laideur de l’objet. Pour moi, c’est un constat total, définitif. Cette France en noir et blanc que je n’ai pas arrêté de critiquer se délecte ici dans un style d’écriture que je trouve en plus bancal. Finalement, tout ça est mal écrit, ça manque de rythme et de style personnel, c’est faussement sérieux et pas très à niveau sur de nombreux thèmes. Par exemple, pour reprendre une formule, sur les sujets que je connais bien, Le Monde n’est pas moyen, il est nul.
Les pédés ? Jamais un article qui va au fond du sujet, à cause de leur panique irraisonnée autour du « communautarisme ». C’est comme s’il fallait prendre des pincettes et des précautions sur les gays, c’est épuisant. Et tout ça grâce à des bataillons de journalistes au placard. Et quand ils ne le sont pas… Si vous croyez que Caroline Fourest va satisfaire notre soif de vérité, c’est vraiment mal nous connaître. C’est une caution qui n’en est pas une.
La musique ? Attendez, je m'étouffe de rire. La house et la techno vus sous l’angle de l’anthropologie prise de très loin… Quand on a vu Whatsisname faire des papiers sur la house et débarquer dans les raves avec le bus des journalistes, on rigolait tous. Un bourge total qui débarque dans un hangar rempli de mecs arrachés à l’exta et qui…. prend des notes. Le hip hop ? Je crois pas qu’ils sachent encore ce que c’est vraiment, il faudra 2 ans pour qu’ils remarquent le dernier album de Drake. Ils ont été tellement contents de trouver le slam comme une alternative.
Le sida ? Non mais vraiment. Pendant 20 ans, on s’est fadé tous les éditoriaux et prises de parole de tous les présidents de Aides et ce fut à chaque fois le mauvais message, par la mauvaise personne, au mauvais moment. De la guimauve. Quand on était à Act Up et qu’on lisait un truc sur le sida dans Le Monde, ça nous tombait des mains tellement c’était off center. Toujours la position la plus molle, la plus consensuelle, la plus idiote en fait. Le Monde était le reflet des institutions, c’était exactement ce que l’on cherchait à réformer.
Libé a été brillant, mais Le Monde a toujours été terne. Et si vieux ! Mon dieu, la vieillesse de ces gens ! 83 ans and still counting ! Ils utilisent encore des expressions du genre « faire florès » ou le pire, « nonobstant » un peu comme Libé qui nous sort encore des titres avec « Le haricot vert mangetout : combien de divisions ? ». On peut arrêter avec les clichés linguistiques d’il y a 10 ans ? C’est du niveau des Inrocks, pas d’un quotidien ! Et le délire politico-financier qui pèse sur cette affaire de sauvetage, ça ne serait pas la matérialisation de la bêtise de ce quotidien ? Regardez les prétendants. Jusqu’au dernier moment, s’accrocher à la bouée empoisonnée. Cette course au fric pour les échéances de 2012 en plein Mondial, c’est tellement la gerbe que tout le monde voit à travers, c’est d’une limpidité complète. Et il faudrait défendre ces journalistes qui nous vendent de la culture de riches (la musique classique) pour les beaufs de l’Education nationale et je te parle du slam avec des trémolos dans le clavier de l’ordi, et que je te bassine pendant tout l’été avec les festivals d’art vivant !
C’est affligeant de voir que mon rythme cardiaque s’accélère dès que mes mains s‘approchent du New York Times ou du Guardian. Alors que lorsque je prends mon train de Paris pour rentrer chez moi, je passe devant le Relais de Montparnasse et la Une du Monde est là et je dors déjà. Zzzzzzz. Je sais déjà ce qu’il y a dedans. C’est un journal dans lequel il n‘y a rien qu’on ait envie de découper. Ou de relire. Ou de signaler à un copain. C’est blank.
Je n’ai jamais eu l’impression que mon agenda politique était visible dans les pages du Monde. Je fais partie des outcasts du Monde et il y en a beaucoup dans ce pays. On ne les intéresse pas parce qu’on n’a pas fait les mêmes études et on n’a pas la même place dans la société. Il y a du dédain et du mépris dans Le Monde. Il y a même une bonne dose de menticide.
Nous savons tous ce qu’il faut faire pour publier un point de vue dans les pages du Monde. Il faut une connexion avec quelqu’un d’abject. Il ne travaille pas forcément au Monde, c’est un go between. Et c’est pour ça que vous n’avez pas de texte d’Akhenaton dans Le Monde.
Après l’élection de Mitterrand, en 1981, je travaillais dans un hôtel et le seul quotidien que la direction distribuait à ses clients, c’était Le Figaro. À cette époque, Le Figaro était vraiment atroce, idéologiquement et esthétiquement. C’était la voix de l’anti-socialisme. C’était un journal cheap à regarder, même si le supplément faisait 450 reportages par an sur les Maldives. En 30 ans, tout le monde reconnaît désormais que Le Figaro, à droite, fait un meilleur travail que Le Monde. Et je suis de gauche, hein.
Nous sommes face à la plus grande crise économique depuis des décennies, les gens sont en train de hurler aux quatre coins du monde, BP inonde les océans de pétrole, Gaza est toujours sous le siège, Jérusalem est découpé en zoning, l’Europe se déchire, c’est la Gay Pride dans quelques jours (eeeeek) et que se passe-t-il en France ? On nous emmerde avec le « sauvetage » du Monde. Vous croyez vraiment que Le Monde va aider à la résolution de ces problèmes ? Si vous le croyez, vous êtes encore plus stupides que moi et vous méritez d’être transporté sur le champ dans un ashram cauchemardesque dont l’emploi du temps serait mis au point par Carla Bruni, Arielle Dombasle et une autre starlette de ce genre. Je n’ai vraiment pas peur de m’aliéner une équipe journalistique au complet. Je n’ai aucune connaissance dans ce média. Je suis déjà aliéné par ces gens. Ils censurent mon travail mais surtout mon époque. Tout ça pour 2012.
mercredi 23 juin 2010
Réussir sans portable
Quand la proposition d’interview pour El Pais est arrivée dans ma boite mail, il y a 15 jours, je me suis dit qu’il était temps de déclarer « mission accomplie » pour l’expo de la galerie 12Mail. Si un petit événement de ce genre finit par être repris sur le site d’un grand quotidien espagnol et sur le site Style du New York Times, vous vous dites que pour une persona non grata comme moi, c’est pas mal. Le fait est, quand vous êtes tricard de l’ensemble des médias gays français, il est toujours possible de détourner cette mise à l’écart pour réaliser vos projets quand même. Il y a eu trop d’articles positifs sur Magazine que vous n’avez pas vu venir : les médias hétéros ont très bien compris le legs laissé par un petit truc de rien du tout des années 80 comme Maga, les gens sont épatés de voir l’influence de la photographie masculine gay du début des années 80, mais quand on est tricard, personne n'en parle. Le site web de Vogue en parle, mais les médias gays, non. En fait, avec une expo, un livre et un nouveau site web perso, je ne pouvais pas faire un plan média plus adapté.
Cela pose quelques questions. Cela ne me choque pas d’être écarté depuis mon licenciement à Têtu, après tout j’ouvre ma gueule sur beaucoup de sujets qui énervent les gens, c’est normal que ça les irrite et qu’ils décident : « On va pas se faire chier à parler de lui, en plus ». C’est le risque quand on remue un peu la merde deux ans avant les élections présidentielles qui ont trop d’enjeux en matière d’argent et de positions.
Mais après tout, on pourrait très bien écrire que l’expo Maga au 12 Mail était nulle, que le livre de chroniques de Libé est has been, que mon site Internet a les couleurs d’Halloween, ce genre de bêtise méchante. J’aurais trouvé ça normal. Même pas. Silence radio total.
Ensuite, ça pose la question de ce qui est possible de faire sans l’aide de ces folles des médias. La règle, c’est qu’on ne peut rien obtenir si on ne leur suce pas un peu la bite. Il faut dîner avec elles, discuter au téléphone, partager un ou deux sujets de consensus large (comme le don du sang chez les gays) ou avoir un agent qui fait ça à votre place. C’est une question d’échange, tu me donnes ça et je te donne ça. I know the drill. Mais comme dit mon mari : « Qui a besoin d’agent quand on a une marque ? » Il est gentil, non ? Je lui réponds : « Un agent, c’est précisément ce qui te met de l’argent dans le compte en banque ». Mais il a raison sur un point : il y a des gens qui vous détestent car votre carrière est devenue une marque, et pas eux, parce qu’ils ont passé la dernière décennie à gagner leur vie en regardant bêtement l’ordi au travail et ça les a empêché d’écrire des livres ou de sortir des compilations, ou de faire des expos, ou d’écrire des articles qu’ils avaient vraiment envie d’écrire. Vous n’en entendez pas parler, mais leurs psys, eux, sont au courant.
Enfin, il y a la question du téléphone portable. Sur ce même blog, il y a plusieurs mois, je disais que j’allais m’y remettre, qu’il fallait que je m’achète un iPhone, autrement je serais vraiment trop largué. Mais avec les propositions d’expo sur Magazine et le livre des chroniques de Libé, avec le vernissage et les signatures, je me suis dit que ça serait peut-être rigolo de voir si c’était possible de pousser encore plus loin l’expérimentation et faire tout ça sans portable. Est-ce que ça allait handicaper mon travail ou celui des personnes avec qui je travaillais sur ces projets ? Est-ce que des rendez-vous seraient ratés, le travail mal fait à cause d’un manque de communication ? Bref, est-ce que le fait de ne pas avoir de téléphone portable allait faire foirer ces projets ?
