jeudi 7 juillet 2022

Les abeilles ont disparu de mon jardin


Ma seule appréhension avant de partir pour La Réunion (more on that later), c’était de voir que je ne voyais pas d’abeilles dans le jardin depuis le début du printemps. C’était comme ça l’année dernière, mais je ne m’étais pas trop inquiété, le printemps avait été pluvieux et froid, ça arrive. Les lavandes arrivant à floraison, j’étais inquiet, car en général, elles n’attendent pas que les fleurs s’ouvrent pour leur tourner autour. A mon retour, le constat était sans appel. Pas une seule abeille sur les abeilles et sur toutes les fleurs qui les attirent systématiquement. C’est une catastrophe.

 

Il faut que j’explique pourquoi cette absence est bizarre. Je suis arrivé en 2017 sur ce terrain de deux hectares que me prête mon amie Chantal Rivet sans loyer. Mon travail est d’entretenir la maison et de transformer ce terrain en friche, envahi par les ronces et les orties, en vrai jardin. J’ai semé une prairie à la place des ronces. Tous les arbres et arbustes que je plante depuis cinq ans doivent répondre à trois critères : supporter la sécheresse, donner du pollen et des fruits pour les insectes et les oiseaux, tout en favorisant une diversité botanique (par exemple, il n’y a pas un seul érable, même commun, sur le terrain).

 

Le terrain est aussi entouré de nature. Il n’y a qu’un champ agricole sur un petit côté, avec soit du colza, soit du blé d’hiver, pas les cultures les plus traitées de pesticides. Il y a un bois qui s’étend sur les deux versants de ce petit vallon, le terrain en face de moi, de deux hectares également, est quasiment désert avec deux étangs qui attirent beaucoup d’oiseaux. L’année dernière, comme cette année, j’ai suivi les conseils d’Eric Lenoir : je ne tonds pas l’intégralité de la pelouse, facilitant la vie des sauterelles et des papillons. Enfin, il reste un roncier de plus de 1000 mètres carrés qui attire beaucoup d’abeilles, et les autres ronciers sont partout dans les parcelles environnantes. Cet endroit est donc privilégié, très bien orienté au l’Est et au Sud, et protégé des vents d’Ouest.

L’absence d’abeilles est encore plus évidente sur les massifs d’Echinops Ritro, de marjolaine ou des sédums rampants, à floraison en ce moment. D’habitude il y a tellement d’abeilles sur les Echinops qu’il faut presque ne pas s’en approcher. Quand on coupe une fleur, elles vous suivent pour continuer à butiner.

 

Donc voilà. Je ne pensais pas être à risque de perdre toutes mes abeilles. Les guêpes sont là, les papillons et le mouron-sphynx aussi et les bourdons font l’essentiel du butinage. Mais cette perte est le résultat du changement climatique et de l’agriculture qui, pourtant, n’est pas intensive autour de chez moi. Beaucoup de près pour les vaches, des cultures de maïs non arrosées pour la nourriture des ovins, quelques près humides laissés à l’abandon ou fauchés une fois par an, et encore, pas toujours. Je rassemble toutes les conditions pour une faune variée : chevreuils, sangliers, renards, lièvres, buses, etc. Pas de chasse non plus depuis deux ans sur les terrains à l’entour.

 

Ma colère s’adresse bien sûr à Macron qui a passé son premier mandat (et sûrement le second à venir) à choisir des ministres de l’agriculture inféodés à la FNSEA. Tout comme Hollande avant lui avec Stéphane Le Foll, de la Sarthe voisine. Les abeilles, c’est la vie. Et je n’en ai plus. La solution est bien sûr d’installer une ruche, mes frères font du miel dans le sud-ouest et ils sauront me conseiller. Même si ce terrain regorge de coins pour des niches sauvages.

 

J’écris ce texte car nous arrivons à un stade où un terrain de deux hectares, où tout est fait pour nourrir ces butineurs, n’arrive pas à servir de sanctuaire pour eux. De plus, le frelon asiatique est encore rare dans mon coin, donc je ne peux pas lui attribuer cette perte. Je suis triste. Il manque un bourdonnement autour de mes fleurs, car celles-ci ne sont vraiment belles que lorsqu’elles attirent toute une bande d’insectes. C’est un échec pour mes efforts d’ami des abeilles et je me pose cette question : si ce terrain est entièrement pensé pour les protéger, où sont parties toutes mes abeilles et / ou pourquoi sont-elles toutes mortes ?

15 commentaires:

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  2. Tres beau texte - comme toujours

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  5. Le débat démocratique n est definitivement pas votre fort.

    Vos rares lecteurs pourront le constater de façon définitive.

    A très bientôt en d autres lieux, monsieur le censeur.

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  6. Même les abeilles l ont fui, c est dire

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  7. https://www.instagram.com/reel/CjUdMD5g09U/?utm_source=ig_web_copy_link


    Honte à vous !

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  8. https://www.lemonde.fr/international/article/2022/10/05/mouvement-des-femmes-en-iran-une-cinquantaine-d-artistes-francaises-se-coupent-symboliquement-une-meche-de-cheveux-pour-afficher-leur-soutien_6144468_3210.html

    Boycott lestrade !

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  9. On relaie:

    Envoyez vos cheveux à sa maison d'édition!

    🤮🤮

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  10. Si elles pouvaient le piquer 🤣🤣🤣🤣

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  11. Il n est que haine et jalousie, si cela ne le concerne pas.
    Et si on n est pas d accord avec lui, on est a droite.
    Sans parler de ses methodes !

    Tout cela se saura un jour 😁

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  12. Elles ont adoré les 300 litres de kérosène qu il a consommé pour aller à la Reunion 🥰. Ca au moins c est certain !

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  13. Ca sent le goudron et les plumes pour le donneur de lecon a 2€ 🤣

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