samedi 10 octobre 2009

Le chapitre 11


Finalement, la défense de Frédéric Mitterrand sur TF1, à part celle de la dramatisation, fut de dire que toute cette affaire avait pour origine sa souffrance d’homosexuel. Il n’a pas dit que c’était l’homosexualité, mais nous sommes habitués à voir, à travers son éloquence, les mots qui nous intéressent. Plusieurs fois, il l’a répété, prétextant une certaine modestie, dans le genre « Je ne vais pas vous embêter avec mes histoires, mais… ». Alors, si Frédéric Mitterrand, en tant que privilégié social et culturel, utilise lui aussi la souffrance pour expliquer ses écarts de comportement, il est clair désormais que tout le monde a le droit de le faire. Si une folle (et chez moi ce mot n’a rien de caricatural) comme lui a souffert parce qu’en tant qu’homosexuel, il ne s’est jamais aimé, alors imaginez la souffrance d’un apprenti boulanger gay de 18 ans.

C’est un procédé que nous connaissons désormais trop bien. Les hommes politiques et les célébrités s’échangent le registre émotif de leurs interventions, pour attirer l’attention, et faire diversion. Ils utilisent la dignité et la vie privée pour revenir sur le devant de la scène, pour vendre des livres, ou tout simplement pour faire parler d’eux. Leurs éditeurs les encouragent à révéler ce qui est le plus borderline, car tout document doit désormais comporter un chapitre (en général le onzième dans le plan du livre) qui doit aborder le vrai sujet du caca. Un article récent du New York Times expliquait ça, mais il y a plein d’autres articles qui ont décortiqué cette recette, puisqu’elle est désormais internationale. Pendant ce temps, la politique avance, sous couvert de diversions médiatiques.

Donc les artistes du divertissement abordent des sujets graves tels que le viol, l‘inceste, la maltraitance, la maladie, la mort. Et les hommes politiques font la roue sur les plateaux télé, racontent des histoires qui les mènent dans l’intimité de Lady Di, ou à l’arrière-plan de Liza Minnelli. Le problème, comme le révèle Alessandra Stanley dans « Going all-out to stage a comeback » (30 septembre 2009), c’est que le prix à payer est de plus en plus élevé. C’est une inflation dans la révélation. En 2005, on trouve tout à fait remarquable de raconter qu’on est allé en Thaïlande pour s’amuser tout en ramenant une culpabilité flatteuse. En 2009, le voile tombe car, forcément, la Thaïlande n’est pas la destination rêvée quand on veut rencontrer des joueurs de boxe de 40 ans. Si c’est ça qu’on cherche, on va en Turquie et god knows que là-bas les lutteurs moustachus s’enduisent d’huile d’olive, c’est plus crédible.

Je me rappelle. Il y a 15 ans, j’avais été estomaqué par un couple de gays, dont un travaillait dans une association de lutte contre le sida. Ils m’avaient raconté qu’ils faisaient des réserves de capotes ramassées dans les bars gays. Ils en avaient des sacs remplis. Très bien me suis-je dit. Jusqu’à ce qu’ils me décrivent, très fiers, leur machination : ils payaient les jeunes Marocains qu’il draguaient pendant leurs vacances avec des poignées de capotes. Au lieu de leur donner de l’argent, ils les payaient en nature, avec des capotes gratuites. Et ils étaient persuadés qu’ils faisaient office de prévention.

Je me rappelle. Il y a 10 ans, quand certains responsables associatifs sida de haut niveau passaient de longues vacances à Cuba. On ne parlait pas, alors, de tourisme sexuel. Il s’agissait plutôt d’un dernier contact avec la sexualité, avant les trithérapies, avant de mourir. C’est comme se ressourcer quoi. Un dernier cadeau de la nature. C’était beau.

Je me rappelle. Il y a 5 ans, quand tout le monde est parti baiser au Brésil. Les rumeurs étaient nombreuses avec des histoires de baise fabuleuses dans des bordels où « toutes les nuances de peau étaient rassemblées, on pouvait choisir parmi le nuancier complet du métissage brésilien, du noir à la peau très foncée au café au lait le plus clair, le plus blond ». Dans toutes ces histoires, inutile de rappeler que l’usage de la capote est marginal. On va baiser à l’étranger pour faire ce que l’on ne fait pas chez soi. Y compris être safe.

Un jour, j’ai sucé un marocain dans un parc de Marrakech, pendant une conférence sur le sida, et je lui ai donné du fric. Et je n’ai pas aimé, ça ne m’a pas excité. Je me suis aussi payé un black à New York et j’ai vite compris que ce truc n’était pas pour moi. J’ai arrêté depuis longtemps, exactement comme je suis safe depuis toujours, pour que ça ne me tombe pas sur la gueule. J’appartiens pourtant à une génération post-68 qui a des idées différentes sur la prostitution et la pornographie, surtout dans les pays occidentaux. Mais il faut arrêter de raconter des histoires. L’affaire Mitterrand nous concerne, nous aussi, en tant que gays, car nous sommes nombreux à décider des destinations touristiques en fonction des possibilités de sexe commercial qu’elles offrent. Toutes les modes successives ayant bénéficié des faveurs du tourisme gay ont pour base le tourisme sexuel : Miami, Puerto Rico, Cuba, Brésil, Argentine, Asie, Afrique du Sud, Turquie, Liban, Egypte, - sans mentionner le Maghreb et l’Europe de l’Est. Est-ce qu'on peut parler ici de ce qui se passe au Maroc depuis 30 ans??? Que ceci ne soit dit dans aucun média gay n’est pas très à l’honneur de notre capacité à commenter cette affaire. S’insurger contre le traitement médiatique de l’affaire en montant en épingle l’outrage causé par une manifestation supplémentaire d’homophobie à l’égard de Frédéric Mitterrand, c’est un peu juste, non ?