Ben non. Personne ne m’a sorti « Ah c’est vrai, tu n’as pas de portable, tu fais chier ». Ces petits détails d’organisation ont été réglés par mail, sans avoir à communiquer sur le bord d’un trottoir, sous la pluie, avec un appareil qui montre des signes d’épuisement de sa batterie. Je n’ai pas fait chier les gens dans le train ou dans le métro. Je n’ai pas payé un abonnement Telecom supplémentaire. Et je n’ai pas eu de couverture média gay parce que je n’étais pas joignable sur mon portable, je vous assure.
Donc il y a là matière à réflexion professionnelle. Parce que je fais partie de l’infime minorité des dingues qui n’ont pas de téléphone portable dans ce pays, je rejoins de fait un échantillon potentiel pour étude sociologique. On devrait nous suivre dans un follow-up comparatif pour voir si le fait de ne pas être joignable dans le train nous met dans une position supérieure et non handicapante, si les gens se rappellent de vous même si vous n’êtes pas joignable. Ce n’est pas de la snoberie, bien que, c’est toujours l’idée de la décroissance. Peut-on vivre sans cette chose ? Ou alors, est-ce la nouvelle version de la Cigale et la Fourmi, le fait de ne pas avoir de portable étant du côté de la cigale ? « Lalala, chantai-je dans ma campagne, je n’ai pas de portable et je suis peinard ! ». Et la fourmi de me répondre : « Oui, on verra comment ça finira, tu seras sur la paille dans deux ans ma fille ».
Peut-être. Mais j’aurai apprécié 5 merveilleuses années sans portable. J’ai arrêté celui que j’avais à la fin d’Otra Otra. En 5 ans, ça représente pas mal de fric et de temps gagné. Et si je regarde ce que nous faisons pour Minorités, je trouve génial de pouvoir faire une newsletter avec des contributeurs qui sont parfois très proches ou très éloignés sans avoir à discuter pendant des heures pour rien. Quand on vit à la campagne comme moi et qu’on apprécie le fait de ne pas être dérangé, c’est quand même merveilleux de pouvoir travailler, et de définir la trajectoire politique et rédactionnelle d’un webzine sans portable.
Dans ce monde de blogueurs, la possibilité d’échanges sans passer par le blabla est vraiment unique. On contacte et on est contacté par des gens qu’on n’a jamais vus, dont la voix nous est inconnue et vous pouvez travailler avec eux sur des textes longs, explicites, engagés, tout simplement parce qu’il y a aussi la perspicacité, le don de déceler derrière un mot ou des phases (ou des recherches Google) si cette personne est crédible ou pas, si elle est authentique ou pas.
Tous les gens qui travaillent dans les médias se plaignent qu’il ne parviennent plus à écrire. C’est le grand cliché depuis le milieu des années 2000. Vous êtes journaliste ? Vous n’avez plus le droit à la parole. Ils passent leurs journées à regarder les dépêches, ils passent des heures et des heures lors de réunions de rédaction absolument soporifiques où les points de détail sont discutés ad eternam, mais jamais la politique at large et après, il y a une réunion sur les réunions et ils finissent leur après midi à répondre à des mails et des messages FB totalement saugrenus. Mais, comme ils sont sur Internet, la règle et l’éthique font qu’il faut répondre à tout, même aux conneries, avec le même ton mielleux, du genre « Tu es conne, mais je vais te le dire d’une manière polie de façon à ne pas aliéner mon média auprès de toi et des connes qui sont autour de toi, après tout tu pourrais être une taupe du média concurrent ».
Et quand ils rentrent à la maison, après le RDV chez le psy (pleurs) ou au yoga ou la sophro ou whatever makes you feel less bad, ils mettent la clé dans la serrure de leur appartement avec le souvenir frémissant du dégoût ressenti à la vue du millième post de ce connard de la mairie de Paris qui laisse sans arrêt des messages sur Internet pendant ses heures de boulot sous un pseudo et ça va finir dans les pages du Canard Enchaîné comme les cigares de Christian Blanc et le fils de Bachelot à l’INPES. Et ça les dégoûte, mais c’est leur métier. Avant, il s’agissait de journalistes qui avaient la possibilité d’écrire de temps en temps un sujet de deux pages qui leur tenait à cœur. Aujourd’hui, ils font du copier coller de liens YouTube en mettant sur leur site la dernière vidéo dont on a rien à foutre et qui va être forwardée par tous les autres médias anyway. Ils tirent une satisfaction étrange à vivre à côté de l’heure. « You gotta beat the clock » chantaient les Sparks, mais là c’est « You gotta beat the blog » : s’ils ont cette vidéo 5 minutes avant le média concurrent, c’est un « scoop ».
Il faut voir comme ils sont épuisés après une journée de boulot vide.
Alors, de temps en temps, ils se rebiffent. Ils disent : « Le mois prochain, je pars écrire avec ma meilleure copine quelque part dans le Berry ». Far out ! Ce n’est pas une retraite, c’est plutôt : « Je n’ai rien écrit de sensé depuis des mois, il faut que je quitte Paris pour écrire ». Bref, s’il faut sortir de Paris pour écrire, ça fait un drôle de journaliste, non ? S’il faut aller dans le Berry pour écrire un script, il faut aller dans l’hémisphère sud pour écrire un livre ?
Parce qu’il faut bien comprendre. Ils ne sont pas épuisés par le fait de répondre à des posts sur l’exclusion des homosexuels du don du sang (par exemple). C’est toutes les discussions fatigantes qui entourent ça. C’est comme le blabla autour de la machine à café, mais en pire car là c’est du politiquement correct pur jus, tout le temps, toute l’année. Du genre : « Tu comprends, je ne dis pas que So Foot est homophobe, je dis juste qu’ils relaient des propos homophobes ». Ouah c’est graaave ça. Bien sûr, cette histoire d’exclusion du don du sang pour les gays, c’est un sujet symbolique. Mais enfin : les gays représentent 5% de la population. Les gays qui veulent absolument donner leur sang, c’est 5% de ces 5%. Donc vous avez 5% de 5% (pas besef quoi) qui sont malheureux car ce sont des gays séronégatifs qui ne peuvent pas donner leur sang. Bummer ! C’est cruel ! Il faut faire une grève de la faim ! Et surtout pas aborder le fait que les gays restent le principal foyer viral du VIH et des hépatites, proportionnellement au reste de la population générale. C’est ma vie, c’est mon choix, j’ai super envie de donner mon sang là ! Je suis pressé !
Je vous assure que moi, en tant que séropo, cela ne me dérange pas du tout d’être écarté du don du sang. Mais il y a des gays qui veulent ABSOLUMENT montrer qu’ils sont en meilleure santé que vous, qu’ils ne sont pas séropos et qu’ils peuvent vous foutre la honte en donnant leur sang – et pas vous. Ils sont séronégas, et il faudrait les défendre car ils subissent une discrimination qu’on leur a imposée, nous les séropos ! Mais tu rêves ou quoi ? Tu t’es mobilisé pour qu’on ait les antiprotéases en 1996 ? Non ? Alors parle à ma main.
Pour revenir à mon sujet du départ, ce qui est intéressant dans cette affaire, ce n’est pas le nombre de gays qui a décidé de faire l’impasse sur l’expo de Magazine ou sur le livre de Libé (alors que je sais précisément qu’ils sont en admiration devant Maga et qu’ils adoraient les chroniques de Libé), c’est plutôt comment les hétéros se sont emparés de ces sujets. C’est ce qui a dû rendre vénère ces pédés. Il est donc possible de faire sans eux en les contournant complètement. Et je n’ai pas peur de constater quelques années après la mort de Dustan, je suis devenu le nouveau Dustan de la presse underground et la house du début. Parce que ces folles qui m’ont foutu tricard n’étaient absolument pas là à l’époque de Maga et des chroniques de Libé.
Et après toutes ces années, ce sont des hétéros plus jeunes qui ont décidé de monter ça en épingle et de mettre leur sceau d’approbation sur ce travail. Ce sont des hétéros qui s’émerveillent devant une revue fanzine remplie de bites et d’un livre de chroniques house où un mec parle au féminin. Je suis leur nouveau Dustan, mais guess what, Dustan c‘était déjà moi aussi. Et Maga publiait en 1980 des dessins et des photos avec des bites que les médias gays n’oseraient pas imprimer en 2010, c’est juste un détail sans importance. Donc ces folles sont un peu étranglées de voir qu’ils n’ont pas d’expo, pas de livre, et qu’elles sont payées à s’emmerder avec pour support moral la femme de ménage, le psy, le masseur et le yoga master et toute une industrie du tertiaire qui accompagne leur boulot, qui leur permet de décider si Machin a mis la langue dans la vidéo YouTube où on le voit embrasser Machin Bis, sans oublier le truc vachement important, c’est la vidéo qui compare Gaga à Madonna.
