mardi 28 juillet 2009

Random Notes 2006


     -       Une aberration de l’obscurantisme

-       « Le traité du jardin » (Editions de l’Imprimeur) – Ji Cheng 1634

-       « Jardins de l’autoroute » (Actes Sud) – Hervé Mineau

-       « Études des paysages, l’aménagement des surfaces végétales »

-       - Pins peuce de Macédoine

-       - Pins de Thoreau : pinus stropus, white pinus


« Le capitalisme de la séduction » Michel Clouscard (Ed. Delga)

p.119 : l’économie du désir-plaisir est celle de la mauvaise foi politique. Elle est l’opportunisme constant d’une double vie

p.122 : Le drogué, au contraire, consomme. Et consommation idéologique du corps. Il cherche à obtenir ce que le romantisme et le mystique cherchent à se libérer. Le drogué est l’essence même de la société de consommation. Alors que son image idéologique prétend le contraire, le drogué est le fétiche par excellence.

p.156 : « Je n’épouse jamais » - Montherlant

p.187 : « La nouvelle consommation sélective est essentiellement la consommation du luxe et de la technologie. Il ne s’agit en aucune manière de biens et d’équipements (soit collectifs, soit des ménages) à vocation fonctionnelle, utilitaire. C’est le sélectif de la technologie qui est consommé. L’usage cher et rare. Le prototype. Le modèle. La première série. La série la plus chère. La plus récente série. Celle que l’on se dispute. Le dernier cri. Le dernier perfectionnement. La dernière trouvaille. Celle qui change tout. Qui fait autre »

Ouah. Quand tu vois que le mec a écrit ça il y a 30 ans, on dirait qu’il parle de l’iPhone.

p.237 : la démode

« le capitalisme, un clavier de différences »

p.254 : « Nous avons atteint le paradoxe même de la mondanité. La différence est l’imitation. On est individu dans la mesure où on représente un genre. On est singulier lorsqu’on est le signe d’un genre. Le mondain est le processus de valorisation de l’individu par le genre. Il autorise cette usurpation narcissique : dire n’être que soi-même alors que l’on est qu’une résultante de la dynamique de groupe, une copie conforme ». Pfwoar, so much for queer studies and genre stuff.

p.258 : « La psychanalyse est bien le couronnement idéologique du système. Elle parachève l’entreprise d’occultation de la réalité. Alors que « l’inconscient » s’étale au grand jour de la banalité quotidienne. Réalité que l’on ne doit pas dire, qu’il faut feindre d’ignorer et qui devient ainsi « l’inconscient » de la psychanalyse, inconscient de l’inconscient ». Well, so much for shrinks for gays.

-       Tout est « ludique » même ce qui ne l’est pas. « Convivial » !

-       Clouscard se demande si Foucault n’assure pas le service de promotion de la nouvelle industrie du loisir – dont il est mort d’ailleurs.

-       Consommation de surplus

p.310 : Ridiculiser la maison de campagne comme « le symbole de la rencontre et de la réconciliation des deux grands systèmes d’exploitation et de profit du système » ! Pour lui : « Nous en ferons le symbole de la nouvelle société, du nouvel humanisme. Et le moyen de leur explication ». ça c’est pour bibi.

p.318 : « Et voilà que le nouvel humanisme sera l’information de la société ! Et au service de la convivialité ! Et cette nouvelle doctrine libertaire est proposée par ceux-là même qui se font l’écho de la contestation, de la libération des mœurs, de la convivialité ! ». Que fuerte !

-       « L’amourette technocratique »

-       « Les protagonistes peuvent s’adorer sans s’être jamais vus. Se voir serait même un désenchantement ». Chat, FB, he got it all right. « Internet est le totem suprême de la civilisation capitaliste.

p.230 : « Le libidinal, l ludique et le marginal, ces 3 vecteurs du développement du corps, ces 3 fonctions normatives sont transmises en marchandises, en choses par le profit. Il y aura une valeur ajoutée qui est l’essence même du marché du désir. Le sexe, le jeu, la drogue, l’alcool sont des produits qui prennent de la valeur par le mercantilisme caché. La nomenclature proposée n’est pas limitative. Elle est déjà un tri. On peu se demander, par exemple, si « la violence » n’est pas devenue, elle aussi, une consommation ludique ». Films, jeux vidéos, porno, TV, tout. Le mec is so way ahead.

Il y a 40 ans, si on avait le malheur de monter dans un train, on était entouré de paysans qui n’attendaient pas que le train soit en mouvement pour ouvrir des paniers pleins de camemberts et de saucisson, avec des grands pains de deux kilos. Le voyage, c’était la bouffe, même si on n’avait pas faim. Et puis ce fut le règne du papier alu dans les années 70 et 80. Dès qu’on partait d’une gare, les nouveaux arrivants ouvraient en même temps les sandwiches préparés par les mères de famille et on entendait le bruit de l’aluminium dans tous le wagon. Aujourd’hui, les gens disposent devant eux les jouets de la nano musique comme s’il s’agissait d’un pique-nique de l’épate.