Derrière cette affaire, il y a encore notre rapport au capitalisme, à la consommation, au traitement des autres ethnies. Et le tourisme sexuel, il faut vraiment insister sur ce point, ne concerne pas uniquement les mineurs. Je suis persuadé que Frédéric Mitterrand n’est pas pédophile, mais je me doute qu’il est comme beaucoup d’homosexuels de sa génération, et de ma génération : émerveillé par la beauté des hommes jeunes. Quand on fait du tourisme sexuel, on est forcément plus riche que le tapin du coin, qu’il soit à Sao Paulo, à Puerto Rico, ou en banlieue parisienne. On participe à la colère imposée par un système basé sur une suprématie sociale. Et ça, si on n’est pas capable d’en parler dans les médias gays, dans les associations gays, alors que cela a provoqué (et encore aujourd’hui) des débats et les commentaires interminables dans les médias généralistes et sur Internet, alors cela veut dire que la réflexion s’arrête aux portes de la communauté gay. Est-ce que ces débats doivent seulement apparaître dans les échanges des internautes gays qui parlent grâce à l’anonymat ? Ou ces questions doivent-elles être reprises par des journalistes gays, des leaders associatifs gays qui doivent relayer ces questions auprès du reste de la société ?

Il y a 20 ans, lorsque j’ai créé Act Up, je me suis trouvé à faire de nombreuses émissions télé pour présenter l’association. J’étais sincèrement reconnaissant lorsque je montais sur le plateau d’une émission comme celle de Frédéric Mitterrand. Mais, c’est étrange, je me rappelle très bien aussi le regard froid, distancié, de ces homosexuels célèbres qui m’invitaient à parler. Bien sûr, ils aidaient la cause militante en ouvrant la télé à la lutte contre le sida, en invitant Act Up. Mais je voyais bien dans leur regard, avant et après l’émission, un certain dédain mondain alors que moi, naïvement, je les regardais comme un benjamin homosexuel regarde un aîné homosexuel : avec respect. J’ai vite appris que leur distance journalistique n’était que du mépris. Act Up n’a reçu aucun encouragement de leur part. C’est longtemps après, quand il est devenu évident qu’Act Up ne disparaîtrait pas, qu’ils ont commencé à formuler, avec prudence, leur soutien. D’autres ont mis main basse sur l’activisme. Mais ces homosexuels sont restés majoritairement dans le placard, offrant le strict minimum à la cause gay.

Alors, aujourd’hui, on les défend. Des groupes se forment sur FB pour laver leur honneur. Les homosexuels ont peu de mémoire, ils protègent tous ceux qui ont vécu au chaud, loin du militantisme, dans la culture, dans l’art, dans l’argent. Ces défenseurs des artistes appellent à eux le soutien de tous ceux qui se considèrent comme des artistes – et ils sont nombreux. Car l’artiste souffre, c’est connu. Il sublime, c’est connu. Il n’a pas de compte à rendre, c’est connu. Et la Thaïlande est méga célèbre pour ses boxeurs gays consentants de 40 ans. Comme dit Daniel Schneidermann, c’est « s’engluer dans le mensonge ».

La crise économique actuelle ne fragilise pas le monopole des riches. Elle le consolide. L’affaire Mitterrand, c’est une victoire des privilèges, de l’aristocratie, du népotisme, d’un grand ministère de la culture avec ses homosexuels dans le placard. Comme disait un ami sur FB, cette affaire, c’est finalement ce qu’on a essayé de changer pendant ces trente années de combat militant. Nous les connaissons tous, ces homosexuels aisés et populaires, qui vivent leur vie sexuelle grâce à la prostitution. Ils sont agents de stars, ils sont dans la mode et la chanson, et ils sont dans l’art. Et quand ils parviennent à des postes de pouvoir, nous voyons en eux notre propre ascension dans le pouvoir. Forcément, le ministère de la culture et de l’information possède une place déterminante dans les rouages de la politique. Et la communauté gay soutient un ministre, non pas parce qu’elle est convaincue que le tourisme sexuel dont il est question n’a pas eu lieu. Mais surtout parce que réfléchir sur cette affaire est suicidaire pour ceux qui oseront lever la voix. Il existe, quand même, un incroyable paradoxe entre le voyeurisme et l’obsession actuelle de la communauté gay pour tout ce qui touche aux faits-divers. Et l’étrange flottement qui a entouré cette affaire, la peur de se dévoiler, d’analyser, de partager son propre vécu sur le tourisme sexuel. La communauté a raté une occasion de s’emparer d’un sujet homosexuel qui, c’est très rare, a été le sujet N°1 de cette semaine en France.

Aujourd'hui, elle a déjà tourné la page.

55 commentaires:

  1. Le point de départ de cette histoire n'est en aucun cas l'homophobie mais surtout qu'un ministre n'a pas etre scandalise parce qu'un artiste est arrête pour une affaire de moeurs sur une mineure de 13 ans. Ce n'est pas son rôle ni son devoir. Récemment un homme qui avait violé une jeune fille de 13 a été arrêté pour un meutre. Ce n'est pas parce que Mr P a payé sa victime qu'il échappe à la justice.
    Maintenant que Mr F.M aille sur TF1 se ridiculiser en commentant sa vie privée c'est son problème, mais qu'un ministre de la culture se fasse interviewer par Laurence Ferrari cela est révélateur du niveau du débat.
    Maintenant c'est à lui d'assumer et ne pas transformer le débat comme une attaque à l'homosexualité, car là c'est encore plus ridicule.

    RépondreSupprimer
  2. Merci pour ce bel article, qui fait réfléchir.

    RépondreSupprimer
  3. Mondialisation versus globalisation, c’est fini les vacances. Comme les machines à coudre qui de délocalisation en restructuration ont fait le tour de la planète, le gay world tour revient at home. Fini les petites filles d’asie du crémier du coin, fini jeunesse d’afrique pour vieilles bourgeoises. Adieu terres lointaines désormais si proches. Pour se consoler, c’est comme au maroc, photos du président partout et irrésistible ascension de son fils dans les affaires. Le monde tourne autour de la terre, effet boomerang : aïe !!

    RépondreSupprimer
  4. Bonsoir,

    Sans vous en rendre compte, peut-être, vous me donnez l'impression de faire de la discrimination à l'envers. Toute une série d'arguments avancés par Mitterrand (la honte, la culpabilité, le défaut d'estime de soi...), ne sont plus suffisant ou valable dès lors que c'est un puissant qui les invoque. Pour moi, votre argumentation relève du populisme. Amicalement.