Ca fait des années que je dis qu’il est important d’avoir un regard qui a de la distance par rapport à l’actualité, l’agenda politique, les revendications. Des millions de personnes ont le nez dans le guidon de leur vie, de leur travail, de leurs problèmes. Et qu’ont-ils face à eux dans les médias ? Des folles qui ont encore plus le nez dans le guidon, bombardées de mails et de news absolument futiles et ils ne voient plus la différence entre le junk et le nécessaire. Et tout ce qu’ils vous envoient, c’est encore plus de junk et de futilité. « Chef ! On a un espace de 3cm2 dans la newsletter où on pourrait mettre une autre news débile ! ». Quand ils font un truc intéressant, il est tellement noyé dans le junk et le futile qu’il est déjà délavé quand il sort, parasité par tout ce qui l’entoure. Leur boulot, au départ, c’est de tuer le junk avant de nous l’envoyer, mais comme ils sont submergés eux-mêmes, ils nous l’envoient malgré tout, car l’essence d’Internet, c’est occuper la place. Et cette place qu’ils occupent, finalement, c’est vous. C’est la votre.
Alors merci à toutes ces folles que je connais, qui ont TOUTES été marquées par les chroniques house de Libé (je le sais, elles me l’ont dit 100 fois) et qui ont toutes été émerveillées par Magazine quand elles ont eu l’occasion d’en voir deux ou trois pages. Merci pour ce black-out si mérité. Le New York Times et El Pais ont écrit sur ces petites choses de rien du tout, mais pas elles. Elles étaient trop occupées par Stéphanie de Monaco ou une célébrité de ce genre.
It was fun.
lundi 14 juin 2010
Le jardin en ce moment
C’est le moment de l’année où tout pousse si vite dans le jardin que l’on a du mal à suivre. Les plantes fleurissent et grandissent de jour en jour et si vous avez des bambous (moi pas), on peut les voir littéralement pousser de 10 centimètres par jour, ce qui veut dire que ça se fait presque à l’œil nu. Ça doit produire des micro bruits qui font slessshhhhhh quand les feuilles se déplient et des prouachhhhh quand un bouton de fleur s’échappe de sa tige pour s’épanouir. Bien sûr, les humains n’entendent pas ça autrement ce serait encore plus gênant que les vuvulezas bien que c’est fait pour faire chier et c’est génial. Il y a une variété d’iris bleu foncé que Jean-Luc m’a offert l’année dernière et ils ont fleuri si rapidement que je n’ai pas eu le temps de bien les regarder. Ce sont des iris très nature, avec un port très droit et graphique, avec des petites fleurs comme celles que l’on trouve dans les jardins aquatiques, dont les tiges sèchent avec leurs gousses de graines blondes qui restent très jolies pendant tout l’hiver. Il ne faut pas couper les fleurs fanées, comme on le fait pour les iris communs dont leurs fleurs passées affaiblissent le pied et restent très laides quand elles sont mortes.
Pour certains amis, c’est le plus beau moment de mon jardin car tout croule sous les fleurs, les rosiers par exemple sont en plein bloom et le Pierre de Ronsard a presque du mal avec tous ces boutons énormes qui l’affaiblissent. Même avec un bon treillage, c’est un rosier connu pour donner tout ce qu’il a, tout le temps, donc il est souvent en fleur. Je ne suis pas un fan particulier des rosiers, mais je les réussis à chaque fois sans effort et je commence à avoir des pieds qui, au bout de 8 ans, sont devenus énormes. Bobby James a envahi un cèdre et fleurit à 5 mètres et plus. Ghislaine de Féligonde est si large qu’il a envahi un pommier ainsi qu’un autre pommier en bas du jardin qui disparaît presque sous les fleurs d’un rosier grimpant dont je ne connais pas le nom car il a été donné par l’ancien proprio. Des toutes petites fleurs blanches en grappes. Ma sœur m’a donné une dizaine de pieds rares achetés chez André Eve et David Austin, dont Bicolette et David Austin. J’ai un Veilchenblau que j’adore et sa version grimpante est encore plus belle, avec des fleurs plus petites, dans les bleus violets foncé, assez rare. Très populaire depuis 5 ans. Bien sûr, il a fallu que je tombe dans le cliché de La Belle Sultane chez André Eve, une fleur tellement impressionnante qu’on ne peut soutenir son regard. Avec une corolle de pistils blonds incandescents et des pétales pourpres lumineux, c’est une variété très solide malgré la délicatesse de la fleur. Il produit des grappes de fleurs sur des tiges bien droites et son feuillage est légèrement poilu comme celui des rugosa, en plus fin. Bientôt fleurira l’énorme American Pillar dans le cerisier.
Les graminées. C’est la troisième année du grand parterre qui était auparavant semé de cosmos et de pavots. Avec l’énorme orage qu’on a eu, il y a une semaine, ça pousse si vite que si l’on travaille un peu trop devant l’ordi, on ne voit pas les grandes tiges des stipas gigantea qui sont en train de déployer des graines présentées en étoiles, comme un mini feu d’artifice à 1 mètre du sol. Dans ce massif, je n’ai plus rien à faire. Les melicas sont sur le pont de blossomer et je viens juste de planter 2 pieds de Verbascum bombyciferum dans un espace vide, mais les plantes sont bien installées et elles ne laissent pratiquement plus de place aux mauvaises herbes. En fait, j’en suis déjà à donner des rejets de chardons et d’artichauts à Ray, car les miens sont immenses. Les calamagrostis sont en train de lancer en l’air leurs plus grandes tiges, dans un mois, elles feront presque 2 mètres de hauteur.
Je ne tonds qu’une fois par semaine et il y a même un bout de la pelouse que je laisse un peu pousser et donc le jardin est calme, complètement envahi par les oiseaux. Il y en a tellement cette année qu’ils se bousculent presque, parfois je marche dans le jardin et il y en a un qui se dirige droit vers moi, comme s’il était habitué à prendre cette trajectoire et là je suis devant lui et des fois, il bouge à peine de direction pour m’éviter, dans le genre wtf. Le couple de pies vertes poursuit le couple de pigeons ramiers qui à son tour terrorise un peu le couple de tourterelles. C'est un peu comme moi qui ferais chier Caroline Fourest qui fait chier les musulmans. Il y a des chardonnerets devant la maison, plusieurs couples de pinsons qui continuent leur bordel incessant, des moineaux, des mésanges, un couple de sittelles torchepot, des dizaines de merles sans arrêt sur la pelouse, des corbeaux de temps en temps, le rouge-gorge, plusieurs couples de troglodytes et bien sûr les chauve-souris le soir avec plusieurs chouettes de tous les côtés.
Les arbres ont tellement poussé qu’il est déjà temps de tailler les haies et de commencer la taille d’été car certaines branches basses sont trop lourdes sous le poids des feuilles et il faut les élaguer pour équilibrer l’arbre, et lui donner moins de travail pour les mois à venir, quand il fera sec. Il me faudra de l’aide très vite, mais il y a Kader et Fred qui viennent le prochain week—end et c’est un travail agréable, à l’ombre, quand on a les bons outils. Et en plus on pourra parler politique à Gaza.
jeudi 10 juin 2010
Where are the gay French Arab voices ?
It’s scary. The French gay debate about Toronto and Madrid is turning so pro-Israel, so anti-Muslim. On French gay news websites, you get only one sound : Israel is a « heaven » for GLBT people in a desert of surrounding nasty Arab countries and we should thank the Jewish country for defending us there. This is a way to shut down the topic about Gaza, about Israeli apartheid or anything that we could do to help the situation of LGBT people in Gaza. And straight people around them too. Once again, here we are : it’s pro-Israeli gays against the rest of the world. This time with a new twist. It’s pro-Israeli good gays against the nasty anti-Israel queens, weither they are in Toronto or Madrid.
I am writing this in English and this is not my language. And I won’t polish my style today, I want this out as soon as possible. I wanna show outside France how weird this thing is turning in Paris.
As you well know by now, Toronto Pride was sad already. The city insisted Toronto Pride had to ban Queers Against Israeli Apartheid from marching. The Toronto city board voted in favour of the ban, which drew many LGBT persons who had won a gay award in the previous years to handle them back in protest. Israeli groups wellcomed the vote and cheered.
In Madrid, the situation is in reverse. The people who organise Pride there decided to ban a float run by someone who, I believe, is very close to the mayor of Tel-Aviv. It’s their right. To me, it just looks like to promo stunt to sell once again the town as the « heaven » of LGBT rights, a very basic ploy to develop gay tourism in Israel. It’s a free country, innit. I even don’t think that those people from Tel-Aviv have a specific agenda to march in Madrid, I mean if they are that good at it why don’t they focus on the Tel-Aviv Gay Pride and expand to Gaza ?
So it’s just propaganda, just like the many porn movies produced but Michael Lucas in the past year, all describing Israel as a porn « heaven » while showing, in the DVD bonuses, how Israel is fab and the others… are not. At one point, they show us the check points and insist they are great for everybody, and they show us the other side of the Dead sea as not so great.
But I’m dwelling there. So, in Madrid, the fight is clearly about propaganda versus apartheid too. It’s the first time the Gaza issue gets on top of the Pride agenda around the world. The clever people who run the Madrid Pride decided that, maybe, it would be kinda gross to endorse a Tel-Aviv delegation a few weeks after the killing of 9 people on a freedom flotilla that is the topic of UN talks. Pro-Israeli groups are jumping out of their seats and scream at antisemitism from Madrid. Now you can't say anything about the governement of Israel, for gays too.