Raconter le club à Barcelone avec 1000 personnes et des écrans géants qui montrent le best of des films bareback. À chaque moment, il y a une éjaculation avec du sperme là où il ne faut pas. C’est conceptuel, il y a des écrans partout, il n’y a pas moyens d’y échapper ou alors il faut danser en fermant les yeux. Quand on pense qu’il y a 20 ans, sur les mêmes écrans, il y avait Dee-Lite. C’est Eric et Fred qui ont vu ça.

Ils sont gourmands. Ils sont comme les hétéros qui s’infligent énormément d’obligations et de charges comme les emprunts et les bébés mais l’argent des gays, aujourd’hui, ne se dirige que vers eux. C’est un fonctionnement mondain dont parle Clouscard, il consiste à amasser et gaspiller en encourageant le business. Bientôt ils seront comme ces grandes divas déchues qu’ils aiment tellement dans le cinéma classique de Robert Aldrich mais dont ils se moquaient avec une dose de mépris : « I got your dindin,  ». Ils finiront par engager un psy pour leur chien ou leur porcelaine.

Des jeunes avec des sacs en plastic qui font autant de bruit que ceux des vieilles de 60 ans.

C’est bouleversant comme ces dizaines de personnes qui vont de salle en salle au MET et qui se dirigent inconsciemment tout droit vers les trois Van Gogh et les Pollock. Tout d’un coup, on sait qu’ils sont captivés et les autres tableaux de ces salles sont un peu survolés par le public car il n’y en a que pour Gauguin et Van Gogh.

C’est au moment où il plante les 3 graines de haricot dans le terreau que Jackson Pollock est heureux à la campagne. Comme dit la chanson : « The bitches don’t lie ».

Walt Whitman – A gay life par Gary Schmidgall (Dutton)

-       Nocturne

-       Choix de la plante Calamus

p.83 : Emily Dickinson

p.85 : Quand on pense que certains critiques littéraires, jusqu’à 1920, écrivaient qu’il n’y avait aucune preuve que Whitman avait eu des pratiques homosexuelles alors que son œuvre était sans précédent dans la description du sexe entre hommes.

p.99 : Timothy Gilfoyle in « City of Eros » confirme que New York, entre 1936 et 1971, abritait les « halcyon années du sexe commercial » et « le début d’une subculture homo sexuelle distincte »

p.155 : dans le cas de Whitman ou de Thoreau, quel que soit le niveau de sexualité assumée et consommée, l’amour masculin est spirituel, non compétitif. C’est un dicta qui élève.

- Vers la fin des années 70, on murmurait avec horreur qu’il y avait des vieux pédés assez dépravés pour laisser des mies de pain dans les rigoles des vespasiennes (qui puaient vraiment beaucoup) pour venir plus tard les manger dans la nuit. Les cochonneries ont bien sûr toujours existé, mais même à l’époque, c’était un délire gay qui dégoûtait tout le monde.

-L’éclairage des lieux publics. J’avais été très surpris d’entendre un ami, jeune et hyper moderne, pester contre l’éclairage nocturne des monuments publics. I9l prétendait que les châteaux et les églises et les musées et les ponts n’avaient pas été conçus pour l’éclairage nocturne, ce qui est tout à fait logique puisque l’électricité n’existait alors pas. Comme par hasard, il est à noter que cette analyse venait d’un homosexuel trop jeune pour avoir découvert paris quand Le Louvre était noir de crasse, entouré de parkings et que tout le monde était conscient de la décrépitude de l’endroit. Qu’on gaspille de l’énergie pour mettre en valeur le travail accompli, avec des financements non négligeables, ne fait pas partie, pour moi, du gaspillage.

- Bon, il faut bien accepter le fait que ça ne va pas changer : les gens bavards vont devenir de plus en plus bavards. On les encourage à dévaluer leur parole, le plus souvent pour ne rien dire. Le portable est l’objet de pression par excellence, qui a redonné de l’espoir aux parents qui voient leurs enfants de 15 ans leur échapper. Au lieu de les laisser s’envoler dans leur propre vie, le téléphone les traque jusque pendant leurs vacances pour les attacher toujours plus dans les liens qu’il faut défaire. Il est désormais connu que les gens se comportent avec leur portable comme une parade à tout ce qui les effraie dans la vie. Ils voient un mendiant, hop ils font semblant de parler pour se donner de la contenance et faire diversion. Hier, dans le bus, j’ai été témoin de 3 personnes qui raccrochaient au pif de leurs interlocuteurs, et les nouveaux portables dotés de clapets facilitent énormément le plaisir de terminer abruptement une conversation avec juste un moulinet du poignet. Mais les parents sont les poires. Ils croient s’adapter à la modernité avec un nouveau moyen de communication alors qu’ils ne font que renouveler des comportements réactionnaires familiaux : celui de prolonger encore plus longtemps une dépendance affective, qui débouche toujours plus sur une culpabilisation des jeunes quand ces derniers considèrent qu’ils ont enfin droit à une vie indépendante. Je connais des jeunes de 15 ans qui subissent des crises de leurs mères parce qu’ils ont l’outrecuidance de ne pas les appeler pour leur donner le compte – rendu de leur semaine passée, jour après jour. Ces parents, à 50 ans, devraient trouver des occupations moins aliénantes et arrêter d’empoisonner leur entourage.

-       Le bareback est une valeur de gauche - Marc

 

 

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