    RépondreSupprimer
  5. Heureux de lire ce billet - je rajouterais un autre aspect - le rapport Nord/Sud (ou national/étranger) souvent (pas toujours cependant) présent dans la prostitution. J'ai du maal à voir une grande différence entre Berlusconi et Mitterrand, même rapport vénal au sexe, même domination (même si effectivement le coming out tardif de Mitterrand est une différence de taille avec Papy Silvio).

    RépondreSupprimer
  6. Et la petite différence, c'est qu'un violeur ou un pédophile de milieu plus modeste va se prendre au moins dix ans de taule.
    Sachant que le "pointeur" en prison, il ne rigole pas.

    Justice de classe, c'est le quotidien de notre pays :
    http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=1749

    RépondreSupprimer
  7. Excellent papier. Le tourisme sexuel est un vrai sujet, la façon dont il a été expédié par Mitterrand et les journalistes qui se sont penchés sur l'"affaire" est scandaleuse. Narcissisme victimaire censé nous faire avaler la pilule du côté de Fredo, rien ou presque du côté des journaux, c'est finalement Laurence Ferrari, une fois n'est vraiment pas coutume, qui a été la plus incisive en posant une ou deux vraies questions à son théatral invité. Durant un séjour en Tunisie le mois dernier (en plein ramadan...), j'ai été témoin de la triste banalité du commerce des corps; jeunes types aguicheurs, vieux touristes aux aguets... Il ne s'agit pas d'être outrageusement moral, mais difficile de voir dans ces échanges inégaux autre chose que l'exploitation sans scrupule d'une certaine misère, un peu exotique, suffisament exotique pour colorer d'un verni acceptable les pratiques les plus glauques. Les homosexuels occidentaux se taisent, les hétéros aussi d'ailleurs, ce n'est pas un tabou, plutôt un sale petit secret, dont on ne parle qu'entre initiés, avec gourmandise, avec le cynisme du client évaluant la marchandise. Frédéric Mitterrand ne mérite pas plus d'être aveuglément défendu que cloué au pilori avec hargne. Il n'est que le symptome un peu pathétique d'un mal plus grand qui fait des hommes des cosommateurs voraces.

    RépondreSupprimer
  8. Votre article est intéressant, surtout quand vous parlez de tourisme sexuel dans les pays pauvres. Mais je suis mal à l'aise avec la toute fin quand vous dites : "La communauté a raté une occasion de s’emparer d’un sujet homosexuel qui, c’est très rare, a été le sujet N°1 de cette semaine en France." !!! Il me semble que le sujet ou les deux sujets traités cette semaine ne sont pas "homosexuels" proprement parlé. 1- si on accusait FM par rapport au tourisme sexuel, il me semble que le tourisme sexuel touche aussi bien les hétéros que les homos ! En Asie, des détraqués sexuels louent aussi les services des fillettes mineures, et les clubs, je pense qu'ils en sont regorgés de ces fillettes, hélas. Ensuite, certains attaquent FM de pédophilie et comme vous le dites bien, je ne pense pas que FM est un pédophile, loin de là. Mais là encore, vous tombez dans le piège en affirmant, de fait, que ce sujet est homosexuel. Or, justement, l'amalgame est dangereux. Il n'y a rien à voir entre l'homosexualité et la pédophilie.

    RépondreSupprimer
  9. Merci, bravo.

    J'espère que votre appel à la réflexion sera entendu.

    Monsieur F. Mitterrand se pavane maintenant sur la 2ème chaîne (service public) pour se refaire une belle façade sympathique, orchestrée par l'inoxydable lécheur de tout ce qui a un petit peu de pouvoir, Drucker...

    Affaire Pérol, fiston Sarkozy à l’EPAD, harcèlement et maltraitance des mineurs afghans (en violation des textes internationaux signés par la France), Préfectures qui violent le droit au point d’expulser parfois des français, promotion d’un adepte du tourisme sexuel, qui ment et dont on ne saura jamais s’il n’a pas violé des mineurs … La France est-elle encore un état de droit ?

    Je pense que non, je pense que la ligne jaune est franchie.

    RépondreSupprimer
  10. L'être humain a été mal conçu.Ce n'est pas entre les jambes que devraient se trouver ses organes et son trou du cul, mais au milieu du visage.Patience,au train ou vont les choses et si l'on en croit Darwin cela ne devrait pas tarder!

    RépondreSupprimer
  11. Il faut assumer : c'est l'homosexualité masculine sous le capitalisme. Délicat...

    http://ysengrimus.wordpress.com/2008/08/13/homosexualite-masculine-et-capitalisme/

    mais partiellement salutaire.
    Paul Laurendeau

    RépondreSupprimer
  12. En fait le problème est simple, soit c'est une gloriole de ministre, soit ses propos sont vrais ?? et il suffit de vérifier :

    J'ai récemment lu qu' un citoyen a vu son portable saisi, uniquement a cause de ses nombreux voyages en Thaïlande.

    Il suffit donc de se renseigner sur la fréquences des transports de FM . Ensuite, il existe des association qui sont sur place en Thaïlande pour aider les mineurs a se sortir du piège de l'ESCLAVAGE (mots de FM) . Il est curieux qu'aucune de ses associations se soit manifestées , il leur suffirait de se balader avec la Photo du suspect pour vérifier l'age du Boxeur Thaï ( qui ne peut plus mordre), car a 40 ans dans ce pays, les dents sont déjà tombées !

    RépondreSupprimer
  13. Merci pour ce papier sur un sujet important qui n'est jamais abordé dans la communauté.

    Pour autant, je ne crois pas vraiment que la presse gay ait réellement gardé le silence sur l'affaire Mitterand.

    On peut tout de même se demander si le contexte d'une campagne de dénigrement lancée par le front national est le meilleur contexte pour aborder le problème du tourisme sexuel dans la communauté.

    RépondreSupprimer
  14. Pour répondre au commentaire précédent: ce qui est consternant c'est de laisser au Front National le refus du tourisme sexuel et des rapports sexuels avec mineurs.