Well, girls, you can’t have it both ways. It’s fascinatiing how our political history is vanishing in front of us. Zackie Achmat told us recently how similar apartheid was in his country and what has happened in Gaza over the last 3 years. We should try to trust people who lived through apartheid. They know better. It’s not only the LGBT people that we want to defend in Gaza. Our fight, as gay people, can’t be seperated from the fight of the Gaza people as a whole. During the 70’s and the 80’s, we were not fighting against apartheid in South Africa because there were LGBT people there. We were doing it for everybody in South Africa.
Now you hear on French websites some incredible shit. Gays guys are saying that they don’t understand why this apartheid thing is being rammed down their throats. They don’t see the link with the gay agenda. « It has nothing to do with our community », they say (and some of them are even Socialists working for the gay mayor of Paris but, hey, they sign their posts under aliases, so much for political courage). So you try to show them a map of the region and explain that Tel-Aviv might be a « heaven » for GLBT people, but it’s just miles away from Gaza where gay and straight people are being crushed in a open air prison. 1.5 million of them.
And what they say, on those websites is this : if Israel is so good at LGBT, we should support Israel, right ? Because we’re gay, right ? So because Israel is so good for us, let’s not focus on the bad things they do to Arab people. Alter all, Arab people never did anything good for gay people, right ?
And that’s when I get pissed off. Is Tel-Aviv marching down in Madrid to show how good it is for gays, or how bad Arab people are ? Do we need another oportunity for Islamophobia ? What is happening to all the gay Arab groups that are popping up in our countries? And the gay Muslim groups too ? Don’t they have a say ? Are all gay people pro-Israel ? None of them is boycotting Tel-Aviv ? You mean, they all want to go there to suck dick ? Or is it that they won’t criticize Israel precisely because they plan on going there to suck dick ?
To put it bluntly. Gay people used to be on a liberal side and now, because we follow the Tel-Aviv house of commerce, we won’t be able to condemn Israel which is using the gay issue to shine around the world ? I’m telling you : there won’t be any Tel-Aviv dick sucking for me, as long as there will be a blocade on Gaza. And this is the only thing we should be concerned about : lift this blocade, lift the apartheid situation, for the Gaza people, not only the LGBT people there. What’s the matter with you gay people ? You defend only your own, now ? Are you turning into a Lady Gaga thing ? Me, myself and I ?
Arab gay people, you have to say : enough of this.
Larry Kramer speaks to the world
THE TRAGEDY OF TODAY'S GMHC
By Larry Kramer
June 9, 2011
This is the second of two emails I am sending you.
What follows in this one is an attempt to make some sense of what has been happening with GMHC, which more and more appears to be in one great big mess. If I have appeared too emotional, indeed bothersome, in my recent endless emails to you, it is because this organization was my idea and was started by me and five friends in my living room. ACT UP, too, was my baby and it pained me mightily to watch it self-destruct, this mightiest and best of all grass roots organizations ever. Is GMHC on a similar path? You may be sick of reading emails from me, but I hope that you will do your part and read them. AIDS is now a world-wide plague and we are all in it together.
I am becoming increasingly aware that all I am stirring up about GMHC and its rotten agreement with WNET in the AP building on 33rd and 10th is forcing me to consider something I had not intended to deal with when I started this crusade to get them into decent space. And this is: what in the world has happened to this wonderful organization? IS IT WORTH SAVING?
Because, as I said, it sure as hell is in one lousy stinking rotten place, and I don't mean its old building or its potential new one. And unless they can extricate themselves from this lousy stinking rotten place they are going to self-destruct on their own. So, what started out to be my attempt to get GMHC a decent home has turned out to be much more than that. The issue of a new home almost is beside the point, although of course it isn't.
I do want to say up front that I am not questioning the quality of the many services provided by GMHC's staff. Somehow in this mess much of the staff has managed to provide excellent, critical services to clients.
I want to deal with such issues as TRANSPARENCY, and ACCOUNTABILITY, and PROTECTION for those who are currently unprotected if they speak up. The early GMHC and ACT UP were both willing to answer to their constituencies and everyone else. Now GMHC has sunk to a low point of deception and non-disclosure. Why isn't anyone holding it to the same standard we followed in the early days? This seems to me to be even more important as AIDS services become an industry.
GMHC's refusal to seek help from politicians like Quinn or Duane or our vaguely homophobic mayor to find appropriate space, or to challenge the hateful restrictions set forth by WNET or Broadway Partners, or to be transparent with its clients, staff, funders and other organizations, is totally irresponsible, reprehensible, and indeed most questionable. Other community leaders who are courageous enough to go on record agree:
Tom Viola (Tom is the head of Broadway Cares/Equity Fights AIDS, perhaps one of the most respected of all HIV/AIDS endeavors: Tom in his email spoke to the issue of GMHC's non-transparency like this: "Marjorie and the GMHC Board have made its bed. But they have also quite sadly in the process shown themselves to be disingenuous to their friends and colleagues to say nothing of outrageously dishonest to their clients. They lied to us. To our faces. What I learned about GMHC these last couple weeks is sad and incredibly disturbing. It will be a long time and take much personal and professional explanation before I ever recommend that BC/EFA fund them again. But in this process we have been treated with dismissive disrespect. It is a sad reflection on the organization's culture at the top. It bodes poorly for their future. And, if I may quote my Italian grandmother: ‘The fish stinks from the head.' The leaders of GMHC have been dishonest, intellectually slippery and evasive. This is not how you treat friends."
Gina Quattrochi, who has run Bailey House for 19 years, shared with me that she is shocked at the restrictions GMHC accepted in their new lease, and their moratorium on information. She said "Long ago I learned that transparency is vital even if the telling of the fact creates pain and conflict. After all, "Silence = Death." We all have learned that – sometimes the hard way. Lots of us ... Housing Works, ACRIA, Harlem United, APICHA etc have moved in the last 5 yrs and I don't know of anyone who has been asked to restrict core services or has agreed to give them up. In fact, Harlem United took on the Harlem politicians and community board to get its day treatment program into the community. I wish GMHC had reached out to all of us."
Here is how I originally got involved. I was asked by unhappy clients to help them. They were frightened that a rumored move would curtail many of their services. Dr. Marjorie Hill, the CEO, would not talk to them or discuss with anyone what might be going on. When these unhappy clients called me, a number of details about the new building's lease, which still had not been officially identified as 425 W. 33rd St., had leaked out. A curtailment of the pioneering food service. No medical services anymore. No access to the building after six. No gathering in their new space of more than 30-60 people. A neighborhood so far removed from public transport as to be of concern. Building management's prohibiting them from using the main entrance with the nice lobby. There were others, but these were the main worries, originally. They grew to include others.
What I did: I met with Marcelo Maia, a noble man, who is the chair of GMHC's CAB (known rather disgustingly as the Customer Advisory Board). He and Manuel Rivera, the CAB representative on the board itself, joined Marcelo in asking me to challenge Dr. Hill about this decision to make such a move.
I had lunch with Dr. Hill. Indeed, we have lunched occasionally over the years. I had liked her. She wasn't as angry as I would have liked, but she seemed proud of GMHC. She went through these items that CAB had enumerated to me. One by one she assured me that all was well. I issued a reassuring report. Within 2 hours I discovered that Dr. Hill had lied to me about almost every item on CAB's list. There could be no kitchen. Food would no longer be meals but "gourmet sandwiches" and soup. Clients would be forced to enter the building via what is the alley where the building's garbage is currently collected and dispatched. Then they would be forced to utilize the freight elevator to take them to their floors. None of the tri-partite on-site medical services provided by the David Geffen and Michael Palm Foundations and New York Hospital/Cornell Medical Center would be allowed to transfer to this new building, even though none of these services represent any health hazard to other building tenants.
Who requested the restrictions and why? Whether these demands were at the insistence of WNET, whose space GMHC would be subleasing, or the building's owners, Broadway Partners, was not and is still not clear. In my own attempted discussions with Mr. Alan Rubenstein, in charge of leasing for Broadway Partners and a most unpleasant man, he seemed to say that it was WNET that was demanding these prohibitions. I told him I did not believe him. But then I have never been able to get WNET's head macho, Mr. Neil Shapiro to answer any of my calls or emails, obviously another difficult gentlemen. It was apparent to Tom Viola and to me that the clients had been right to be concerned. Not only could they get no direct answers from Dr. Hill or the always invisible board, they were obviously being screwed by the very people who are paid to look out for their welfare.
THE SECRET LEASE: Marcelo extracted a promise from the board chair, Mr. Matt Moore, a lawyer I am told, that the board would meet with CAB before GMHC signed the lease. But GMHC had already secretly signed the lease agreement with WNET, unknown to anyone. So here we have another lie, to match Marjorie's many lies that all the services in the new building would match what the clients were privy to now.
WHO SCARED THE "CONSUMERS" AWAY?