    Bon sang mais tous ces politiques qui se défilent et relativisent les actes de F. Mitterrand me font horreur: ils sont tous d’accord pour harceler et taxer les prostitué(e)s mais pas leurs clients...

    Les rapports clients-prostitué(e)s ça ne va pas être érigé en idéal social quand même!

    Tous ces politiciens s'ils étaient un minimum cohérents devraient dire clairement qu'un type qui a fait ce qu'a fait Frédéric Mitterrand, on va pas le mettre en taule, mais on va pas non plus en faire un Ministre.

    Même s'il a pour mission d'assurer les revenus d'une miauleuse bien incapable de faire quelque chose d'utile dans sa vie.

    RépondreSupprimer
  15. Bonjour,
    J'arrive tout droit du site d'Arrêt sur Images...
    Bien sûr que l'homosexualité et la pédophilie n'ont strictement rien à voir !
    Sauf que Frédéric Mitterrand se fait taxer de "pédophile" tout comme Roman Polanski juste avant lui. L'un hétéro l'autre homo mais on les met dans le même panier. Sauf que l'insulte commune dit "pédé", qui vient de "pédéraste", et que de "pédé" & "pédéraste" à "pédophile", il n'y a qu'un pas que le bon peuple offusqué & impulsif s'empresse de franchir. Il faut voir sur les forums (mais vous avez vu certainement comme moi...) comment ça se déchaîne, dans les commentaires à tout va qui font suite aux articles de presse en ligne, l'amalgame genre : "Ah, vous voyez ! "ils" ont beau dire que ça n'a rien à voir, mais en fait si ! c'est bien ce que tout le monde pense tout bas". Et hop, voilà comment les vieux fantasmes ressurgissent à l'occasion de cette affaire "Mitterrand-Polanski". C'est ce qui est dramatique. Et vous avez beau essayer de remettre les choses à leur place, de rectifier les confusions, les conclusions hâteuses, de rappeler les gens à la raison, personne ne veut écouter, ça continue de plus belle, et on s'en donne à coeur joie, tout juste si on ne vous taxe pas d'être "pro-pédophile" si vous avez le malheur d'apporter des nuances dans vos propos !
    Donc ce débat s'est retrouvé être, indirectement et qu'on le veuille ou non, celui de l'homosxualité, avec dans les mentalités ce vieux et tenace soupçon de pédophilie sous-jacente qui refait surface (histoire d'évacuer ni vu ni connu le problème de la pédophilie - et de l'inceste ! - presque exclusivement le fait d'hétérosexuels bon teint...).
    Sauf encore que si un garçon pubère n'est déjà plus, par définition, une proie pour pédophile, il n'en est pas moins quand même mineur... Tout comme ce fut le cas avec R.Polanski et sa demoiselle de treize ans. D'où l'amalgame au sujet du cas Mitterrand : qui dit tourisme sexuel dit mineur dit pédophilie.
    Mais une fois "évacuée" la fausse accusation de pédophilie, il reste effectivement celle plus générale du tourisme sexuel... qui est semble-t'il au coeur de la culture homosexuelle. D'où cette absence de réel débat autour de cette "consommation" que vous soulevez dans votre billet.
    Une opportunité de remise en question loupée.

    RépondreSupprimer
  16. Didier, désolé mais je ne crois pas que tous les gays ont envie de tourisme sexuel.
    Je n'ai jamais eu l'idée ou l'envie de payer un marocain, ni de prendre un avion pour les bordels du Brésil...
    Tu réduis l'homosexualité à une vision étriquée, omme d'autres qui pensent qu'on ne peut s'assumer que dans le Marais...
    Si une minorité a tellement besoin de baiser qu'elle en est réduite à payer, ce n'est pas une raison pour laisser croire que c'est la vie quotidienne de tout gay.

    RépondreSupprimer
  17. globalement d accord,
    en tant qu homo ai svt ete choque par les stars homo qui sont fascines par le fric et le pouvoir ,mais comme bcq d heteros aussi !; et qui sont peu attentifs aux plus paumes des gays !
    mais chre didier ,quid de la liberte des prostitues libres qui se revendiquent grace a act up ! ,travailleurs du sexe ! , ce qui est valable ici et en banlieue l est aussi dans certains pays du tiers monde !!

    donc soit logique d une prostitution librement consentie voire reglemnetee ,comme en allemagne ou aux pays bas, et pourquoi refuser ca au tiers monde ;
    ou interdiction totale comme en suede!

    RépondreSupprimer
  18. Mon point de vue est proche de ce que dit Newland, je ne dis pas que c'est tous les gays qui vivent de la prostituton ou du tourisme sexuel non plus, c'est incroyable comme on pense qu'on est en train de généraliser le propos. Quand je parle des "gays", je me mets dans le groupe, même si je ne suis pas dans cette sexualité non plus. Mais c'est un "sale petit secret", oui, et cette affaire est un moment comme un autre pour aborder ce sujets. Après tout, nous sommes bousculés tous les jours par des secrets qui explosent à la tête du monde, donc je ne crois pas que nous ayions désormais le luxe de choisir le moment de discuter des sujets qui nous concernent.

    RépondreSupprimer
  19. Il faudrait comparer par exemple Pasolini/michetons costauds italiens (la prise de risque assumée) et l'hypocrisie de la déclaration de F Mitterrand, son caractère non crédible, surtout pour un homme de son âge (comme on le voit avec Polanski, il paraît "normal" pour cette génération de se taper des mineurs et comme on le voit pour la majorité de ceux qui l'ont défendu (ex. extraordinaire le débat Finkie/Yves Michaud où Finkielkraut se met à hurler plus ou moins que la gamine l'a plus ou moins cherché (où finalement, il laisse entendre qu'accepter de faire des photos à moitié a poil équivaut à accepter de se faire droguer et sodomiser).

    Et finalement, M. qui dénonce hypocritement l'hypocrisie sexuelle pour se dédouaner. Tactique classique utilisée par celui qui est pris la main dans le sac.

    En tous cas, l'essentiel de ce très bon commentaire est qu'en effet : il faut arrêter de laisser le terrain sur toutes les questions éthiques à l'extreme droite : c'est URGENT.