There were 100 very unhappy clients ready to fight for their rights when Tom and I first met with them on a Thursday. Here is my report, which I circulated:
CONSUMER ADVISORY BOARD MEETING (CAB) THURSDAY, MAY 13, 2010, 4-6
100+ CLIENTS WERE HYSTERICALLY ANGRY AT CEO DR. MARJORIE HILL AND BOARD COCHAIR MATT MOORE. THEY WERE LAMBASTED FOR TWO FULL HOURS BY A HUGELY ANGRY CROWD. ENDLESSLY. NON STOP. I WAS WITNESSING ONE OF THE GREAT AIDS ACTIVIST EVENTS OF ALL TIME. I HAVE NO IDEA WHAT THE OUTCOME WAS BUT I HEARD THAT MOORE SPOKE ANGRILY TO HILL IN PUBLIC AFTERWARD. I DONT THINK HE HAD ANY IDEA THAT THE AGENCY WAS SO UNHAPPY INSIDE. HE CERTAINLY HAD NEVER BEEN EXPOSED TO ANYTHING LIKE THIS, THIS UPTIGHT WHITE LAWYER TYPE WHO IS MEANT TO WORK AT GOLDMAN SACHS OR SOME PLACE VERY WHITE, SCREAMED AT BY UPSET GAY, STRAIGHT, TRANSGENDER GMHC CLIENTS – MOST DEPENDING ON MEDICAID AND SUBSIDIES JUST TO STAY ALIVE -- MOSTLY PEOPLE WHO LOST EVERYTHING BEFORE THEY CAME TO GMHC, SCREAMING BECAUSE THEIR VERY SURVIVAL WAS BEING THREATENED. TOM VIOLA AND I WERE HARDLY SILENT. AT THE END TOM AND I BEGGED HILL AND MOORE TO CONSIDER BEING HEROES. I GOT DOWN ON MY KNEES AND BEGGED THEM TO BE HEROS. SHE PASSED OUT SOME STUPID "FACT SHEET" THAT WAS AS FULL OF LIES AS EVERYTHING ELSE SHE HAS BEEN SPEWING AROUND. AND SHE WAS CALLED ON EVERY ONE OF THEM AS SHE TRIED TO PRESENT THEM IN BETWEEN EVERYONE TRYING TO SCREAM HER DOWN. EVERYONE TRULY HOPES SHE AND BOARD CO-CHAIRS GET REPLACED.
By the following Monday those 100 angry CAB members had been terrified into silence. Six people showed up for the demonstration they'd all originally agreed to. The CAB chair, Marcelo Maia, a truly moving passionate man devoted to fighting for his fellow clients, is not only silenced but set upon in a hateful fashion by the CAB representative on the board, Manny Rivera. I had already had a run-in with Manny and accused him of being more on the side of the board than of the CAB. He became so angry I thought he might actually do me a physical injury. Whether he has been sent in by Dr. Hill to terrify the clients into silence is unclear. What is clear is that all those 100 angry clients are now invisible. And that the ones who are visible are fighting with each other like enemies. So the CAB, and all that a CAB is meant to stand for as a protector of clients' rights, is now useless. Who is behind this? For someone definitely is.
As I continued to send out email reports of what I was discovering about the total inequalities of this lease, about Broadway Partners (a company with problems all its own, facing possible bankruptcy for buying high when the market was now low and notes are falling due), about WNET, anxious to get out of this building ASAP into new posher digs elsewhere, about how the clients had been silenced, about how volunteer lawyers had stepped forward to offer their services to fight Broadway Partners and WNET on this discriminatory Jim Crow entrance, I was also becoming privy to more and more complaints from inside GMHC itself, from its very unhappy staff via Sister Mary Elizabeth, the head of Aegis, one of the best sources in the world on any kind of data about the plague
I have known and worked with Sister Mary Elizabeth for many years. I trust her and admire her totally. Mary is one of the greatest human beings I have ever known. She started and runs aegis.org the largest repository of any and all information about absolutely anything and everything having to do with HIV/AIDS. She started it in her trailer, in which she lived with her then-parents in San Juan Capistrano, California. She is over six-feet tall. She is transgendered. She had been a sergeant in the United States Army and chief petty officer in the United States Navy and had fought in Vietnam. She became a woman, and then became a nun, until her order discovered her past as a man, at which point she was excommunicated. This makes no difference to her. She is still a nun, and wears her habit proudly. She still performs one of the greatest services to humanity imaginable. Her success and generous grants and acknowledgments from such as Elton John and amFAR have allowed the computers to be moved out of the trailer. The e-mails I had been receiving originally from distressed CAB and staff members had in fact been forwarded to me by Mary. She is beloved by many of the staff inside of GMHC who have sought her help with getting data about the plague. Her contacts are everywhere. When her email inbox filled up with over 100 emails from "inside," she figured she'd better call on me.
THESE ARE SOME OF THE THINGS I LEARNED FROM THE FIRST BATCH OF SOME 100 EMAILS MARY HAD RECEIVED:
Staff do not like or trust Dr. Marjorie Hill.
Everybody loathes somebody named Anthony Fullington (a new name to me) the Chief Financial Officer, who appears to be her hatchet man, and to whom she's turned over all financial matters. He pretends he's gone to Harvard when he hasn't. He has no HIV/AIDS experience or any sense of mission that working in such a place requires.
Dr. Hill is protected on the board by her friend Odell Mayes, the board co-chair. So one cannot discern what indeed the board knows about what is going on inside Dr. Hill's domain, which will begin to sound to me like some sort of proto-fascist state. (I insert that, despite many requests, the board has refused to meet with me, one of its founders, or provide their email addresses, which I had to locate otherwise. All my emails to them had had to be sent to Dr. Hill.)
The environment inside is one of fear: Some 55 staff members have been fired in recent months (GMHC is not poor; it's recent AIDS Walk brought in almost $6 million), many of them ordered to leave within 2 hrs on their day of dismissal, and escorted out by security. They did nothing wrong as far as I can tell but work in poorly funded programs yet they were treated like criminals the day they were laid off. It seems to me that if you trusted them to run programs it's odd to run them out of the building
A former chair of CAB was exiled from the building and all its services after he had a fight with a staff person, FOR A YEAR. Another member of the current CAB, who set up a website named Friends of GMHC, was sent a legal letter threatening him by a lawyer on the board.
Here are more: Sister Mary and I have maintained confidentiality to protect these people from any action by Marjorie or the board (there is no "whistle-blower" protection up there, obviously):
PERSON ONE:
First, any assertions about the transformation of the meals program from its current form to the shape it might take are pure conjecture. Neither the Board nor Marjorie Hill has performed the necessary analysis and investigation to determine what if any type of food service might be viable in the new space. There has been no contact with GMHC's main funder Public Health Solution to determine if a change to soup and sandwiches would even be permissible under the existing contract terms or if Health Department regulations could be met to provide food service in any form. Moreover, it seems fairly certain that much funding that GMHC is currently eligible for because of its status as a provider of hot meals prepared in an industrial kitchen would no longer flow to it. What we do know is that the meals program is the most utilized program of all of GMHC's programs with close to one quarter of HIV+ clients only attending GMHC for meals and another 45% utilizing the meals program in conjunction with other services. There seems to be little question that the new space will result in a significant shrinkage of the meals program itself which means the large flow clients, now a primary pool of recruitment to other programs, will begin to dry up, threatening the ability of those programs to meet the required contract deliverables and ultimately the flow of dollars through lost revenue. One thing that is appealing to funders is the very large number of clients that GMHC has contact with each year. In the past couple of years GMHC has served perhaps 6000 HIV+ clients. (Dr. Hill has been maintaining 15,000) Conservative estimate of the number of clients that would be lost because of a change in the meals program is 1000 - 1500 clients.
PERSON TWO:
The move decouples GMHC from an on-site medical provider. Though much is likely to be made about the numerous MOUs GMHC has with medical providers throughout the city and GMHC's willingness to escort clients to those providers if necessary (with what resources?) the truth is that the absence of an on-site medical provider is a stunning blow to the comprehensive care model that GMHC has touted over the years as a centerpiece in nearly all its funding applications.
PERSON THREE:
What perhaps is most troubling about the recent events is the incredible absence of planning and thought that has accompanied a decision which in its original conception was simply meant to relocate GMHC to a different and hopefully better facility, but has turned into one that will ultimately change the type of services the GMHC can provide, limit its ability in the short- to mid-term to pursue additional licensure and service options and weaken GMHC's competitiveness for both public and private funds. This reality rests on the shoulders of GMHC's CEO and its Board who will ultimately be remembered for setting GMHC back more than a few years in its growth if not completely bringing its glorious history to an unceremonious end.
PERSON FOUR:
There is one truth about Marjorie Hill that no one wants to admit and it's that she does not have the skills and the experience to manage GMHC nor does she have much interest in managing GMHC. She prefers to see herself as ambassador as opposed to a leader. The Board that appointed her opted for a symbol over substance. Ask the staff how many times they see her during the year or if she ever walks through the offices to offer support. The environment at management meetings is poison. No one except a few people (and one of them is now gone and a second is out the door) has courage enough to speak out for fear of some form of retaliation. But more galling is the lies and misinformation about the cost of the move. Someone should ask the CFO if the proposed move improves the financial picture of the organization or not. Someone should ask the CFO if the proposed move is in the best financial interests of the organization. While, the issues of the kitchen, separate entrance, absence of testing and loss of co-located clinic are criminal in their own right they also divert attention from the fact that the move, despite what (Board member and ex-head of the real estate search committee) David Valdez would have us believe, will cripple the agency financially. Ask the CFO if Marjorie Hill is capable of executing her duties as CEO. Ask the managing director of development if Marjorie Hill has a clue about what is needed to right the sinking ship. GMHC deserves so much better than a figurehead. The board should be ashamed of its complicity in this endeavor. These are the truths that must be revealed and the questions that must be asked. And the community leaders like Larry Kramer and Urvashi Vaid need to accept the plain reality that whatever good intentions Marjorie Hill may have and whatever contributions she has made to the "movement" she is simply and plainly unqualified (bordering on incompetent) to lead GMHC.