    CF HOMMES À LOUER (documentaire québécois sur la prostitution masculine)

    RépondreSupprimer
  20. Entièrement d'accord avec le comm. précédent. Merci d'avoir écrit cet article, c'est courageux et cela tranche avec les innombrables inepsies écrites sur le sujet. La naïveté , le manque de réflexion et d'informations (il faut lire, un peu, et pas seulement le livre de Miterrand, s'informer, et si possible autrement que par le prisme du JT de 20h) sont consternants. Si, comme Newland ou vous, on a un peu voyagé au Maghreb ou en Asie, si on a été voir de plus près quelle était la population concernée par le tourisme sexuel, alors on voit les choses avec un peu plus de clairvoyance et on évite de se faire berner par l'émotivité.

    RépondreSupprimer
  21. On dirait qu'après des tonnes d'infamies pro ou anti ça se décante un peu. Ceux qui avaient quelque chose d'intéressant à dire (merci Mona Chollet, merci Didier Lestrade) ont pris le temps de réfléchir et apportent vraiment quelque chose au débat.

    Et à quoi on revient toujours quand il se passe dans notre société quelque chose de puant? Aux inégalités de classe, aux inégalités de sexe.

    Et plus l'inégalité est violente, plus ses effets sont pervers.

    RépondreSupprimer
  22. Très bel article qui fait tomber nombre de tabous.
    Pour ma part, je m'interroge sur l'image du ministre de la culture française, Frédéric M, renvoie à l'étranger. Plus fort que Sarko ? j'hésite...(sourire)

    RépondreSupprimer
  23. Encore une fois, Lestrade et ses raccourcis ravageurs: "j'ai fait du tourisme sexuel, donc tous les gays en ont fait". Et qu'il soit repris par Marianne en dit long: le pire de la pensée populiste. Qu'on ressorte les chroniques de Lestrade où il parle des blacks (oh que j'aimerais sortir avec un black, ils sont grands, ils sont forts, ils ont de grosses bites) comme un petit Blanc postcolonialiste.

    RépondreSupprimer
  24. Pédophilie ou pas pédophilie ? N'ayant aucun moyen de répondre à cette question, ne perdons pas notre temps !
    Mais, concernant tout simplement le bouquin de FM, croyez-vous qu'un candidat prof aurait été accepté pour un poste à l'Education nationale s'il avait publié le récit de sa "souffrance" de ne pouvoir avoir que des amours tarifées dans des pays exotiques et surtout où la pauvreté est endémique ?
    Mais FM a été nommé et reste ministre malgré tout ! Cherchez l'erreur !
    Merci pour l'article et les commentaires. Je transmets le lien

    RépondreSupprimer
  25. Franchement dans les pays du Maghreb c'est clair que les mecs couchent avec des gays uniquement pour faire du sexe, pas parce que la pauvreté les y oblige. Les jeunes marcoains ou tunisiens sont frustrés parce que tout simplement dans leurs pays une fille qui couche avant le mariage est considérée comme une pute et voit sa réputation ruinée. Quand ils couchent avec des occidentaux, ils sont uniquement actifs et ne se considèrent donc pas comme gays. Il faut arrêter le délire de culpabilité occidentale pour tout et n'importe quoi.

    RépondreSupprimer
  26. votre témoignage porte tout le poids de votre sincérité dont témoigne toute une vie militante.
    Attention, vous ne tarderez pas à devenir une cible.
    Si le retour à l'ordre moral dont on nous rabat les oreilles signifie renoncer à exploiter les faibles, à nous accaparer sans honte leurs richesses, pétrole, matières premières et petits culs, je veux bien être taxé d'horrible réactionnaire...
    merci

    RépondreSupprimer
  27. Votre article et celui de Mona Chollet ( http://peripheries.net/article324.html ): deux bons moments de réflexion. Merci

    RépondreSupprimer
  28. Oui, très intéressant, d'accord avec tout (après réflexion).

    Mais quand même, je serais bien tenté de remplacer les termes "communauté gay" dans le post par "communauté des hommes blancs aisés vivant en Occident". Si débat et réflexion sur soi-même il doit y avoir, c'est plutôt au sein de cette communauté-là, au sein de son milieu associatif (eg. les partis politiques) et de ses médias (la télévision, la radio, la presse écrite "généraliste").

    La communauté gay, c'est juste une déclinaison, ses spécificités sont équilibrées entre le "vice" et la "vertu". On le voit bien dans "les commentaires des pédés anonymes" que vous mentionnez : les hérauts de la vertu gay existent, ils parlent fort, ils condamnent, ils sont bons et clean, ils oublient qu'à la moindre occasion, malgré leurs efforts, leur sincérité, leur inscription dans une équipe de football, un connard, comme celui venu d'un obscur club de sport amateur et comme bien d'autres, viendra leur rappeler qu'ils sont pires que le diable et qu'ils méritent à peine qu'on leur adresse la parole.

    Une chose m'a particulièrement choqué dans la déclaration de Marine Le Pen qui a tout lancé : elle parlait d'atteinte à la dignité des jeunes Thaïlandais. Qu'est-ce qu'elle y connaît, elle, à la dignité des jeunes Thaïlandais ? Et qu'est-ce qu'ils y connaissent, tous les autres, avec leurs déclarations publiques et leurs commentaires ulcérés ?

    Vous pensez qu'il est question de rapport au capitalisme, à la consommation, aux "autres ethnies" (bien qu'il n'y aie pas d'ethnie de la communauté gay en France), et c'est vrai, mais ce n'est pas ça qui est exprimé dans le dégoût des uns et des autres et ce n'est pas ça qui serait au centre d'un grand débat gay.

    Frédéric Mitterrand a beau avoir été minable à plein de moments, au moins, dans son "chapitre 11" et dans sa stratégie bancale de défense, il a incarné une voix qui dit "c'est pas toujours joli-joli" et l'un dans l'autre, c'est ça que vous appelez, non ?

    RépondreSupprimer
  29. ¡Hola! ¿Conoces Puerto Rico?

    Is rare to see a French person that knows my country, hope you liked "la isla del encanto".

    Saludos,

    Miguel

    RépondreSupprimer
  30. je suis tombe un peu par hazard sur ce site ,je ne suis pas homosexuel ,mais je rejoins la reflexion faite dans sur ce site:le tourisme sexuel concerne tout le monde et il ne faut pas que votre 'communaute'se sente visee il y a des gens bien partout et des nuls partout je suis simplement choque par l attitude de FM et d une bonne partie du monde politique notre president ne voulait-il pas lutter contre la prostitution?bizare on a pas entendu un ancien ministre 'ps'de la culture qui a une demeure à Marrakech

    RépondreSupprimer
  31. Votre billet est tout simplement excellent, Didier Lestrade.

    Je partage sur FB.

    La fourmi rouge

    RépondreSupprimer
  32. Déjà merci de ton super texte...
    Puis, ok, ok, t'as raison sur un tas de choses. Sauf que si Marine Le Pen a attaqué le lièvre Frédéric Mitterrand c'est précisément parce qu'il est un lièvre homo.

    Au "chapitre 11" ou ailleurs, peut être que ce n'est pas que du marketing éditorial que de confesser ses turpitudes... ça se pourrait aussi qu'il y ait été un coin de sincérité, non? Or, bonne partie de ta construction est basée sur la conviction - non démontrée - du contraire.

    Chacun de nous a probablement un ou plusieurs horreurs à se reprocher. Le fait que FM ait mis les siens sur la place publique n'autorise pas le lynchage. En, revanche je suis à 200% d'accord sur le fait que c'est une occasion (perdue) pour lancer le débat que t'as dit. Mais je n'aime pas ce lynchage plus qu'aucun autre, d'autant plus que c'est précisément le calcul de Marine Le Pen. Or, si même toi et Mona l'aidez à gagner son pari...

    RépondreSupprimer
  33. Très beau billet. Je rejoins vos observations, notre sexualité est portée par des valeurs coloniale, consumériste et capitaliste. Pendant longtemps, les gays ont été porteurs d'une révolte sociale, genre jusqu'alors opprimé, ils voulaient chasser toute domination, culturelle ou économique, aujourd'hui une génération (souvent issue de 68) achète sans vergogne les sexualités opprimées. A l'idée de nouvelles formes de parenté, d'homoparenté, a succédé le tourisme sexuel revendiqué.

    RépondreSupprimer
  34. message perso à l'autre hétéro : t'as vu sur la planète homo c'est pas la même heure bizarre non ?

    RépondreSupprimer
  35. En réponse à votre billet, paru, on se demande pourquoi sur Slate, le billet que j ai commis sur mon blog:
    "Il fallait bien que cela arrive. L'affaire Frédéric Mitterrand nous saôule depuis une semaine et le(s) héraut(s) de la cause gay ne s'était pas encore manifesté. C'est chose faite. Didier Lestrade, fondateur d'Act-up, nous a pondu un joli billet sur son blog, billet relayé sur Slate.fr. Le monsieur, après nous avoir fait part de ses frasques exotiques, nous explique que “La communauté gay a raté une occasion de s'emparer d'un sujet homosexuel qui, c'est très rare, a été le sujet N°1 de cette semaine en France”. Que nenni, mon bon prince, cette affaire n'a rien d'un sujet homosexuel. C'est juste l'histoire d'un mec, Frédéric Mitterrand, qui aurait mieux fait de tourner 7 fois sa langue dans sa bouche avant de parler de Polanski.

    Moi, la communauté gay m'emmerde, le communautarisme gay et son exhubérance m'attriste, Didier Lestrade m'ennuie. Pourquoi ne pourrait-on pas considérer que les homos sont des gens comme les autres? Pourquoi parler de communauté ? Parler pour, au nom, ou d'une communauté, c'est accroître la différenciation, c'est induire dans l'esprit du plus grand nombre que les pédés sont des gens différents, qu'ils forment un groupe, une communauté. Ils auraient une identité bien à eux. Ce serait sous-entendre qu'ils ne sont pas dans la norme. Désolé, je n'adhère pas. Pourquoi, dès que l'on fait partie d'une minorité, de par le nombre, devrait-on appartenir à une communauté impliquant de fait une démarche revendicatrice trop souvent mal comprise et perçue ? Ne peut on être homo et vivre tranquillement comme le pékin moyen ? Les homos sont des sapiens tout à fait normaux. Il y en a des moches, des beaux, des cons , des intelligents, des grands, des “cleans” et des pas “cleans”; il y en a même qui sont pères de familles, des handicapés, d'autres footballeurs. Ils vivent, bossent, aiment, payent leurs impôts et survivent parfois. Normaux quoi ! pourquoi en faire, sous prétexte de leur “petit nombre” une bande à part ? Le communautarisme, revendicatif de surcroît, est dangereux car il fait peur. Et les gays, sauf erreur de ma part, ils ne sont pas là pour faire peur ni pour être diabolisé. Ils s'intègrent et s'intègreront. J'utopise peut-être, pas si sûr.

    J'ai souvenir que parfois ce communautarisme devient même violent. Il y a une vingtaine d'année, le Sidaction s'installait sur nos écrans, l'affaire tournait, les dons affluaient. Et puis, Act-up s'est invité sur le plateau, en direct, avec agresivité, insultant et condamnant les invités qui avaient eu le courage de venir. La France découvrait que certains gays étaient parfois violents. C'en était fini du Sidaction."

    Et je suis sûr que les lecteurs de slate attendent de votre part une réponse à leurs comments.

    RépondreSupprimer
  36. Autres temps autres moeurs

    Chaque époque a les grands hommes qu'elle mérite

    Naguère un grand écrivain français ministre de la Culture fin connaisseur et amateur d'Art extrême oriental fut accusé d'avoir volé les pierres d'un bas-relief d'un temple d'Angkor. L'affaire jeta un voile trouble sur l'homme. L'aspect romanesque de l'aventure et la personnalité du héros passionné au sombre panache qui vola par amour de l'Art l'emportèrent sur l'opprobre qui le menaçait.

    Aujourd'hui une affaire ternit l'aura de l'actuel ministre de la Culture. C'est un écrivain également. Hasard amusant, la suspicion qui entoure l'homme du jour a pour décor initial un pays d'Asie. Malheureusement son parfum de scandale peut difficilement être qualifié de romantique et de culturel !