PERSON FIVE:
There are people at GMHC that think that the CEO should have been fired for misleading you and I agree with that, because she is not doing that to you alone, which would have been enough, but to who knows how many more people, including all of us at GMHC. I'm a volunteer and have been since 2001. I'm telling you this so you know that I'm not just a client but an active GMHC volunteer. As a volunteer I can tell you that since Dr. Hill became CEO, the level of tension inside GMHC is so high you can cut it with a knife.
PERSON SIX:
I think that the whole thing is deeply corrupt--ask about salaries... they are paying themselves lots of money at least at the top. This is more about retaining their sinecures more than anything else. In talking to people about all of this, I've realized there are other agencies with a much greater impact on public policy (i.e. Housing Works, Harlem United, NYCAHN, AIDS Service Center, Bailey House just to name a few) and others with a real sense of how the landscape of AIDS services will change in the wake of health care reform and which are trying to innovate and change along with the times. Then you have sad GMHC.
PERSON SEVEN (HERE'S ONE THAT EVEN CALLS ME TO TASK):
Every day, the lives of clients who somehow find their way to us are turned around. OF COURSE THAT IS WORTH SAVING. If you have any doubt about that, you don't know GMHC. You founded it, but do you know so little about it? Save for the management, it is a gorgeous thing you have made, everything you could have ever dreamed when you founded it and more, successful beyond all imagination. And, of course, there are compromises and stupid restrictions on grants and all of that, but the staff makes it happen. But when a client comes into GMHC ready to get control of his or her life, there is a marvelous network of people and services that will help them to do just that. When a client who normally has the skills to sustain just hits a period of illness or bad luck, we are terrific at helping them get back to where they need to be. I am in awe of the people I work with every day on the front lines at GMHC. I am in awe of what you have created. It is sad that you don't seem to understand or appreciate the utter glory of what you created. Please, don't even raise the question of whether it is worth saving. There is a GED program that graduates about 25 people every year. Education! Job skills! A client can study at GMHC and become Microsoft certified. A GREAT credential to have in the work place. It is a chance to work and earn and support yourself. Something better to be involved in than drugs. Some of our clients never had that and GMHC made it possible.
WHY AREN'T PEOPLE COMING TO DR. HILL'S DEFENSE?
As I slowly fed some of the above information into the emails I have been mass-circulating, I did not receive one single defense of Dr. Hill or of the board. Not one staff person has defended her. She is seen to be arrogant and out of touch. The clients are certainly frightened of her. They are so frightened of her that they are afraid to protest for fear they too will be exiled from the building. One of the clients asked me if the lawyers who have come forward to help fight this discriminatory lease could sue GMHC instead, on behalf of them, the clients! (Indeed, just today I received the following email from a client/staff person: "if we speak out in public we will most likely be fired or just left to die on the professional vine. The level of harassment and intimidation is high. A rally just attended by a CAB member got him suspended and you and others are wondering why clients are afraid to protest in public? The current CAB Chair is the subject of constant harassment. Two high level staff members protested the move and they had to resign.)
PERSON EIGHT, NINE, AND TEN, SIGNED "CONCERNED MEMBERS OF THE GMHC COMMUNITY:
The CFO sees the agency's services as expenses, not as the reason the agency exists. And not as the ultimate source of the agency's income. If the clients go elsewhere for their services, so does the grant money. He does not appreciate the suffering that is created when these services are not readily available and easily obtainable. He is arrogant enough to believe that he can cut and cut and cut the staff until the staffing is no longer in compliance with the agency's contractual obligations with its funders. Since Robert Banks left, a great deal of money is being skimmed out of program services. The contracts continue to be billed, but the required numbers of staff members are not always there, leaving the grants in jeopardy if and when they are audited. A lot of money provided by federal, state and local programs to help PWA's is being diverted away from services for the clients and into overhead. Diverted by GMHC "leadership."
Remember, the above represent only a small part of the over 100 emails from "inside" that Sister Mary has received.
WHAT OTHERS WROTE: (I'VE SUMMARIZED SO THIS DOESN'T GO FOR ANOTHER 7 PAGES)
Most if not all of the programs that GMHC now offers were in place before Marjorie was made the Executive Director. The grants were there. The staff was there. The clients were there utilizing the services. Are the programs thriving or withering under her leadership? Are they bigger? Or smaller? Is program enrollment up or down? Is the agency in compliance with its grants? Are the agency's partnerships with other agencies in the city better or worse?
The Case Management staff has been reduced. The Legal department staff was cut almost in half. (Prior to last year's cuts, it was already half of what it was 10 years or so ago.) Mental Health lost staff members. Within a few weeks of last year's firings, Anthony Fullington hired several new people for his staff. Compensation and benefits were cut for the staff throughout the building, but not for the Executive staff. Marjorie said so herself when she met with the staff. Her reason? "We have to remain competitive for hiring senior management." But look at that statement. "We have to remain competitive for hiring senior management..." But we don't have to be competitive in hiring the staff that will work with our clients? It seems that from the management perspective, anyone is good enough for GMHC clients.
The new location is of enormous importance. Accessibility is vital. Stop the move to the AP building. Demand a space that the clients can get to REASONABLY. Understanding Marjorie's management style and skills is useful as a way to understand how we got to this point and what the problem really is. The agency is too big to be any one thing. It has too many parts and too many people to be any one thing. But it is famous. And the name is respected throughout the community and around the world. Staff members have good working relationships with HASA and Social Security and the Courts and other CBO's throughout the city who also house and feed and care for the same clients. There are problems with management, but the immediate need is an appropriate location.
WHY DO I KEEP UP THIS RELENTLESS CAMPAIGN?
In the couple of months that I have been doing this I have heard from enough GMHC staff and clients to believe that GMHC IS WORTH SAVING but it cannot be saved while the current leadership is around. Here is what I heard that kept me going:
PERSON 11: Thank you for what you have been doing. It has been needed for a long time. When 54 people lost their jobs last year, there was not a peep from the CAB or from any clients. They grumbled when services were curtailed, but that was it. No demonstration, no die-in, no press releases, no expression of anger or even objection. Nothing. Not even the gay press would print a word about it. No one seemed to care. The staff is cautious in all this because we all know we're on our own. It has been heartening to see you come to the defense of our clients. Many in the building are following what you are doing. I'm surprised AEGIS hasn't been blocked yet. You're doing the right thing."
PERSON 12; The question has risen whether GMHC is worth saving. The answer to that is an overwhelming YES. The services that GMHC provides are among the best in the city. Ask the clients how they feel about the staff. Ask the city's agencies what they think about the services GMHC provides. If you do, I feel confident that you will arrive at the same conclusion I've arrived at -- GMHC is worth saving.
SO HERE IS WHAT I THINK:
Having all this, I started thinking: what kind of management and board would enter into a lease like this one that so patently and cavalierly discards most of the clients' services? I don't care how hard it was to locate another space to move to, you don't move anywhere at such a huge cost to what you stand for. You just don't.
Over the last week or so Dr. Hill has been forced into attempting to rectify some of this: suddenly the space that could only serve 30 can now miraculously serve 300. Suddenly the office would be open in the evening. Suddenly Friday night meals that would be canceled would, by magic, be reinstated. No kitchen suddenly segued into convection ovens. The distant public transport would now be gussied up with shuttle buses. The garbage disposal entrance was now "branded," whatever this is meant to mean. She is trying to play some sort of catch up when in fact the game's been lost. Or should be lost.
With their recent revelations, I dispatched to all late on Friday and again on Monday of New York City's own prediction that this entire neighborhood is a distinct and utter threat to public health, because of the just commencing total destruction above ground, in Hudson Yards, and below ground, in the Seventh Avenue subway extension, (now, just discovered, to be joined by the remaking of Moynihan Station). I can't believe that many of the clients will willingly come to this new "home," in so doing so endangering their health. I know I wouldn't go near this new home with the proverbial barge pole. I sure as hell would find another AIDS service organization to feed me regularly.
And then I started thinking: what kind of management and board would not know about these city reports of this desolate and dangerous neighborhood they are contemplating moving into? These reports are available to all on-line. Surely someone in the city itself, in Duane's or Quinn's office, would or should have known about these reports and notified Dr. Hill and GMHC. Or the real estate agent who had rented them the space. Isn't it against the law for a real estate agent not to divulge to potential customers all the information pertaining to the real estate good or bad? Yes, it can be against the law. A lawyer from SkaddenArps told me so. Who is this agent who rented GMHC this space?
And then I started thinking even more: what kind of management and board would and could and did sell David Geffen and Michael Palm and NY Hospital/Cornell Medical Center so blithely down the river? Dr. Hill, again lying about the number of GMHC clients actually using their services, could not understand me when I tried to make her see the following: we are all in this together, this fight. You just don't make a move like this without so much as consulting them, under the misapprehension that they are not your concern just because they are outside-funded. Dr. Gulick, in Paul Schindler's excellent article on this mess in Gay City News, was particularly, and quite understandably irate, at how disdainfully his life-saving operation had been dismissed. Indeed, the work that Drs. Gulick and Jacobs are doing on the ground floor is more important in the long run than much of the work that Dr. Hill is doing upstairs and I'll wager that she'd be hard-pressed to tell you just what it is Dr. Gulick is doing, or she wouldn't have thrown his group so disparagingly to the dogs.
Its leadership no longer loves its clients with the intensity of those of us who started this organization for just these clients. We did not send them legal threats and letters of disempowerment, or exile them from the premises.
And no wonder the clients, hiding in the cracks too afraid to come out lest their food be removed completely, are frightened. No wonder they don't trust her or this organization. Like Dr. Gulick they were about to be sold down the river as well. I would be frightened too. I am frightened. I don't want to destroy this organization I helped to start but it sure sounds like they are doing the job for me and I don't know how to stop it. Or if I should.
And without these clients, or enough of them, GMHC will lose its major source of revenue. They will not only have less Medicaid payments for these patients, they will lose many of the grants that require that they service so many patients. Indeed Dr. Gulick has already warned Dr. Hill of this, and was again dismissed. Dr. Hill does not like answering any uncomfortable questions.
Which brings up the next unpleasant question: there does not appear to have been any feasibility study done on the part of management or the board for this move in the first place. Why not? Isn't this some sort of fiscal responsibility when even contemplating such an undertaking? They have no estimated projection on how many clients might actually come with them. Why there might be so few willing to journey up into this new unhealthy jungle that they will soon not have enough income to pay WNET or Broadway Partners the rent! It's a thought that these chaps might consider.
WHAT NEEDS TO HAPPEN FOR GMHC TO SURVIVE?
At this point, one would hope that everyone would come to his or her senses. That Broadway Partners would realize GMHC is not a good fit for its building. That GMHC's board would realize that Dr. Hill is not doing a good enough job and has really, with their own help, screwed this one up big time. And that she and her fellow staff fascists should be asked to leave. And that another CEO must be located who cares about patients and HIV/AIDS with the passion that has long since evaporated on West 24th Street. And that the Board of Directors itself should cleanse itself of all who are not passionate in this required way as well, and will not sit idly by with so little sense of what goes on inside of the organization they are meant to protect. And that with the help of the heretofore totally unhelpful elected officials, Christine Quinn and Tom Duane, we can all proceed to find a new home that would be satisfactory to house the clients this organization was founded to help and nurture and love in the first place.
GMHC can survive this but it will take an exceptional management team and a good stabilization plan - if the staff are assured that their jobs are secure for now and they and clients are invited to help develop a strategy about new space, and management and the board really carry through, GMHC is definitely salvageable. It's got the name and donor base. It owns the "AIDS WALK" so it's still seen as a leading organization in NYC.
OK: A PLAN
Certain things need to be done immediately:
1) resolve the building issue and get rid of the major problem--i.e.: Marjorie, Anthony, and Board members who are solely responsible for the stress, disarray, and disruption of services;
2) then evaluate the program directors and staff and their programs and determine if and where improvement is needed;
3) locate a first-rate person to be an acting CEO. Urvashi Vaid, one of our great leaders, has fortuitously just finished her task of launching the Arcus Foundation. She wants to write a book. Can we implore Urv to put her book on hold for six months while she pulls GMHC together and helps to locate a new space?
4) mobilize political pressure on Tom Duane and Chris Quinn and the Mayor to step in and recruit bad ass lawyers who can help GMHC press the existing landlord to stop being such a jerk. (This had been Urv's suggestion and is in fact her wording.) This landlord should provide a decent and humane extension to the current lease, so GMHC can get into new digs. If he doesn't grant said extension, GMHC should just stay put. Let the landlord sue. A great story it would be.
With regard to Broadway Partners and their lease, at this point I don't think it even matters. The Board should write and say, thanks but no thanks, and if Broadway Partners wants to sue, well, that's another great story, too.
The new building for a new home can and will be found. It is a ridiculous assortment of incompetent attempts that has failed to locate one thus far. The feet of our elected officials must be held to the fire. They have all been so useless so far that surely such public shaming of them must help to motivate them into action.
I KNOW WHAT CAN BE DONE WITH A HANDFUL OF PEOPLE TO CHANGE THE COURSE OF THINGS THAT STAND IN THE WAY OF SURVIVAL FOR PEOPLE LIVING WITH HIV/AIDS. GMHC CLIENTS, STAFF, BOARD MEMBERS MUST TAKE A STAND NOW AND DEMAND ACCOUNTABILITY BEFORE ITS TOO LATE. IF NOTHING IS DONE IN THE NEXT FEW DAYS, IF SOMETHING ISN'T STARTED THAT IS POSITIVE, THE GAME IS OVER.
mercredi 9 juin 2010
Me acuerdo
Me acuerdo que Vincent Borel, sa bande et moi on passait notre nuit à une rave de champignonnière à mâcher des champignons noirs parce qu’on n’avait pas d’exta et on trouvait que ça ne faisait pas beaucoup d’effet. Nos dents étaient toutes noires et ça nous donnait des sourires de barjos, mais on n’avait rien d’autre donc on faisait comme si. Est-ce que quelqu’un peut raconter à quel point c’était difficile de trouver des E à la fin des années 80 ??? C’est cette nuit où Jean-Marc Arnaudé et moi on a une une sorte de connection étrange quand je dansais tout au fond de la grotte, à 1 mètre du DJ, face au seul gros stroboscope de la salle qui illuminait cette longue grotte et on était noyés dans les fumigènes et on n’y voyait pas à 40 centimètres et la seule chose qu’on sentait c’était cette house acide à fond les manettes, les strobos en plein dans la gueule et les fumigènes tout autour et j’ai senti derrière moi Jean-Marc bouger ses bras en l’air comme moi. On en a plus vraiment parlé depuis.
Me acuerdo le voyage à la Winter Conference de Miami avec tout le lot de la French Touch, les Stardust étaient arrivés dans un petit hôtel tout blanc vraiment classe et il y avait Michel Cerdan aussi. J’avais fait un truc de dingue en passant les customs avec une barrette de shit parce que c’était trop intenable de penser qu’il y aurait des fêtes sur la plage ou tout en haut des gratte ciels sans pouvoir se faire un joint.
Me acuerdo la première fois que j’ai vu Frankie Knuckles à Dance Tracks, j’étais si estomaqué que je n’ai rien fait, je ne lui ai rien dit, j’écoutais juste ce qu’il disait au vendeur et je l’ai laissé partir sans le suivre, même si je savais qu’il habitait juste à côté et que j’aurais pu savoir exactement quel immeuble. J’ai fini par le suivre un autre jour donc je sais où il habitait.
Me acuerdo à New York ou Jim et sa bande m’ont offert ma première nuit et on a fait Escualitas, Better Days je crois, The Saint et le Paradise Garage et je crois qu’il y avait un autre club in between. Avant de partir, on était passé chez des amis à Jim qui faisaient une petite fête et j’étais high on E et tellement amoureux que lorsque Jim m’a montré un tableau blanc sur un mur blanc je lui ai sorti : « Yeah, it looks like a Rothko » et il m’a regardé en plissant les yeux « good boy », comme quoi j’étais cassé mais je pouvais être smart. Une heure après, on descendait du taxi vers Escualitas et il y avait un groupe de 7 ou 8 blacks qui venaient vers nous sur le trottoir et ils prenaient toute la place et j’étais si high que j’ai marché au milieu d’eux alors que mes copains s’étaient mis de côté pour les laisser passer. Ils étaient si surpris et en colère qu’un petit blanc fasse une connerie de ce genre qu’il y en a un qui m’a craché dessus. Jim et les autres copines riaient en me disant : « t’es folle, don’t EVER do that again, this is New York » et moi j’étais si content de sortir que je disais « Oh it’s nothing, it’s only a spat, WE ARE GOING OUT GIRLS! ».
Me acuerdo Laurent Garnier qui m’avait amené à une tournée qu’il faisait dans le sud de l’Angleterre et on est arrivé en avion à Jersey où il y avait un club au sommet de l’esprit Joey Negro « Do What You Feel » et c’était absolument tubesque, les gens étaient encore complètement dans le truc anglais, Sharon & Tracy, très orienté filles et breakbeats à la fois. J’avais adoré.
Me recuerdo être allé voir Deep un soir au Rex parce que je ne le connaissais pas, enfin, c’était un ami à Shazz mais on ne s’était jamais parlé. Et je me suis forcé à avancer vers lui et je voyais bien qu’il voyait que je m’avançais vers lui et c’était comme dans ces films au ralenti et je lui ai coupé la parole pour lui dire à quel point j’admirais ses émissions sur FG l’après midi. Je les écoutais tous les jours en 91 ou 92 au Gai Pied, quand j’étais seul dans les bureaux et qu’il passait tous ces disques de deep techno de Detroit, la plus fine, la plus émotive.