    RépondreSupprimer
  37. Bravo Didier pour cet article.
    Toujours aussi passionné, toujours aussi militant.

    Les homosexuels du XXeme siecle ont réussi à banaliser le sexe comme une simple marchandise et tout ca en prétendant mettre en pratique l'amour libre défendu par les hippies des sixties.
    Il faut cependant reconnaitre qu'ils n'ont pas l'exclusivité, et croire que du seul fait qu'ils sont homosexuels, ils sont censés avoir un comportement plus noble que le reste de la population, c'est peut être faire de l'homophilie primaire.
    Les ministres qui se tapent des putes n'est pas une histoire nouvelle, les archives des journaux sont pleins de scandales de ce type. Et pendant qu'ils occupent leurs colonnes avec ces histoires, ils passent sous silence des problèmes plus graves, problèmes qui risquent demain d'amener encore plus de putes sur le trottoir, simplement pour pouvoir se payer à manger.

    RépondreSupprimer
  38. Sur le site
    d'Arrêt sur images.net de Daniel Schneidermann, l'émission Lignej@une du 13/10/09 est consacrée à l'écho médiatique de cette affaire F.M. avec en invités notamment Didier Lestrade et Jean-Michel Durand de GayLib.
    L'émission peut aussi être visionnée sur le canal 94 de la Freebox.tv.

    RépondreSupprimer
  39. En somme, idéalement, un retour à plus de moral serait plus que nécessaire !!
    Jouir sans entrave est un mythe qui se fracasse sur nos responsabilités

    RépondreSupprimer
  40. Merci pour ton éclairage. Pour ma part je trouve que la question centrale est celle de la prostitution et elle transcende le clivage homos/hétéros. La prostitution et le tourisme sexuel sont partagés par les deux. La question des abus et violences sexuels sur les enfants est autre (voir Polansky) et aujourd'hui il existe des accords internationaux pour poursuivre au pénal les auteurs de tels faits même aux philippines. Donc Mitterand ne semble pas avoir été coupable d'un tel crime. A Chacun de se positionner face à la prostitution. En France, elle est légal ! En Italie, le président du conseil n'a pas l'air de s'ennuyer...

    RépondreSupprimer
  41. Didier, de quelle communauté homo parlez vous?? je ne sais pas qui sont vos amis, mais dans mon entourage (que je connais bien)personne n'a, une seule fois, eu recours à la prostitution!!
    Concernant le débat, Didier, vous disposez d'une bonne tribune... il faut juste ne pas être à coté de la plaque, la plupart des homos comme des heteros sont contre le tourisme sexuel! alors pourquoi un débat spécifique par les homosexuels sur le tourisme sexuel ?? nous appartenons tous à la même société! nous devons être vigilants aux amalgames.
    Benoît

    RépondreSupprimer
  42. Sur la question d'être repris par Slate ou pas Slate, ils m'ont demandé l'autorisation, je leur ai donnée, c'est tout. c'est passé sur plein d'autres sites et j'ai rien demandé. Et je passe pas non plus mon temps sur ces sites pour répondre aux posts. J'écris juste ce que je pense et oui, moi je vois les choses en termes communautaires. Un problème avec ça?

    RépondreSupprimer
  43. Représentativité de la communauté : évolution vers un parti (minorités avec d'autres ?), une secte, une religion ? un truc nouveau plus web compatible ?

    RépondreSupprimer
  44. Le raisonnement impitoyable (1) qui disqualifie la souffrance comme étant une circonstance atténuante est un discours réactionnaire. C'est ce même discours qui prétend que la faim n'est pas une circonstance atténuante pour le voleur pris en flagrant délit de voler un pain.

    Il est maladroit de comparer le livre "La Mauvaise Vie", que semble-t-il, vous n'avez pas lu, et les histoires que vous racontez. Dans "La Mauvaise vie" il n'y a pas de narrateurs "très fiers" comme vos personnages situés au Maroc, et l'ouvrage ne se conclut pas par un "c'était beau" comme votre histoire située à Cuba. Est-ce qu'un éditeur aurait trouvé ces histoires de Maroc et de Cuba suffisamment intéressantes pour faire un livre ? Les critiques littéraires qui ont jugé favorablement "La Mauvaise Vie" en 2005 sont-ils décérébrés au point de ne pas faire la différence entre une énième biographie de starlette à onzième chapitre et un livre qui sort du lot ?

    (1) se dit de qui refuse de s'apitoyer

    RépondreSupprimer
  45. je suis horrifiée que personne ne se place du côté des enfants de leur ressenti des conséquences sur leurs vies futurs. Triste. révoltée

    RépondreSupprimer
  46. Contretemps publie en ligne un entretien avec Sébastien Roux, sociologue, auteur d’une thèse sur le tourisme sexuel en Thaïlande, "Penser le tourisme sexuel" : http://contretemps.eu/interviews/penser-tourisme-sexuel

    RépondreSupprimer
  47. Excellent blog ! Bravo pour cet esprit fin, critique et drôle.. Je ne m'en lasse pas.

    Ce qui m'a choqué dans l'affaire FM, ce n'est pas le bouquin (que je suis en train de lire et que je trouve bien écrit, outre l'auto flagellation/analyse constante) :
    (Deux choses)
    - 1, le soit disant objectif "thérapeutique" du livre. Avec de pareils trips, un nom patronymique pareil, un destin médiatico-politique pareil, FM aurait été mieux inspiré d'allé voir un psy ou d'enfuir le trip "me taper des ados imberbes masc-feminins" au plus profond de son cerveau et ne jamais le mettre sur papier noir sur blanc.
    - 2, C'est la "montée au créneau" de FM sur TF1 et l'applomb avec lequel le gus nous assenait des contre-vérités et des différences entre ce qu'il a fait, lui - Oh grand "lui", et ce qu'il estime "ignoble" et indigne de sa personne, de merde !

    J'étais comme "gloomed" devant l'écran plat, avec mon bichon tout aussi attéré, fulminant devant la honte que je ressentais en voyant ce laidron se plaindre de la "vendetta" qu'il disait actuellement subir et injuste.