Me acuerdo la première fois que Patrick Thévenin m’a dit que Philippe Zdar était une bête de sexe et qu’il mixait en faisant des moves avec son bassin qui n’étaient pas du tout ceux qu’on avait vu jusqu’alors dans la house française – et bingo on est tous devenus babas de Zdar parce qu’il était si beau, mais il faut dire, c’est Boom Bass qui m’a troué le cul en m’envoyant un message gentil à chaque Noël, après toutes ces années et je me demande toujours pourquoi il fait ça tellement c’est gentil.
Me recuerdo le jour où Jean-Marc m’a ramené le pressage US de Chanté Moore « This Time » et j’en ai chialé car j’étais largué par le plus beau mec de ma vie et c’est pourquoi je l’ai pas mis dans le livre des chroniques de Libé, c’est too much pour moi, je n’écoute plus ce maxi tellement il me déchire. Et quand je l’avais fait écouter à Shazz, j’étais dans un telle overdose sentimentale que je n’avais pas compris quand il m’avait dit « oui, c’est pas mal, enfin, c’est toujours le même truc, la basse arrive une minute après l’intro ».
Me acuero être passé dans le studio d’enregistrement de Clivilles & Cole et quand je leur ai demandé de décrire leur style, je n’avais pas très bien compris ce qu’ils me disaient mais en gros, c’était ça, du miel.
Ah oui, je me rappelle aussi qu’à un moment on a eu l’impression que beaucoup de DJ’s anglais étaient gays sans être gays et je me suis trouvé à faire des interviews avec des gens comme Mixmaster Morris et Baby Ford et je tournais autour du pot et je ne voulais pas faire la grosse toune donc je ne voulais pas les faire chier non plus donc je finissais l’interview avec mon gaydar un peu handicapé quoi.
Me acuerdo que ma carrière de journaliste s’est presque arrêtée parce qu’on m’a fait comprendre à Libé que j’étais trop petit pour Madonna et qu’il fallait faire l’interview à 3, alors que j’avais préparé et travaillé cette interview comme jamais dans ma vie, pendant des mois et des mois. J’ai refusé de partager, je voulais la faire seul, il était temps, et ils ont fait l’interview à trois, sans moi, et bien sûr c’était de la merde. Fuck it.
Me acuerdo avoir fait rougir Todd Terry et pourtant il a une peau très noire et je me rappelle ne pas avoir séduit Marley Marl alors que je lui posais des questions de vrai nerd blanc français. Je me rappelle avoir été très triste à la mort de Marvin Gaye alors que celle de MJ m’a barbé to the max dès la première heure. Quelle bande de ploucs. Je me rappelle avoir TOTALEMENT vidé le dancefloor du Rex, après que David Guetta l’ait mis au fer rouge, tout le monde dansait comme des branques et j’ai demandé à Vidal de mettre « The Way It Is » de Bruce Hornsby and the Range parce que je me disais que ça serait drôle et franchement je suis gaga de ce morceau depuis toujours et je me disais que les gens comprendraient peut-être et Vidal me disait en rigolant « Ah mais tu aurais du me prévenir » et c’est ce jour-là que j’ai décidé de ne plus faire le selector ever ever ever again. La piste de danse s’est vidée en 10 secondes. Complètement. Man I suck as a DJ, i do !
Me acuerdo quand j’ai compris, avec Ivan Smagghe à Rough Trade, qu’il y avait des kids qui en savaient plus sur la disco que moi et au début je n’étais pas très à l’aise avec ça, mais ça n’a pas duré longtemps parce que Ivan connaissait des trucs tellement érudits et drôles en plus et tellement camp que je voyais bien que la division hétéro / gay s’estompait très vite puisque les DJ’s hétéros avaient compris tous les codes musicaux des gays et guess what, ils le faisaient mieux. Comme les acteurs hétéros qui savent jouer les folles au cinéma mieux que les folles elles-mêmes.
Me acuerdo que ce que j’avais le plus aimé lors de ma nuit au Paradise Garage, et ça je ne l’ai jamais raconté, c’est l’esprit décontracté du club. Bon, à ce stade, j’étais passé par Escualitas qui m’a fait énormément penser à un Rocambole latino avec le même restau donnant sur le dancefloor avec les familles qui mangent et qui vont ensuite danser sur le dancefloor avec des va et viens réguliers. Et puis le Saint, ou franchement, j’étais émerveillé par l’architecture de l’endroit et on pouvait imaginer des milliers d’hommes sur les gradins et sous la coupole et tous ces bars partout. Quand on est arrivé au Paradise Garage, Jim et moi, ses amis étaient rentrés chez eux pour nous laisser ensemble et Jim avait gardé le meilleur pour la fin et tout était exactement comme on me l’avait décrit, comme quoi les clubbers savent décrire leurs clubs comme les surfers savent décrire leurs spots. Dès mes premiers pas dans la salle centrale, j’avais vu devant moi un échantillon de 10 personnes : 1 femme latina grosse, une autre blanche, 2 queens, 1 gay blanc moustachu, 3 blacks dont un avec une barbe et 2 latinos. Il n’y avait pas ça ailleurs. C’est cette ambiance décontractée, là, tout de suite en arrivant à 8h du matin qui m’a impressionné, pas du tout after hours même si c’en était un. Jim m’a offert un rail de coke dans les chiottes qui étaient étrangement vides et tout le reste était comme dans un film, quand on aime quelqu’un, lors de sa première semaine à New York de sa vie, et qu’il vous emmène dans son club puisqu’il avait une carte de membre, cette plaque plastifiée comme une carte de crédit avec sa photo dessus. J’aurai dû lui voler cette carte avant qu’il ne meure.
Je me rappelle DJ Gregory au fumoir du Palace quand il a réhabilité « Sueno Latino », enfin, ce morceau n’avait pas besoin d’être réhabilité, mais c’est lui qui l’a remis au goût du jour et il le passait chaque semaine et c’est devenu un emblème et on l’adorait pour ça, en plus il était si sexy, mais lui au moins on pouvait lui faire des déclarations d’amour tandis de Julien Jabre, il était VRAIMENT trop beau pour tenter le moindre compliment. Beau comme ça c’est totalement impossible dans la musique.
Me acuerdo que lors des premières K.A.B.P., on était toujours en tain de régler les lumières et le son et tout ça et au bout du troisième ou quatrième mois, Vidal avait pratiquement commencé son set avec un, deux, trois morceaux de deep house soutenue, et je dansais avec un gros sourire car il venait d’enchaîner sur un quatrième morceau de deep work it to the bone et j’ai alors compris qu’il allait tenir sur au moins 10 morceaux comme ça et Emmanuel Brunet n’était pas loin et je lui ai dit en montrant les néons qui flashaient comme au Sept : « Now, this is exactly what we wanted to achieve » et Parick a travaillé le floor jusqu’au onzième morceau, les gens étaient accrochés à leur coin de dancefloor, il n’y avait personne au bar alors qu’il n’était qu’une heure du matin et les gens arrivaient directement du vestiaire pour danser SUBITO. We had something going.
Me acuerdo les explosions masculines au Tea Dance du Palace quand Didier Dart balançait (il n’y a pas d’autre verbe) « Heaven Must Have Sent You » de Bonnie Pointer, la version disco instru avec ces cloches énormes. C’était les cloches de l’église qui appelaient les gays torse nus, le Palace qui s’illuminait de lumière blanche comme des flashes hyper puissants qui faisaient qu’on était éclaboussé au point d’y voir clair partout, même au fond des bouteilles de poppers, c’était le « debout les morts ! » des homosexuels, le type de morceau qui vous rendait presque triste à la troisième minute parce que vous saviez que cela s’arrêterait bientôt BIEN QUE des fois Didier le remettait une deuxième fois à la suite ou mieux, un quart d’heure après, ce qui est très rarement fait de nos jours et je le déplore (rires).
Me acuerdo que Loïc Prigent had the good moves quand il dansait dans notre coin du Queen qu’on avait appelé Moulinsard et il avait inventé un code où il me disait « Give me the Shuffle » pour me mettre dans le mood et je lui donnais le shuffle rien que pour lui faire plaisir et il le faisait à son tour.
C’est quand je suis allé à Trade que j’ai compris que ça, c’était way above my league. Cela faisait des années que ce club était une institution et je me suis trouvé more than ébahi, à danser sur une techno de dingue que je n’aimais même pas mais il y avait ce whoooooooooosh de cette salle, c’était juste sans précédent. Et le pire, c’était lorsque l’on partait et qu’on traversait cet immense fumoir au rez-de-chaussée avec des grands fauteuils partout, des immenses rideaux qui cachaient des rayons de lumière atroce aveuglants de 11h du matin avec tous ces mecs qui étaient là à parler autour des tables basses, entre le moment du chill out et la drague et il fallait du courage pour sortir et affronter la recherche de taxi. Je me disais qu’il y avait une énorme matière à livre. Rien que le fumoir méritait un livre, car le reste du club c’était un autre livre et la salle où 200 bodybuilders torse nus étaient chock-a-block, c’était un autre livre. Victor, un ami anglais, me disait l’autre jour qu’un ami à lui a gardé les témoignages de plein de ses amis au moment où ils sortaient de tel ou tel club, à Coventry ou Manchester ou Ibiza, au fil des années. Ce type a donc le script d’années de clubbing où les gens racontent ce qui s’est passé cette nuit, et quel disque a été joué. Un film. Ou au moins un documentaire.