    Même pas foutu d'assumer ses désirs et trips ! Didier Lestrade parle souvent, avec justesse, 1 - de l'envie de certains PD blancs vieillissant de gouter au "bonheur" moyennant euros et 2 - du racisme trouble (fait de complexes de sup/d'infériorités) existant dans le milieu (Blanc/ethniks-exotiques). Je pense que FM a conforté, dans l'inconscient de beaucoup de gays cette envie/répulsion de l'"autre" (qui ne lui ressemble pas, mais le trouble tant).

    Des exceptions, Dieu merçi, existent, et je reste trés heureux, du haut de mes 80 kg de chocolat, d'avoir trouvé mon alter ego et mon "Tout en un" en mon ruskof de mari!

    Biz à tous. Et keep g/doing DL (U're good, really good !)!

    RépondreSupprimer
  48. A l'adresse d'un des derniers Anonyme de la liste (mmm, un petit pseudo, de temps en temps, pour faire la différence? Moi qui déteste les pseudos, enfin...). Quand je dis "C'est beau sur Cuba, bien sûr c'est ironique. J'aurais dû rendre cette moquerie plus visible. Ceux qui sont allés à Cuba pour leurs dernières galipettes ne protégeaient pas beaucoup les Cubains, cela faisat partie du "j'ai plus rien à perdre". Le Maroc non plus, c'est pas beau du tout au niveau de l'utilisation des Marocains. OK, il y a eu Paul Bowles et Essaouira, mais bon on sait que toute cette culture de nantis au Maroc, surtout les gays, cela s'est basé sur l'utilisation des jeunes du coin. Et ça... il y a eu beaucoup plus de gays qui sont allés au Maroc depuis 30 ans pour la chair fraîche. A un moment, il faudra parler franchement de ça, parce que ça doit pas rester dans le dicours d'écrivains comme TaÏa. Nous aussi, on doit parler de ça.

    RépondreSupprimer
  49. un article très juste...

    sans vous viser personnellement, j'ai l'impression qu'une partie des gays qui ont réussi à affirmer leur homosexualité pour différentes raisons reprochent trop facilement à d'autres de ne pas sortir du placard ou de vivre leur sexualité de manière chaotique... une forme d'intolérance.

    concernant le tourisme sexuel, je n'ai pas d'avis. La misère est partout, au coin de la rue et à l'autre bout du monde et qui peut prétendre ne pas exploiter cette misère. Nous achetons des produits fabriqués dans des pays où la main d'oeuvre est payée des clopinettes. Est-ce plus honteux d'aller "consommer" sur place ?

    RépondreSupprimer
  50. D'abord c'est pas très sympa d'avoir mis du rouge à lèvre sur la photo de FM.
    Deuxièmement je tiens à préciser que les boxeurs thais ont encore des dents à 40 ans et que les salles de Myu Thai sont remplies de jeunes bombes européennes (OK n'a rien a voir mais qui est bon à savoir).
    Enfin sur la question du sexe ailleurs, pourquoi et comment, et surtout pourquoi ca se passe aussi là où il fait chaud et pas cher, Rommel Mendes-Leite a publié une étude très intéressante sur la prostitution masculine au brésil.

    RépondreSupprimer
  51. bonjour monsieur didier lestrad .
    il me semble que le problème de base est le manque de morale !
    les enfants n'ont plus d'éducations et les adultes n'ont plus de morale ! . cela colle parfaitement avec notre system capitaliste : pas d'éducation pour faire de bon esclave et pas de morale pour que dépensé soi le seul but et puisse excuser tout . alors moi je parle pas de morale religieuse ( même si je suis convaincu qu'il en reste et qu'elle peu être juste Humainement ) je parle de la morale du bon sens celle qui rend respectable et adulte ! et qui fait de nous des humains , pas des machines lobotomisé à l'âme perdu . en suite il ne faut pas s'étonner que personne assume ces fautes .
    Salutations (douzi28.05.70 -

    RépondreSupprimer
  52. Gräce à votre billet dans SLATE du 27.8. je relis cette article datant de quelques années - mais n'ayant rien perdu, je crois vraiment rien, de sa pertinence. Ce qui me frappe à cette relecture ce sont les traits de caractère de tant d'homosexuels (pas tous, heureusement!) que vous mettez en évidence: manque de courage, lâcheté carrément, etc. ...
    Le paragraphe qui commence par "Il y a 20 ans, lorsque j'ai créé Act Up ..." me semble être encore et toujours d'actualité. Comme tant d'autres impressions que vous évoquez. Hélas.
    Rien, ou si peu, semble donc avoir changé.
    Et vous non plus - mais là, que l'on nous préserve d'une telle mesavanture!
    Merci à vous.
    Punctum

    RépondreSupprimer
  53. Il reste une question en suspens dans l'affaire Mitterrand, celle de la pédophilie autrement plus grave que la prostitution qui est certes une exploitation au Maroc, au brésil, en Thaïlande mais elle l'est tout autant sur notre territoire et ça ne vous émeut guère. C'est bien sur le site minorités.org que des gens tels que Morgane Merteuil et Thierry schaffhauser font la propagande de la prostitution. Ca n'est censé n'engager que ces gens, mais la vérité est que ça engage Didier Lestrade lui même ainsi que la communauté gay vivant du tourisme et de l'industrie du sexe. Il faudrait cesser le double langage consistant à condamner l'attitude de Mitterrand parce qu'il a fréquenté des prostitués à l'étranger et respecter la prostitution sur notre sol qui exploite pourtant les corps des mêmes catégories de personnes, d'origine étrangère, pauvres, parfois mineures, parfois violées dans leur enfance.
    Monsieur Lestrade affirme que Mitterrand n'est pas pédophile. Mais qu'en sait il? Du moment que ce dernier visite des pays à des fins de tourisme sexuel, que ce tourisme est fortement lié à la criminalité dont la pédophilie, comment Didier Lestrade peut il être sûr que l'ex ministre n'est pas un pédophile? En supposant qu'il soit un ami proche, je doute qu'il lui ait fait ce genre de confidences.

    Donc voyez vous Monsieur Lestrade, vous même minimisez la gravité de cette affaire.

    RépondreSupprimer

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.